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Avant que l’arrière-pays ne se dépeuple entièrement

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Par Max Dorismond

Il n’est pas loin le jour de cette catastrophe annoncée. Depuis 1957, une saignée à blanc des villes de province s’opère dans un silence troublant. Et Port-au-Prince, fondée en 1749 pour 250 000 âmes environ, se remplit à vue d’œil de ces exilés involontaires, au point d’être engorgée aujourd’hui, avec plus de 3 millions de « chrétiens vivants ». C’est à donner le tournis à tous ceux qui s’en soucient.

Face à cette inconscience collective, nous, de la diaspora, y pensons jour et nuit, avec la sincère intention de corriger la trajectoire incandescente de ce mal incurable, comme si nous regrettons d’avoir donné le signal de départ à la meute.

Ainsi, nous nous accrochons à toutes les bouées qui ont été lancées en ce sens, aux fins d’une solution imminente, quitte à les dupliquer. Dans cette perspective, nous avons eu l’opportunité d’écouter, via l’électronique, la conférence du Professeur Samuel Pierre, PhD-FI, intitulée « La cité du savoir en Haïti, un milieu innovant », prononcée cet été à l’Université de Chicoutimi, au Québec, en rapport au projet de GRAHN-MONDE (Groupe de Réflexion et d’Action pour une Haïti Nouvelle), lors de la « Francophonie des Amériques ».

Étant un sympathisant du groupe depuis sa fondation, 8 jours après le terrible séisme de janvier 2010, je suis de très près le moindre progrès dans la réalisation de ce projet titanesque débuté initialement à Milot, dans le nord d’Haïti, et qui tente de retenir chez nous nos jeunes, en leur offrant, par le biais de la connaissance, tous les outils nécessaires pour une vie décente, de sorte qu’ils n’aient plus besoin d’aller quémander, comme nous, outremer.

C’est une mission échelonnée sur 30 ans qui ratisse très large au niveau humain, avec l’idée de créer un « Nouvel Haïtien » grâce à l’apport d’une nouvelle forme d’apprentissage, misant sur la science, la haute technologie, la créativité, le travail collectif et non sur l’individualisme ou la concurrence, comme par le passé, l’objet de tous nos maux.

Pour cela, un outil puissant a été créé, c’est l’ISTEAH (Institut des Sciences des Technologies Avancées d’Haïti), une université virtuelle en ligne avec ses 200 professeurs qui sont, pour la plupart, des bénévoles. On y trouve des Français, des Canadiens, des Suisses, des Belges, des Africains, des Haïtiens, qui dispensent des cours de maîtrise et de doctorat, à des compatriotes, dont plusieurs sont appelés à préparer « l’Haïtien nouveau », pris en main dès la petite enfance.

Tout ceci n’est qu’un résumé de ce projet grandiose que nous voulons voir se déployer, se concrétiser aussi dans la Grand-Anse, comme il est déjà inscrit dans le plan de GRAHN-MONDE, sous le nom de PIGRAS (Pôle d’Innovation du Grand Sud).

Pour vous en convaincre, je vous invite à écouter la « Conférence de Chicoutimi ». Je demeure persuadé que vous serez enchanté de découvrir que, malgré tout, il existe chez nous des hommes et des femmes qui croient encore dans la rédemption de cette île ballottée par des eaux infestées de requins de toutes les couleurs.

Veuillez cliquer ici : https://www.youtube.com/watch?v=8ies2krcjrA

Max Dorismond

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