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Aucune communication entre le Sénat et la Présidence sur la formation d’un gouvernement

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Alors que le chef de l’État a annoncé la formation d’un gouvernement et le choix d’un Premier ministre avant la fin de l’année, le président du Sénat, qui devrait participer au choix du Premier ministre affirme qu’il n’a pas été contacté en ce sens par Jovenel Moïse. Selon le sénateur Carl Murat Cantave, ces trois dernières semaines, il n’y a aucune communication entre lui et le président de la République…

La dernière rencontre entre le président de la République et le président du Sénat remonte au mois de novembre. Carl Murat Cantave, qui intervenait jeudi matin sur Radio Magik 9, a rappelé qu’en novembre dernier, les représentants des trois pouvoirs, à savoir le président du CSPJ, le chef de l’État et les présidents des deux branches du Parlement, se sont rencontrés. Au cours de cette rencontre, a-t-il rapporté, le chef de l’État leur avait fait savoir qu’il allait former un gouvernement d’union nationale. « Il avait dit que ce gouvernement sortirait d’un accord politique entre lui et les acteurs politiques. Plus de trois semaines après, le président ne nous a rien dit », a avancé l’élu de l’Artibonite.

Depuis cette rencontre, a précisé le président du Sénat, il n’y a eu aucune communication entre lui et le chef de l’État.

Le président du PHTK avait déjà, lui aussi, fait remarquer que le chef de l’État ne l’a pas encore contacté sur la formation d’un éventuel gouvernement. « Ce n’est pas notre préoccupation pour le moment. Notre priorité, c’est un consensus politique avant la fin de l’année sur comment le pays va être dirigé à partir de janvier 2020 », a affirmé Liné Balthazard.

Sur les critiques de Jovenel Moïse contre la Constitution et sur sa volonté de changer la loi mère, le président du Sénat a lancé une mise en garde au chef de l’État. Selon Carl Murat Cantave, personne ne peut rétablir au pays la situation qui prévalait avant le départ de Jean-Claude Duvalier. « Avant 1986, l’exécutif avait les pleins pouvoirs, il pouvait tuer et arrêter comme bon lui semblait, il n’y avait aucune instance de contrôle. Personne ne peut modifier la Constitution pour s’octroyer plus de pouvoir… », a fulminé le président de l’Assemblée nationale.

En revanche, Carl Murat Cantave estime qu’il y a une nécessité d’amender la Constitution. « Mais en la modifiant, il faut éviter de tomber dans la dictature… », a-t-il exhorté.

Par ailleurs, à cause du climat d’insécurité qui s’installe au Bicentenaire depuis un certain temps, le  parlementaire a fait savoir que le Sénat se trouve en grande difficulté pour fonctionner. Plusieurs tentatives de séance chez le sénateur Lambert n’ont pas réussi, faute de quorum, a-t-il dit, soulignant que l’École de la magistrature avait refusé de loger le Sénat.

Le président du Sénat a souligné qu’il devait louer trois chambres à l’hôtel Kinam pour loger des bureaux du grand Corps pendant deux mois pour la somme de 15 mille dollars afin de permettre à cette institution de continuer de fonctionner. À cause des dénonciations dans l’opinion publique, M. Cantave a dû faire machine arrière dans ses intentions. Il accuse un membre influent de la Cour supérieure des comptes qui devait approuver le contrat avant d’avoir fait fuite le dossier dans la presse.

Robenson Geffrard

Le Nouvelliste

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