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De la nécessité de la mise en valeur de Mombin-Crochu

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Durant le passage au pouvoir du  Président Jovenel Moïse aujourd’hui défunt, il avait été décidé de mettre en valeur quelques communes se trouvant  dans le Grand Nord. Plusieurs ont bénéficié des travaux de réhabilitation et ont trouvé leur place dans les conversations de tous les jours. Mombin-Crochu en est une. Toutefois, ces travaux ont été stoppés avec la crise multidimensionnelle.

La commune de Mombin-Crochu est située dans le département du Nord-Est. De par sa position intérieure, elle  jouit d’un climat normal avec le morne comme relief dominant. Fondée en 1882, elle se trouve sur à une altitude de 583 mètres et comporte une superficie de 191,51 kilomètres carrés. En 1951, elle fut élevée au rang de commune, sous la présidence de Paul Eugène Magloire (1950-1956). Elle se trouve à 105 kilomètres de Port-au-Prince.

Pour Alex Jean-Baptiste, un Mombinois qui exerce dans le commerce de noix, fruit principal de Mombin-Crochu, pour payer ses études, le trajet de Mombin-Crochu pour Port-au-Prince est devenu plus pratique depuis quelques temps, il explique : « Autrefois, pour transporter mes noix à la capitale, cela prenait des jours et je ratais souvent des semaines de classe. Mais depuis que la route du Nord a été construite, mon activité ne me prend que deux jours. Même si le trajet coûte plus cher avec la crise de la rareté du carburant ».

Ses deux principales rivières sont Gouape et Lociane. Subdivisée en deux sections communales, son quartier, Bois-Laurence, relève de la section communale du même nom. Elle a au moins une localité et cent deux habitations. Elle est bornée au nord, par les communes de Vallières et de Carice ; au sud, par les communes de Cerca La Source et de Cerca Carvajal ; à l’est, par la commune de Carice et à l’ouest, par les communes de La Victoire et de Ranquitte. La fête patronale de la commune, Notre Dame de la Nativité, est célébrée le 8 septembre.

« Depuis que Bois-Laurence a eu sa place publique, la fête patronale se passe plutôt bien. Elle a retrouvé sa grandeur des temps anciens et il y a beaucoup plus de pèlerins. Surtout avec la forte teneur de Mombin-Crochu en péristyles, vous savez qu’avec le syncrétisme religieux, cela rapporte, tout le monde y gagne », se réjouit le Mombinois.

Les terres qui deviendront Mombin-Crochu ont d’abord été immortalisées par la prise de contrôle des premiers Cacos en 1867. Ancien avant-poste du district militaire du Trou-du-Nord, la commune de Mombin-Crochu faisait partie de la commune de Vallières sous le nom de « Paroisse Sud » fondée le 8 janvier 1888, jusqu’à ce qu’elle se sépare officiellement de l’insurrection du Nord, en se soumettant au gouvernement du Président Légitime.

La commune de Mombin-Crochu a vingt-cinq rivières, vingt-neuf sources, vingt-trois lagons et cinq ravines. La commune n’est pas électrifiée alors qu’elle puise de l’eau de Peligre, la plus grande centrale électrique du pays, elle ne dispose d’aucun service téléphonique. Les infrastructures administratives et judiciaires sont représentées par un bureau de contributions, un commissariat, deux tribunaux de paix et un bureau d’état civil. Leur principale activité économique se concentre sur l’agriculture et le commerce des produits agricoles.

Mombin-Crochu étant une localité située dans le Nord-Est, n’a été connu que de ses habitants et environs. Lorsque Jovenel Moïse est venu au pouvoir, il entreprit  de faire connaître toutes les communes du Grand Nord en mettant l’accent sur leur mise en valeur. Mombin-Crochu a  bénéficié alors de quelques tronçons de route et après sa mort, en septembre 2020, on a  inauguré une première place publique à Bois Laurence, deuxième section. C’est une place qui porte le nom du défunt. Ensuite, faut-il le noter, le Collège Espoir et le lycée Forguné Audate ont continué à faire briller leurs noms dans les examens officiels en atteignant presque la barre des 100% de réussite.

« C’est une fierté pour la commune. L’éducation est primordiale pour la relève. On ne peut que compter sur la génération qui vient puisque celle d’aujourd’hui à la tête dans les pays a de fortes possibilités de réussite. On ne peut bâtir une société avec des personnes qui rêvent d’évoluer ailleurs », se plaint M. Jean-Baptiste.

Mombin-Crochu est peut-être une localité pas très importante et renfermée, mais durant un certain temps, elle avait rayonné et gagné en fierté. Les quelques tronçons de routes dont elle avait bénéficié avait un peu égayé la vie dans la localité. Avec deux places publiques, des écoles qui font sa renommée et une population qui grandit malgré le grand manque d’infrastructures, Mombin-Crochu peut encore se relever et faire elle-même sa mise en valeur grâce à ses nombreux enfants issus de la diaspora.

Alex Jean-Baptiste conclut pour préciser que la localité peut poursuivre ce qui a été commencé. « L’ancien Président a débuté avec un travail assez difficile, il nous revient de lutter pour garder notre grandeur et essayer d’avancer. Ce sont les Mombinois qui doivent mettre la localité en valeur, continuer les travaux et demander aux autorités de respecter leurs promesses de campagne ».

Geneviève Fleury

genevievef359@gmail.com                

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