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De l’ONU à l’OEA, de l’OEA à la CARICOM, la diplomatie de l’usure dans le dossier haïtien ?

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Pendant qu’Haïti sombre dans le chaos et que l’espoir d’un lendemain meilleur est incertain, le dossier d’Haïti au niveau international continue de passer d’une organisation à une autre.  Après l’ONU, l’OEA, c’est au tour de la CARICOM, par l’entremise d’une  délégation qui a visité Haïti, de se mêler un peu plus de la partie. Questionné sur cette visite, le Dr Emmanuel Ménard plaide, néanmoins,  pour une coopération régionale permettant de structurer les forces sécuritaires du pays dans la lutte contre la prolifération des bandes armées.

Haïti s’enlise dans une crise multidimensionnelle marquée par la détérioration du climat sécuritaire du pays notamment à Port-au-Prince et dans le département de l’Artibonite. Penser à l’avenir d’Haïti revient à penser tout d’abord au rétablissement d’un environnement sécuritaire. Ainsi,  le Premier Ministre Ariel Henry a reçu la visite d’une délégation des membres de la CARICOM le 27 février 2023 conduite par son homologue jamaïcain Andrew Holness. À en croire la Primature, M. Henry a fait valoir lors de cette rencontre qu’il est urgent que des actions concrètes soient menées pour le rétablissement d’un environnement sécuritaire » étant considéré comme « la préoccupation du gouvernement et une condition essentielle pour l’organisation des élections ».

Haïti a reçu la visite de nombreuses délégations internationales comme l’ONU, l’OEA, ces derniers temps, et sa situation socioéconomique ne fait qu’empirer. «  On est content d’avoir reçu la visite d’une délégation de la CARICOM. Cependant, je ne fais pas partie de ceux qui pensent que c’est une organisation régionale qui peut aider le pays à résoudre les problèmes auxquels il est en train de faire face », estime le Président du Parti Force Louverturienne Réformiste, le Dr Emmanuel Ménard dans une interview accordée au journal Le Quotidien  News.

Face à la gravité de la situation où la population civile est prise en otage par des terroristes, c’est une nécessité de rechercher de l’aide en vue d’essayer de solutionner ce problème, souligne M. Ménard. «  L’État haïtien doit chercher une coopération militaire bilatérales ou multilatérales afin de renforcer la structure sécuritaire du pays », exige-t-il  précisant par ailleurs, qu’il ne fait pas partie de ceux qui demandent le retour d’une force militaire spécialisée dans le pays.

À en croire le Dr Ménard, la coopération militaire avec d’autres pays peut être bénéfique pour Haïti à plusieurs niveaux. « On a besoin entre autres de munitions et de formations. On peut trouver tout cela à l’aide d’une coopération. Toutefois, si les organisations régionales peuvent nous aider, c’est à nous de définir la façon dont on aimerait qu’on nous aide », a-t-il ajouté.

Port-au-Prince assiégé par des gangs armés

Nous sommes en face d’un terrorisme de genre nouveau en Haïti parce que la région métropolitaine de Port-au-Prince est pratiquement encerclée par des bandits, a fait savoir M. Menard. « Il y a des terroristes qui attaquent la population civile tous les jours », ajoute-t-il dénonçant par ailleurs le manque d’engagement de la communauté internationale dans le dossier d’Haïti. « La communauté internationale ne s’engage pas réellement dans le dossier d’Haïti. Et c’est de bonne guerre.  Pourquoi le Canada, les États-Unis et la France devraient envoyer des soldats en Haïti sachant qu’ils peuvent se faire tuer sur le champ de bataille ? Si cela arrive, qu’est-ce que ces Gouvernements vont dire à leurs citoyens ? », questionne le dirigeant politique précisant que c’est l’une des raisons pour laquelle  la communauté internationale est en train de tourner autour du pot sur le dossier d’Haïti.

Depuis ces deux dernières semaines,  la CARICOM se trouve dans toutes les discussions ayant rapport avec Haïti. De nombreuses questions sont posées ces derniers temps sur les réseaux sociaux et l’une d’entre elles est la suivante : Est-ce que les pays de la CARICOM ont vraiment des moyens pour aider Haïti ?  Toutefois, à en croire la Primature haïtienne, le Chef du Gouvernement jamaïcain a assuré le Dr Ariel Henry du soutien de la CARICOM au peuple haïtien et de sa volonté de continuer à œuvrer pour un retour à la démocratie. Pour M. Menard, la situation que vit le pays n’est pas un hasard. « On est arrivé dans cette situation à cause de la façon dont on a dirigé le pays », explique-t-il. « Un pays peut demander à un autre pays voisin de l’aider, mais c’est inadmissible de laisser les autres pays de s’occuper de la sécurité d’Haïti », ajoute-t-il avec amertume.

Autres personnalités  rencontrées par la délégation de la CARICOM

Plusieurs autres représentants de structures politiques ont pris part à cette rencontre avec la délégation  dont le Coordonnateur du Mouvement National pour la Transparence-Toutouni, Jorchemy Jean Baptiste. La délégation de la CARICOM a également rencontré le directeur général de la Police Nationale d’Haïti (PNH) Frantz Elbé, dans la perspective d’un éventuel soutien de la CARICOM à la PNH.

Jackson Junior RINVIL

rjacksonjunior@yahoo.fr

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