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Bitkòb : Une occasion pour l’innovation et le développement

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lourdemia buteau alien, cheffe du projet de Bitkob

Dans le cadre de sa politique de communication, l’équipe chargée du projet Bitkòb est intervenue à la 11ème édition du sommet international de la finance autour du thème : « Projet de gourde digitale, technologie et état d’avancement ». Il a été question, au cours de ce panel, d’exposer le projet et ses avantages au public.

Comme l’ont déjà fait plusieurs pays, la Banque de la République d’Haïti (BRH) travaille depuis 2020 sur le projet d’une monnaie digitale pour Haïti. Son nom, Bitkòb, a été sélectionné suite à un concours auquel le public a été invité à participer en proposant un nom pour le projet. Dans cette même volonté d’inclure et de communiquer avec le public, Bitkòb a été présenté sous ses différents aspects lors du sommet, apportant ainsi des réponses à plusieurs interrogations que pourraient avoir les gens.

Lourdemia Buteau Alien, cheffe du projet, a précisé que cette monnaie n’allait nullement éliminer la monnaie en papier. « Le cash n’est pas disparu dans des pays plus développés que nous, à combien plus forte raison, il sera toujours utilisé chez nous », argumente-elle. En effet, selon elle, l’argent en papier ayant été ciblé comme étant un vecteur de transmission de la Covid-19, il fallait penser à un moyen de réduire ce risque. De plus, la situation de confinement ayant donné naissance à plusieurs FINTECH, il fallait penser à une monnaie digitale pour faciliter l’avancement de tous.

Contexte International

Sur le plan international, Mme Ambroise révèle  que selon la Banque des Règlements Internationaux (BRI), 80% des banques centrales étudiaient la possibilité d’une monnaie digitale pour leurs pays respectifs en 2020. Ainsi, lorsqu’il a fallu prendre en compte le contexte Covid, ils ont vu la nécessité d’accélérer le travail.

Par ailleurs, Mme Ambroise affirme que cette volonté d’avoir une monnaie digitale s’était manifesté bien avant 2020 lorsque les dirigeants des pays ont constaté l’espace que les monnaies privées comme Bitcoin prenaient dans le monde.

« Ces monnaies sont, certes, adaptées à la technologie, mais elles n’ont pas le contrôle de l’État et ne sont pas règlementées », affirme-t-elle en faisant la différence entre les monnaies digitales des banques centrales (MDBC) et la Cryptomonnaie. En effet, selon elle, la cryptomonnaie, à la différence de la MDBC, est émise par des acteurs privés. « L’argent digitale de la banque centrale est régulé par un cadre règlementaire », déclare-t-elle. Elle poursuit pour dire que les monnaies privées sont passibles de ne pas être acceptées dans certains endroits, ce qui n’est pas le cas de la MDBC.

Architecture, infrastructures et ouverture au développement

Selon M. Philippe, l’un des panélistes, les intermédiaires de cette monnaie seront les coopératives, les banques commerciales et les FINTECH. Aussi, ceux qui veulent avoir Bitkòb doivent passer par eux pour s’enregistrer et convertir leur cash en monnaie digitale. De plus, il affirme que Bitkòb sera une monnaie sécurisée puisque les technologies utilisées sont résilientes et que les hackeurs ne sont pas encore arrivés à y pénétrer. Ces infrastructures devraient aussi empêcher les fraudes dans le réseau de Bitkòb. « Un billet ne pourra pas être dépensé 2 fois sur le réseau », affirme-t-il en précisant que le réseau en question aura un système contre le blanchiment d’argent.

« La pandémie de la Covid-19 nous a montré que nous pouvons rester connecté à distance avec la technologie. Elle nous a montré les possibilités qu’offrent cette connexion à plusieurs secteurs de l’économie » déclare Mme Darguste. Selon elle, l’argent est aussi un point de connexion dans une société. Le fait que les autorités monétaires décident de digitaliser cet argent est, pour elle, une occasion de renforcement et d’agrandissement des connexions. « Plus d’inclusion entraine plus d’innovations et plus d’innovations entraine plus d’emplois », avance-t-elle.

Elle continue en soulignant que Bitkòb est une occasion d’innovation et de dynamisation pour le secteur privé et surtout dans le monde numérique. « Bitkòb aidera à dynamiser le commerce électronique », affirme-t-elle. En effet, un business ne pouvant pas atteindre physiquement sa clientèle aura le loisir d’utiliser l’espace numérique et Bitkòb facilitera le paiement numérique.

Par ailleurs, la cheffe du projet affirme que si beaucoup de chemins ont déjà été parcourus dans le cadre de la réalisation de Bitkòb, il reste encore du pain sur la planche. « Nous recrutons actuellement des consultants internationaux pour nous appuyer » affirme-t-elle. Selon elle, l’argent digitale et la technologie en générale apportent beaucoup de changements dans une économie, « C’est une révolution », il faudrait donc avancer étape par étape. Elle a profité de l’occasion pour remercier les confrères de la Caraïbes, qui, selon elle, les ont beaucoup supportés.

Ketsia Sara Despeignes

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