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Avec ses merveilleuses plages, Saint-Jean du Sud est malheureusement au bord de la détresse à cause des varechs

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Saint-Jean du Sud est une plaine agricole qui occupe une superficie de 69,29 kilomètres carrées. Elle offre une belle vue sur des plages naturelles au sable fin. Cependant, sa mangrove est exploitée et la surpêche nuit à son écosystème sans oublier les varechs, qui tendent à compliquer la vie des habitants. Les dernières années n’ont pas été faciles pour cette commune riche, mais délaissée. L’agronome Caleb Saint Jean, apiculteur Saint-jeanneais, nous invite au cœur de cette presqu’île aux multiples facettes.

La commune de Saint-Jean du Sud, aussi petite qu’elle soit, est une des dix-huit communes du département du Sud dans l’arrondissement de Port-Salut en Haïti. Autrefois appelé Trou-de-Port, Saint-Jean du Sud fut élevé au rang de commune en 1929 et changea de nom. Elle est située à 15 kilomètres de la ville des Cayes et fête son Saint-Patron, Saint Jean-Baptiste, les 24 et 25 juin. Sur le plan touristique, Saint Jean offre trois plages de sable fin et plusieurs mangroves naturelles, « Ozanana », « Charlot Beach » et « Plon Gaye ». La commune possède aussi trois îlots qui complètent sa superficie, qui sont : Benoit, Dafrère et île de Vanier. Et enfin, elle possède quatre écoles nationales, deux lycées, trois centres de santé, des centres d’apiculture et des structures artisanales.

Éparpillés sur une longue côte, les habitants vivent spécialement de la pêche, en plus des produits qu’ils cultivent. Les trois sections communales Tapion, Débouchette et Trichet produisent beaucoup de noix de cajou avec lesquels les habitants cuisinent des « tablettes », une sorte de sucrerie à base de noix et  de sucre ou de miel. Caleb Saint Jean, l’un des apiculteurs de la communauté récolte son propre miel dont il commercialise le sirop présenté de manière naturelle. « Saint Jean est réputé pour ses bonbons à base de sirop de miel, ses gâteaux « biscotins » dont on raffole. En terme de spécialité, le miel, le tarte à base de noix de coco et de cajou sont les identifiants de Saint Jean », explique l’apiculteur qui a déjà commercialisé ses produits en terre étrangère.

La commune tire ses revenus de la commercialisation de ses fruits (mangues, noix de coco, noix de cajou) et de leur transformation. Elle offre aussi une variété de mangues, de poix et de manioc. Et pour couronner le tout, la pêche est l’une de ses principales activités économiques. La baie des Cayes et celui de Boyer sont les espaces les plus exploités. À Valet, un marché situé à Torbeck, ils échangent leurs produits contre le « lamveritab », un fruit dont on raffole à Saint-Jean, mais qu’ils ne produisent pas. « Les marchés de Saint-Jean sont des marchés locaux qui parfois sont en manque de produits, surtout ceux que l’on ne cultivent pas sur place. On est obligé d’aller vendre nos produits à Torbeck pour ensuite nous procurer de ceux que l’on ne cultive pas nous-mêmes », raconte l’agronome.

Saint Jean est aussi réputée pour ses nombreux artisans qui fabriquent des paniers en bambou et des balais en latanier, pendant que les femmes s’adonnent à la coupe des mangroves. Crabier, une localité de la commune où la coupe des mangroves a été freinée un temps par les autorités locales avant que l’ouragan Matthew ne soit venu emporter les racines qui cessaient de tenir bon. Les riverains coupent les mangroves par instinct de survie, en complément des activités de pêche, d’élevage et d’agriculture de subsistance. Depuis un certain temps, certains jeunes entreprennent de sensibiliser le voisinage à l’importance des mangroves tout en se livrant à des activités de surveillance dans l’optique d’aider à la préservation du peu de forêt de mangroves qu’ils ont aidé à reconstituer après Matthew.

Dernièrement, avec la décomposition des varechs, (un ensemble d’algues brunes de diverses espèces qui constituent les laisses d’algues sur les plages ou qui vivent sur les rochers du bord de la mer et que l’on récolte pour l’extraction de l’iode ou leur utilisation comme engrais), les activités de la ville se compliquent. L’acide dégagé par ces varechs en décomposition détruit la mangrove, les couvertures en tôle des maisons et même des appareils électroniques.

« Cette situation est pénible pour les pêcheurs. Elle tend à causer la mort en grand nombre des poissons sur la côte de Saint Jean. Les pécheurs  sont obligés d’aller pêcher dans des eaux plus loin, ce qui augmente le prix de la vente du poisson. Les maisons aussi sont endommagées et les eaux infectées », se plaint l’agronome.

Le tremblement de terre du 14 août 2021 n’avait pas fait trop de dégâts mais en ce moment, Saint Jean du Sud vit de  mauvais moments à cause des varechs qui rendent difficiles l’existence des pêcheurs et des habitants qui vivent près de la côte. Ils lancent un cri d’alarme aux autorités pour trouver une solution afin de mettre fin à cette perte qui fragilise la vie des Saint-jeanneais.

Geneviève Fleury

genevievef359@gmail.com

1 thought on “Avec ses merveilleuses plages, Saint-Jean du Sud est malheureusement au bord de la détresse à cause des varechs

  1. C’est tres emouvante histoire,il faut que les filles et fils de Saint-Jean du Sud soient reunir ensemble dans le but de voir quoi faire dans cette situation catastrophique.merci bcp pr cette article.

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