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Clôture du concours de textes sur la violence faite aux femmes : les trois lauréates sont connues

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Pari tenu par Le Quotidien News. En effet, le journal dirigé par Cluford Dubois a bouclé ce vendredi 11 mars, à l’hôtel Montana, la deuxième phase du concours de textes lancé en octobre dernier, sur la thématique suivante : « Comment éliminer la violence faite aux femmes » ? Une finale que Schnaidine Nicolas, étudiante en Sciences juridiques, a remporté haut la main.

Aux environs de 10h passées d’une vingtaine de minutes, la salle Horizon de l’Hôtel Montana était déjà remplie quand Me Godson Lubrun, maître de cérémonie, a donné le coup d’envoi de la grande finale du concours de textes orchestré par Le journal Le Quotidien News. Lancé en octobre dernier, le concours s’est articulé autour d’une question persistante visant à donner une réponse effective à la recrudescence de la violence faite aux femmes et aux filles. Après avoir soumis leur texte, les dix finalistes élus pour la dernière phase du concours devaient, en effet, soutenir leurs propositions devant un jury bien choisi, sur le  cette question : comment éliminer la violence faite aux femmes ?

Ce concours est en effet une occasion  pour le journal d’apporter sa contribution aux efforts nécessaires à un renversement de tendance particulièrement attendu dans le pays, à en croire les propos émis dans la mise en contexte du coordonnateur Wisly Bernard Jean-Baptiste. « Cette contribution s’inscrit sur quatre axes, a-t-il expliqué, d’abord provoquer chez les jeunes le besoin de réfléchir sur les problèmes sociaux actuels ; ensuite, les aider à prendre conscience de l’inégalité des sexes au sein de la société ; troisièmement, participer à la création  d’espaces alternatifs où les jeunes peuvent exploiter leur capacité tout en redonnant un sens à leur expérience citoyenne ; et enfin, cultiver le respect des droits des femmes ». Une initiative saluée, dans les propos de circonstance, par l’Ambassadeur du Canada en Haïti, Sébastien Carrière, et le Recteur de l’Université Quisqueya (UniQ), Jacky Lumarque, qui héberge le journal depuis bientôt trois ans, deux des principaux parrains du concours.

En effet, dans son discours,  l’Ambassadeur du Canada en Haïti a salué  les dix finalistes. « Je sais qu’il faut choisir une ou un gagnant,  une ou un lauréat. Moi, je vois dix gagnants », a fait remarquer M. Carrière,  félicitant les finalistes avant même la proclamation des résultats. D’après l’Ambassadeur Carrière, le Gouvernement canadien s’est engagé à promouvoir l’autonomie des femmes,  l’égalité des genres,  la promotion  et la protection des droits fondamentaux des femmes et des filles. L’Ambassadeur a fait savoir que c’est un honneur pour lui d’être à la grande finale entourée d’amis qui partage les mêmes valeurs ayant rapport avec la politique internationale féministe du Canada. 

« Le concours de ce matin réunit pour moi trois facteurs clés pour l’égalité de genre afin   de promouvoir et de faire respecter les droits des femmes.  Le premier: « la participation active et passionnée des jeunes ». « Je pense que nos finalistes l’ont très bien démontré ce matin. Mon message à la jeunesse haïtienne  est que vous pouvez changer les choses.  Vous êtes très nombreuses,  l’avenir du pays est entre vos mains. Il suffit de le saisir et d’avancer », a-t-il  déclaré.

« Le deuxième: La tradition journalistique qui est très bien représentée par ‘’Le Quotidien News ». Le troisième facteur le plus important, dit-il, est le leadership. Le leadership dont nos finalistes font preuve est fondamental. Je pense vraiment que vous pouvez changer le pays », a martelé l’Ambassadeur Carrière.

Les points forts des propositions des trois lauréates

À l’issue des conclusions du jury composé de l’écrivain Gary Victor, du sociologue Michelin Étienne, du linguiste Etienne Oremil, de la professeure Joey Armandine Jean-Louis et de la Secrétaire générale l’UniQ, Présidente du jury, Darline Alexis, trois éloquentes juristes sont remarquablement sorties du lot en remportant les premiers prix.

Emma Clesca

En effet, Emma Clesca, étudiante en Sciences juridiques, troisième lauréate du concours, a fait savoir dans sa prestation qu’il n’y a aucune justification pour un homme de violenter une femme. En ce sens, pour éradiquer ce phénomène, il faut commencer par l’éducation familiale, une éducation à la non-violence et au respect. Plus loin, la jeune fille de 21 ans invite les femmes à se défendre, à traîner en justice les coupables, et exige de l’appareil judiciaire un meilleur accompagnement des victimes, du dépôt de plainte au procès. « Qu’importe la situation, dites non à la violence », a-t-elle martelé en guise de conclusion.

Allant dans le même sens que sa consœur, Rosenie Volcy, licenciée en Droit et deuxième lauréate du concours, a mis l’accent sur deux outils essentiels pour l’élimination de la violence faite aux femmes. Si, le premier outil, à savoir le Droit, est primordial au changement, il reste néanmoins insuffisant pour s’attaquer au fond du problème, selon la juriste Volcy. À cet effet, elle a proposé l’éducation comme moyen efficace pour créer une nouvelle communauté d’hommes et de femmes où les droits humains sont respectés. Toutefois, ce processus se heurte à un obstacle majeur qu’est la corruption au sein de l’appareil judiciaire, qu’il faudrait à tout prix éradiquer, selon Rosenie Volcy.

Première finaliste à épater le jury par son argumentation et son éloquence, Schnaidine Nicolas a su se distinguer par ses propositions de solutions d’une pertinence avisée. Partant du constat que l’inconscience sexiste a été conçue par les institutions sociales, la lauréate exige tout d’abord que l’on repense cette conception homme et femme. Une nouvelle conception qui doit se matérialiser par la garantie d’une égalité salariale, par le respect du quota d’égalité dans les postes politiques, et la répression ferme de la violence physique.

Les lauréates ont respectivement empoché 75.000, 35.000 et 25.000 gourdes, et bénéficieront d’un stage au journal Le Quotidien News.  La première lauréate a été récompensée également d’un ordinateur portable. Les  deuxième et troisième lauréates, de leur côté, ont bénéficié chacun d’un téléphone intelligent… Fier des prestations des dix finalistes, l’infatigable  PDG du journal Le Quotidien News, Cluford DUBOIS, s’est dit satisfait de la réalisation de la première édition du concours, et donne rendez-vous à l’année prochaine pour une nouvelle édition.

Dans une note de gaieté, la cérémonie de clôture a pris fin après le discours émouvant du Directeur de la communication de l’Université Quisqueya, Alain Sauval, par le truchement de l’un des rédacteurs du journal, Statler Luczama. Un discours qui a témoigné de son appréciation et de son respect à l’égard du Co-PDG du journal, Jhony Spenser François, avec qui il a vécu l’an dernier les moments sombres d’une séquestration. « J’ai beaucoup d’affection pour lui et pour Cluford Dubois. Au cours de ma vie, j’ai rencontré dans des milieux professionnels très diversifiés des milliers de jeunes, dans plusieurs pays, comme la France, l’Allemagne, la Suisse, la Tunisie, le Rwanda. C’est en Haïti que j’ai découvert des jeunes comme eux, modestes, courageux, exemplaires à tous points de vue », a écrit M. Sauval.

Rappelons que cette première édition du concours de textes sur comment éliminer la violence faite aux femmes en Haïti a trouvé le soutien d’importants partenaires comme l’Ambassade du Canada en Haïti, l’Université Quisqueya, Panos des Caraïbes, la Digicel, l’Agence de Protocole d’Innovation (API), l’AUF et la Banque de la République d’Haïti.

Statler LUCZAMA

Luczstadler96@gmail.com

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