Crise en Haïti : La CIDH plaide pour un dialogue inclusif
3 min readLa Commission Interaméricaine des Droits de l’Homme (CIDH), dans un communiqué de presse daté du 22 novembre, renouvelle sa préoccupation face à la situation actuelle de violence, de crise politique et institutionnelle en Haïti. Selon la CIDH, il est important de mener un dialogue politique, de renforcer les institutions démocratiques et de garantir l’accès de la population aux services de base.
L’Organisation, un an après les actes de violences connus sous le nom du massacre de la Saline, constate que: « Des actes de violence continuent de se produire également dans les manifestations, ainsi qu’un manque accru de la population à l’accès aux services publics essentiels ».
Selon ce communiqué, la CIDH indique avoir reçu des informations concernant les manifestations qui persistent dans le pays depuis septembre 2019 et la détérioration de la situation sécuritaire. Cette situation, selon l’organisation, risque d’impacter négativement la vie sociale, économique et politique du pays.
Certaines organisations de défense des droits de l’homme ont signalé à l’organe de l’OEA que la police a recours à la force lors des mouvements de protestation. « Ces actes comprendraient, entre autres, par l’utilisation aveugle d’armes non létales, le lancement de gaz lacrymogènes au milieu des manifestants pacifiques, les tirs sur des manifestants avec des munitions non létales à courte portée et des coups assénés à des manifestants au sol ou déjà maîtrisés ».
La CIDH manifeste sa profonde préoccupation devant les faits décrits dans le communiqué de presse du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Droits de l’homme du 1er novembre 2019 indiquant qu’au moins 42 personnes ont perdu la vie et 86 blessées à la suite de ces actes de violences dans les manifestations qui ont eu lieu dans le pays au milieu du mois de septembre.
La CIDH se dit également préoccupée par l’absence d’enquête sur le massacre de la Saline qui a eu lieu les 13 et 14 novembre 2018 au cours duquel pas moins de 71 personnes ont perdu leur vie.
Profitant de ce communiqué pour exprimer sa solidarité avec les familles des victimes, la CIDH rappelle à l’État haïtien, son obligation d’épuiser avec diligence et exhaustivité les pistes d’enquêtes relatives à ce massacre y compris celles qui lient la participation éventuelle d’agents de l’État et des forces de sécurité.
« Exhortation faite aux forces politiques et sociales pour un éventuel dialogue politique tout en valorisant les institutions démocratiques et le respect de la légalité comme une solution à ce moment difficile et crucial que traverse l’État d’Haïti » selon une déclaration du Commissaire Flávia Piovesan, rapporteur de la CIDH pour Haïti.
«Il est du devoir de l’État d’enquêter sur les violations graves des droits de l’homme, d’y réagir, et de garantir l’intégrité et la dignité de sa population» conclu ce communiqué.