Baisse des recettes de l’Etat pour le 2eme trimestre de l’exercice fiscal 2020-21
3 min readA travers sa dernière note sur la politique monétaire, la banque de la République d’Haïti (BRH) a révélé que les recettes ont chuté de 10,44 % en rythme trimestriel, passant de 25 293,66 MG à 22 652,66 MG, soit un taux de perception en pourcentage des prévisions 68,3 % contre 76,3 % un trimestre plus tôt.
La BRH a rendu public, récemment, sa note sur la politique monétaire pour le deuxième trimestre de l’exercice fiscal 2020-2021. « Au deuxième trimestre 2021, s’il est vrai que la reprise au niveau mondial devrait être profitable à l’économie haïtienne en termes d’augmentation de la demande de biens exportables et de transferts de fonds des migrants, la situation socio-politique et sécuritaire s’est confirmée comme la principale contrainte à la relance des activités. Cette situation a ainsi porté ainsi de nombreuses entreprises à garder une position attentiste et des ménages à reporter certaines de leurs consommations », lit-on dans cette note.
Selon la BRH, au-delà des effets rémanents de l’appréciation de la gourde durant le trimestre précédent, ce ralentissement de l’inflation annuelle reflète également un effet de base lié à une progression des prix plus importante un an plus tôt. Au niveau du secteur externe, les données préliminaires ont fait état d’une détérioration importante de la balance commerciale et de l’augmentation des transferts privés sans contrepartie.
« Propulsé par l’augmentation substantielle des importations, le solde commercial a atteint -1 495,6 millions de dollars entre octobre 2020 et février 2021 contre -948,4 millions sur la même période de l’exercice précédent. En rythme annualisé, les importations sur les cinq premiers mois de l’exercice en cours ont crû de 37,7 % à 1 884,3 millions de dollars. Il s’agit d’une progression attribuable essentiellement aux produits pétroliers, aux dépenses publiques dans le domaine des infrastructures électriques et à l’appréciation de la gourde enregistrée à la fin de l’exercice passé. La baisse du taux de change enregistrée au début du trimestre précédent s’est reflétée dans l’augmentation de la demande des biens importés notamment les produits pétroliers dont le volume a crû de plus de 50 % en glissement annuel », a écrit la banque centrale. Cependant, d’après les données fournies par la BRH, les exportations ont baissé de 7,5 % à 388,73 millions de dollars, en raison de la baisse de la demande mondiale de vêtements, engendrée par la crise sanitaire.
En ce qui a trait aux transferts privés sans contrepartie qui constituent une source importante de devises du pays, selon la BRH, ils ont reculé de 6,3 % par rapport au trimestre passé pour se chiffrer à 830,3 millions de dollars pour le trimestre sous étude. Néanmoins, ce niveau marque une progression de 32,1 % en glissement annuel, a indiqué la note.
Par ailleurs, selon la banque centrale, la dégradation du climat des affaires, résultant de la conjoncture sociale et politique, a eu des incidences négatives sur la situation des finances publiques, affectant la capacité de l’État à mobiliser des ressources au cours du deuxième trimestre 2021. « Les recettes ont chuté de 10,44 % en rythme trimestriel, passant de 25 293,66 MG à 22 652,66 MG, ce qui représente un taux de perception en pourcentage des prévisions de 68,3 % contre 76,3 % un trimestre plus tôt », a informé la BRH tout soulignant que les dépenses budgétaires ont totalisé 41 304,2 MG, suite à un repli de 15,6 % par rapport au trimestre précédent.
« De manière globale, les ressources collectées par l’État sur les six premiers mois de l’exercice ont été chiffrées à 130 464,06 MG dont 47 946,3 MG de recettes fiscales. Ces dernières ont été insuffisantes pour couvrir les décaissements totalisant 154 032,10 MG dont 90 235,87 MG de dépenses budgétaires effectuées par l’État sur la période », lit-on.
Conséquemment, selon la BRH, les opérations financières de l’État se sont soldées par un déficit du Trésor financé, en partie, par la BRH à hauteur de 33 108,50 MG. « Ce montant reste en dessous du plafond de 39 307,90 MG fixé dans le cadre du pacte de gouvernance économique et financière signé entre le MEF et la BRH ».
La rédaction