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Au moins 83 espaces attaqués, pillés ou incendiés par des bandits armés de janvier à mars 2024, selon le RNDDH

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Le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH) a peint un tableau sombre de l’insécurité généralisée qui prévaut actuellement dans la région métropolitaine de Port-au-Prince. À travers un rapport alarmant, publié le mercredi 10 avril 2024, l’organisation a indiqué qu’au moins 83 espaces, dont des institutions et entreprises privées et publiques, 3 hôpitaux, 2 tribunaux de paix et 19 postes de police ont été attaqués, pillés ou incendiés par les bandits armés, au cours de la période allant de janvier à mars 2024.

Depuis que la violence des gangs a éclaté le 29 février dernier, le pays connaît des moments d’agitation les plus poignants de son histoire. La société sombre chaque jour davantage dans la barbarie. Car les gangs armés multiplient de plus leur pouvoir pour commettre des actes d’injustice. « De janvier à mars 2024, au moins 208 personnes ont été  assassinées. Les cadavres de 55 parmi ces victimes ont été découverts par les riverains. Au moins 13 agents de la Police Nationale d’Haïti (PNH) ont été tués. Plus de 158 personnes ont été blessées par balles », indique le rapport du RNDDH

Par ailleurs, selon les informations relayées par l’organisation féministe Nègès Mawon et le RNDDH, au cours du premier trimestre de l’année, 64 femmes et filles ont été victimes de violences sexuelles. Dans la plupart des cas, les victimes ont été violées collectivement par des bandits armés, notamment lors des attaques armées susmentionnées. D’autres ont été violées par leur conjoint et par des proches.

La capitale est complètement assiégée par des groupes armés qui dictent leur loi. En raison de ces activités criminelles, plusieurs grandes institutions du pays ont été saccagées, d’autres ont été contraintes de fermer leurs portes. Le rapport dudit organisme a fait état d’au moins 83 espaces, dont des institutions et entreprises privées et publiques, 3 hôpitaux, 2 tribunaux de paix et 19 postes de police qui ont été attaqués, pillés ou incendiés par les bandits armés au cours de la période allant de janvier à mars 2024.

« Tous les centres hospitaliers et de santé contactés par notre organisation, affirment faire face à des pénuries d’intrants, de carburant et d’oxygène. De plus, en raison de l’insécurité, les déplacements sont limités et le personnel sanitaire ne se présente pas régulièrement sur son lieu de travail. Les malades ne reçoivent donc pas les soins dont ils ont besoin », déplore l’organisme de défense des droits humains.

En effet, la violence des gangs accroît également le nombre de déplacés internes. Selon les estimations du 22 mars 2024 de l’Organisation Internationale de la Migration (OIM), le département de l’Ouest compte 86 sites d’accueil des victimes de l’insécurité. Ces camps abritent près de 89,000 personnes.

Face à ce chaos qui intensifie au quotidien le calvaire de la population, le RNDDH réitère sa ferme condamnation des actes odieux perpétrés par les bandes armées et des violations des droits humains en formulant des recommandations pour remédier à la situation. Le RNDDH propose au Conseil Présidentiel de Transition, dès son entrée en fonction, d’opérer des changements dans la chaîne de sécurité en Haïti, afin que les déplacés internes puissent retourner chez eux. Et de mettre en œuvre des programmes psycho-socio-économiques en faveur des victimes de l’insécurité. Toutefois, l’organisme recommande de chasser Frantz Elbé de son poste de directeur général de la PNH pour incompétence.

Le RNDDH demande également au Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire (CSPJ) de trouver rapidement une entente en vue de mettre fin à la grève illimitée des greffiers et des huissiers, pour une reprise immédiate des activités dans les Cours et Tribunaux du pays.

Marie-Alla Clerville

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