Un vent de panique a soufflé, le 31 mars 2025, sur la ville de Mirbalais. En effet, des membres de la coalition armée « viv ansanm », ont semé la panique au centre- ville et dans la commune de Saut-d’eau. Ils ont attaqué le commissariat de la ville de Mirbalais et la prison civile, occasionnant l’évasion de 529 détenus et le déplacement de 5981 personnes, rapporte l’OIM.
La situation peine à revenir à la normale dans la ville de Mirbalais. Sur les réseaux sociaux, les civils armés continuent de s’exhiber. En toute quiétude, ils maintiennent leur menace vis-à-vis de la population qui continue d’exiger des autorités des appuis nécessaires en vue de reprendre le contrôle de la ville. Malgré les efforts des policiers et de la société civile, les conditions pour le retour de la population ne sont pas encore réunies. La situation demeure volatile en dépit l’installation du nouveau responsable à la tête de la police de Mirbalais.
En vue de sauver leur peau, la population a dû abandonner leur toit pour se réfugier ailleurs. Selon l’OIM, au moins 5981 personnes ont pris la fuite augmentant du coup le nombre des déplacés internes estimés à plus d’un million en décembre dernier. Questionnés sur leur la situation, les répondants n’ont pas caché leur indignation : « je n’ai pas de mots. C’est la catastrophe totale. Je n’ai jamais imaginé que je pourrais vivre de telles situations un jour», a répondu une dame qui s’apprête à rejoindre sa famille à la campagne.
Du coté des autorités de la ville, l’appel n’est pas différent de la population civile. Pour elles, le renforcement des équipes sur place est plus qu’une urgence. Une aide selon plus d’un qui peine à arriver. Dans la foulée, la population toujours la peur au ventre n’envisage pas retourner chez eux malgré un minimum de calme apparent. « C’est l’État qui a livré la ville. Nous devons nous montrer prudents pour ne pas se faire tuer. S’il arrive à chasser les bandits nous serons de retour mais, pour l’instant, on n’envisage pas cette option », a souligné un sexagénaire interrogé par le journal.
La menace reste réelle sur le reste du département qui redoute d’autres offensives contre les autres villes de la région. « Ils sont à notre porte. Nous ne sommes exempts de rien si Mirbalais ne parvient pas à repousser ces bandits. C’est le moment idéal pour que tous les fils du département mettent de côté leur différents et défendre comme un seul homme la région », appelle un médecin originaire de Hinche arguant que l’État est dans l’obligation de tout faire pour empêcher d’autres attaques sur la ville de Mirbalais qui pourront compromettre l’avenir du plateau.
Soulignons au passage que la commune de Mirbalais se trouve à l’entrée du haut plateau et constituait, depuis l’aggravation de la condition sécuritaire du pays, une zone avant-gardiste pour la région. Faut-il souligner aussi que depuis le blocage de la route nationale numéro un au niveau de Canaan, ce département s’est transformé en l’unique point de relai qui communique le grand nord à la capitale par voie terrestre.
La Rédaction