Brian A. Nichols prône le consensus entre les protagonistes dans la crise haïtienne
4 min readHaïti s’enfonce de plus en plus dans l’abîme. Le discours de la communauté internationale reste le même et l’intervention militaire étrangère demandée par le Gouvernement en cours est plus que jamais dans l’impasse. Lors de sa visite en Haïti le 8 mars 2023, le Sous-secrétaire d’État américain pour l’Hémisphère Occidental, Brian A. Nichols prône le consensus entre les différents acteurs « pour soutenir un avenir meilleur pour tous les Haïtiens ».
La communauté internationale n’a pas changé de position sur la crise haïtienne. Le seul moyen possible pour une issue favorable à la crise actuelle, c’est le dialogue au sein des différents acteurs de la vie nationale. « Face à la crise politique complexe d’Haïti, nous continuons d’exhorter au consensus et à la flexibilité entre toutes les parties pour soutenir un avenir meilleur pour tous les Haïtiens », a fait savoir Brian A. Nichols, Sous-secrétaire d’État américain pour l’Hémisphère Occidental.
Le diplomate américain lors de sa visite en Haïti a rencontré le Premier Ministre Ariel Henry, le Directeur Général de la Police Nationale d’Haïti, le Haut Conseil de la Transition ( HCT) qui, selon lui, a un rôle crucial dans le rétablissement de la sécurité et de l’ordre démocratique.
Ces rencontres effectuées par Brian A. Nichols s’inscrivent sur « la manière dont la communauté internationale peut soutenir l’effort du peuple haïtien pour renforcer la sécurité, garantir la responsabilité en cas de violence et tracer la voie vers les élections ».
Le HTC n’a pas de moyens, dénonce Mirlande H. Manigat
Intervenant à l’émission matinale « Panel Magik » sur la radio Magik 9 en date du 7 mars 2023, la Présidente du Haut Conseil de la Transition Mirlande Manigat dénonce le fait qu’on n’a pas mis de moyens à la disposition du HCT.
À peine installé, le Haut Conseil de la Transition dont l’une des missions est d’épauler Ariel Henry, fait face à des problèmes de moyens. À preuve, l’ancienne candidate à la Présidence exprime déjà ses mécontentements. « Nous essayons de nous mettre en place. L’endroit où nous sommes logés ne convient pas. Nous sommes au 5e étage du Ministère du Commerce. Il y a des meubles, mais il n’y a pas de bureaux », dénonce la Présidente du HCT.
Selon les propos de la constitutionnaliste, le HCT ne peut même pas trouver une feuille de papier. « Nous avons des difficultés pour fonctionner comme une institution. On ne peut pas recruter du personnel puisqu’on n’a pas encore de budget. Nous avons dû protester et dire qu’on ne peut pas nous traiter de cette manière. Nous espérons que les personnes à qui nous nous adressons seront de bonne foi et que nous pourrons fonctionner comme n’importe quelle institution de l’État », a-t-elle indiqué.
L’insécurité, c’est au Gouvernement de s’en charger
La population est désespérée. Son sang continue de couler. Les mesures appropriées pour redresser la situation se font attendre. À en croire la constitutionnaliste, il revient au Gouvernement actuel d’apporter des réponses à cette situation. « Nous comprenons les critiques et l’impatience de la population […].Nous avons l’impression que le public attend énormément de nous. Nous ne serons peut-être pas en mesure de satisfaire les désidératas les plus importants, notamment en ce qui concerne le phénomène de l’insécurité. Il revient au Gouvernement d’assurer la sécurité de la population », a-t-elle déclaré.
Remaniement ministériel : Mirlande Manigat fait le point
Jusqu’à présent, selon Mme Manigat, le Premier Ministre n’a pas encore donné de signe qu’il va changer des Ministres. « En fonction des évaluations et des feed-back du public, la plupart des Ministres et des Directeurs Généraux devront partir. C’est ce qui a été conclu et publié dans le journal Le Moniteur. Nous attendons les premiers signes de l’application de cette disposition », ajoute la constitutionnaliste soulignant par ailleurs que les membres du HCT n’ont pas choisi les 8 juges à la Cour de Cassation.
La nomination de ces juges, à en croire certains observateurs, constitue un pas vers la réalisation du processus électoral en Haïti. Toutefois, selon Mme Manigat « Il faut préparer une nouvelle Constitution et former le CEP. Il faudrait voir dans quel ordre mener ces deux chantiers ».
Soulignons que, pendant que la nation haïtienne est en train de vivre l’une des périodes les plus tristes de son histoire avec l’insécurité insupportable, la communauté internationale, tout aussi responsable à un autre niveau dans la crise en raison de ses nombreuses ingérences, ne fait que faire défiler en Haïti délégation sur délégation.
Jackson Junior RINVIL