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Chris Morning monopolise le dancehall en Haïti

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Dans toutes les boîtes de la ville, les sons de Chris Morning rythment les hanches les plus fêtardes qui se laissent transporter par le ‘’vibe’’ de son dancehall. Le chanteur à succès qui a sorti en avril dernier son EP, Yo la, monopolise un sous-genre musical auquel il souhaite donner une identité haïtienne.

Le chanteur haïtien de Dancehall, Chris Morning, n’a pas tardé  à répondre à notre appel ce mardi matin alors qu’il était dans son bureau. Non pas dans son studio en train de bosser sur un nouveau son, non. Mais plutôt dans le bureau de travail de Christopher Zamor, qui  maîtrise tout aussi bien la gestion des PMEs. « Il s’agit bien de deux personnages avec deux carrières différentes, précise la voix de « Pa gaspiye m ». Je fais de mon mieux justement pour maintenir l’équilibre, de manière à ne pas laisser une carrière empiéter sur l’autre », continue le chanteur.

L’ancien du Collège Roger Anglade, Christopher Zamor, est le premier né d’une fratrie de cinq enfants. Il a littéralement grandi avec la musique dans le sang. Une passion dont il a hérité de son père qui faisait de la musique également. Il n’a pas mis beaucoup de temps à mettre son talent à profit en s’adonnant à la création de morceaux instrumentaux. C’est en effet Chris Morning qui a produit le hit « E piyay » de l’ancien champion de Digicel Stars, Sébastien Pierre, en 2012. Il a par la suite travaillé avec d’autres artistes très connus dans l’industrie musicale haïtienne, pour ne citer que ‘’Atis Panch’’, Ray Raymond, Frè gabe, entre autres. Quelques années plus tard, en 2014, il est sorti de l’ombre pour lancer sa propre carrière musicale.

Une carrière qui porte ses fruits

Pour son apparition dans le secteur musical comme chanteur, Chris Morning a proposé au public « M anvi sou », un titre que les amants de la musique et les connaisseurs de vin ont particulièrement apprécié. Les morceaux qui ont suivi n’ont pas connu cependant le même succès. C’est en 2018, quand il s’est offert un voyage pour la ville de lumière, Paris, qu’il a entendu   l’appel de la muse de la musique en écoutant le chanteur guadeloupéen Krys dans l’avion.

« Dans l’avion, je suis tombé sur l’album à succès, Step Out, du chanteur guadeloupéen Krys. Son dancehall m’a fasciné. À vrai dire, j’éprouvais déjà un certain amour pour ce sous-genre musical qui battait déjà son plein au début des années 2000. Mais son style m’a paru un peu différent, et j’ai voulu  m’en inspirer pour l’implanter en Haïti ».

De retour, Chris Morning s’est mis à tester le marché de la musique avec trois morceaux que les mélomanes n’ont pas eu d’autre choix que de les apprécier. « Fò w Mouv, Pa bezwen anpil, Pa gaspiye m », des tracks que l’on retrouve dans  les mix des dj, qui rythment les hanches des fêtardes et enchantent les fanas des boîtes de nuit. Des morceaux grâce auxquels il parvient à monopoliser le dancehall en Haïti.

Une empreinte haïtienne dans le dancehall

Par la voix de « Lajan chè », Chris Morning s’est complètement approprié du le dancehall en Haïti. Il l’a marqué de son empreinte grâce à son timbre de voix particulièrement unique exprimant un certain charisme sur le beat. « Je ne suis pas le premier à faire ce sous-genre en Haïti. Master G faisait aussi du dancehall, ce qui peut vous paraître surprenant. King Posse le faisait aussi bien, et le premier hit de BIC, Wow, était du dancehall », se rappelle le chanteur qui détient à présent les rênes de cette variante du reggae.

« Les pays de la Caraïbe où le dancehall a été popularisé, l’ont imprégné de leur identité. Par exemple, le dancehall jamaïquain se distingue par son caractère érotique. Donc, je veux mettre une étiquette haïtienne sur ce sous-genre, de sorte qu’on puisse le distinguer des autres par cette originalité », escompte la voix de « Way way way ».

Si le contexte sociopolitique du pays ajouté au confinement imposé par la Covid-19 a freiné un peu les festivités en Haïti, une situation qui n’est pas favorable aux artistes, Christopher Zamor en a profité pour reprendre ses études à l’UniQ où il avait entamé son cursus en Gestion des PMEs. « J’avais dû prendre congé de mes études en raison des gig qui s’enchaînaient suite aux succès de mes musiques, confie le chanteur de vingt-huit ans. Il ne restait pas beaucoup de sessions pour boucler le cursus, j’en profite à présent pour achever mes études»,confie-t-il.

Chris Morning désire ardemment se produire devant une foule débordante entonnant ses plus grands succès. Avec un EP intitulé « Yo la », disponible depuis avril dernier sur toutes les plateformes, le jeune artiste originaire de Port-au-Prince est en passe de réaliser son rêve.

Statler Luczama

luczstadler96@gmail.com

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