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Bientôt un an : Ariel Henry fait du surplace

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Nous avons abouti à une nouvelle transition politique. La troisième en 18 ans. La durée approximative de quatre mandats présidentiels constitutionnels. Dans moins de 20 jours, elle aura un an. Et ça fait déjà trop.

Un peu trop pour un pouvoir aussi inactif. Qui fait du surplace. Un intervalle trop étendu pour un pouvoir dont le mandat n’est pas défini. Pour un exécutif qui n’est pas empathique aux problèmes multiformes du peuple haïtien. La transition ouvre la voie à l’ère du monocéphalisme tout en entérinant la politique du « lese grennen ». Elle a fait toute une misère à la population.

La question de la mauvaise gouvernance a atteint son paroxysme durant ces onze mois en cours. Les civils armés ont quasiment tout mis au placard. Une bonne partie du territoire est abandonnée aux gangs. Le palais de justice et tout ce qui s’y trouve également. La douane et le Parlement sont en alerte. L’État n’est que l’ombre de lui-même. Il a failli à tous les niveaux. Le pays vit dans la plus grande anormalité. C’est le chaos total.

Durant cette période le pays peine à suivre son court normal. Sur toutes les questions méritant bénéfice de l’urgence, les autorités demandent d’attendre. Elles ont des solutions à tout. Des solutions imminentes qui pourtant, n’arrivent jamais à être matérialisées. Chaque réunion internationale sert d’opportunité aux dirigeants de demander assistance. Ce, au nom de la PNH. C’est dommage que la nation soit dirigée sur la base de fausses promesses, de mendicité et de dialogues de sourds.

On reprochait souvent à Jovenel Moïse son incapacité à tenir parole. Sa volonté manifeste de violer les lois. Sa velléité de gangstériser le pays. On disait qu’il n’a pas voulu dialoguer. Ce n’est que seulement sur ces points que le Gouvernement actuel à assurer la continuité de l’État.

La volonté du Premier Ministre de diriger le pays vers la tenue des élections est mise en doute. Il ne fait aucun effort à cet effet. Pas même pour disposer le pays d’un minimum de sécurité. Le dialogue vers un consensus politique nage encore dans des eaux troubles. Personne ne s’inquiète du temps. « On aura tout fait au moment opportun. Pour l’instant, attendons que les matériels de la Police arrivent. Ensuite, on verra », pensent les hommes au pouvoir.

Entretemps, les gangs tuent à volonté. Ils terrorisent la population. Ils s’attaquent aux cortèges officiels, aux institutions publiques comme à la population civile. Ils kidnappent. Ils rançonnent.

Quelle est donc la trajectoire de l’argent perçu par les gangs sous forme de rançon ? Comment le trafic d’armes s’est-il perpétué en Haïti ? Par quel procédé les minutions et les armes arrivent-elles dans les bases des civils armés ? Est-il réellement impossible de l’empêcher ? Comment sommes-nous arrivés là ?

De toute évidence, il faut revoir nos stratégies politiques. Le pays a besoin de relever la tête et de regarder dans la direction du développement durable. Pour cela il faut commencer par recoudre le tissu social.

Daniel SÉVÈRE

danielsevere1984

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