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L’île de la Gonâve, inexploitée et abandonnée

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Située en face de la Côte des Arcadins, l’île de la Gonâve se trouve dans le golfe du même nom. Aride et montagneuse, elle est encore vierge de toute infrastructure touristique. Elle offre un paysage désertique et de belles plages non aménagées et très peu fréquentées.  Dotée d’un fort potentiel touristique, cette île se replie sur elle-même et s’abandonne à son sort.

L’île de la Gonâve est un îlot rattaché à Haïti. Elle a été le dernier refuge des amérindiens taïnos en Haïti. Suite au massacre de la reine Anacaona par les conquistadors, les rescapés de sa cour sont venus se réfugier sur l’île et l’ont a baptisée « Gonavo ». Ensuite, elle a été nommée l’île de la Gonâve. Elle se situe entre deux bras de mer qui se rejoignent dans la baie de Port-au-Prince, à l’est de l’île : le « canal de Saint-Marc » sur sa côte nord, et le « Canal de la Gonâve » (ou «  canal du Sud ») sur sa côte sud. Avec une superficie de 689,62 kilomètres carrés, elle s’étend sur une longueur de 60 km pour 15 km de largeur. Les côtes de l’île, d’une longueur de 170 km, sont formées en moitié par une mangrove s’établissant sur une côte plate formée d’alluvions délimitant parfois des lagunes. L’autre moitié est constituée soit de plages de sables  fin et de galets (65 km), soit de côtes rocheuses avec des falaises (35 km).

La Gonâve constitue un arrondissement du département de l’Ouest avec deux communes : Anse-à-Galets et Pointe-à-Raquette. L’île possède des baies et des plages naturelles aux sables blancs magnifiques abritant une multitude de flamants roses. La Gonâve est appelée l’île magique par ses habitants pour sa beauté naturelle et parce qu’on croit aussi qu’elle est mystérieuse. Elle a un potentiel énorme. C’est un joyau de la région caribéenne et pourrait devenir l’un des plus hauts lieux touristiques de cette région. C’est une île qui hante l’esprit par sa grâce naturelle. Elle ne possède aucune statue « engée », ni d’architecture coloniale ni de patrimoine militaire (forts), mais des cases clissées qui rappellent celles des esclaves africains et quelques rares ajoupas (maisons de forme pyramidale) qui sont des héritages architecturaux des Amérindiens. Son patrimoine naturel et culturel immatériel est remarquable.

Malgré le déboisement, elle possède d’innombrables richesses écologiques. Elle est la deuxième île des Antilles à être aussi riche en mangroves, après les Bahamas. Les mangroves de la Gonâve constituent un grand musée marin et sous-marin qui conserve des espaces aquatiques depuis des millions d’années. L’île possède des mines de pétrole, de bauxite, de craie, de sel, des lagunes et des lagons remplis de flamants roses et d’aigrettes; des oiseaux tropicaux; des chats sauvages, etc.

Elle contient également une vingtaine de grottes de valeur historique et culturelle importante. Ces cavernes sont appelées « trous indiens » par les Gonâviens. Les Amérindiens pratiquaient le culte animiste sur l’île et les Africains, le culte du vodou. L’Église catholique s’y établit vers 1887. À partir de 1914, l’Église protestante fait son apparition et ainsi, presque tous les cultes y sont représentés (vodou, catholique et protestant).

Ses terres produisent une riche diversité de fruits et légumes tropicaux. Ses plages naturelles, sa nature saine, sauvage et pittoresque sont une source d’attraction. Toutefois, l’absence totale d’infrastructures et la présence dans certains lieux d’insectes nuisibles, constituent le principal handicap.

L’île possède son propre équipe de football qui joue en première division : Le club du Roulado FC de La Gonâve. En outre, les Gonaviens ont hérité des Amérindiens l’art de fabriquer des canots de pêche faits d’un tronc d’arbre creusé, mais aussi des hamacs, des sacs à dos, du matériel de couchage, des poteries, etc.

Geneviève Fleury

genevievef359@gmail.com

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