Ariel Henry refuse de dialoguer avec le sénat mais appelle au dialogue
3 min readAriel Henry a ignoré trois invitations au dialogue du sénat mais pourtant il cantonne haut et fort que c’est tout ce qu’il veut : dialoguer.
Le premier ministre, Ariel Henry, dirige en Maître et Seigneur. Il publie des décrets présidentiels qui devraient avoir force de loi, tente à plusieurs reprises de remplacer le personnel judiciaire. Depuis la mort de président Jovenel Moïse qui laisse le pays dans un vide inconstitutionnel, le Dr Ariel Henry ne s’est pas retenu de montrer qu’il était le chef du gouvernement, sans même rentrer au palais.
La loi du non élu
Pour plus d’un, Ariel Henry n’est pas légale à la tête du gouvernement. Toutefois, il assure que face à cette situation extraordinaire, quelqu’un doit assurer l’intérim rapidement jusqu’à ce qu’il y ait un président élu. Donc, sa mission vise à réduire les cas d’insécurité, continuer avec le référendum constitutionnel et organiser les élections. Le numéro un de la primature semblerait ne veut en aucune manière, un gouvernement de transition. « Le prochain locataire du palais national sera un président élu librement par l’ensemble du peuple haïtien », avait-il fait savoir. Le Dr Henry avait bien comprendre lors d’une réunion interministérielle sur Haïti en date du vendredi 22 janvier 2022, réalisée par le gouvernement Canadien, qu’il « n’existe aucune disposition légale ni constitutionnelle qui autorise quiconque à s’arroger le droit de désigner un président provisoire ». C’est à se demander, pour certains, s’il se rend compte qu’il est illégitime et que son gouvernement vient d’une situation extraordinaire.
Un dialogue sélectif ?
M. Henry a ignoré diverses invitations de divers secteurs. La dernière est celle du sénat, dont il l’a ignoré à trois reprises. Selon le président Joseph Lambert, cette attitude témoigne la mauvaise foi du Premier Ministre et les alliés du 11 septembre. Alors que tout ce que le Senat veut, selon M. Lambert, c’est un grand dialogue où tous les secteurs pourront y prendre part. Pourtant sur le compte twitter du premier ministre, on croyait qu’il est ouvert à tous ceux qui veulent dialoguer. Le 18 mars 2022, on pouvait pourtant lire ceci : « Ayisyèn, Ayisyen, chè konpatriyòt, mwen men m ak tout gouvènman an, nou pare pou dyalòg la, nou pare pou konbit la, e oumenm ? ».
Suivant cet état de fait, beaucoup de gens se demandent, avec qui veut donc bien parler le PM Henry ? On aurait pu penser qu’il sélectionne ses interlocuteurs. Pour continuer, il précisa : « M ap lanse yon apèl solanèl ak tout pati politik, konpatriyòt ki nan gwoup Montana yo, PEN yo ak sektè prive fòmèl, enfòmèl, ak sektè relijye a, tout sosyete sivil la an jeneral, pou nou tout vi n chita pale ». Mais jusqu’à présent, Ariel Henry n’est allé qu’à la rencontre du secteur privés des affaires et de rares organisations de la société civile suite à une pétition à son encontre lui demandant entre autres, de déclarer l’état d’urgence et la guerre aux gangs armés.
Où le Dr Henry veut-il exactement mener le pays ?
Cela fait presque neuf (9) mois depuis que Ariel Henry est premier ministre et dirige seul. M. Henry Pourrait-il lui-même répondre à cette question où il entend mener le pays ? Neuf mois, où il a promis d’organiser les élections, d’installer un climat sécuritaire au pays, surtout sur la route de Martissant et de faire en sorte que toutes les conditions soient réunies pour que lumière soit faite sur l’assassinat du président Jovenel Moïse. Neuf mois, mais rien de concret n’a été encore fait en dépit de ses nombreux tweets. Combien de temps va durer encore cette situation ?
Danie Charlestan