Dépistage des cancers du sein et du col de l’utérus ; la Faculté de Médecine et de Pharmacie de l’Université d’État d’Haïti donne le ton
4 min readLes cancers du sein et du col de l’utérus sont les plus fréquents et les plus mortels chez les femmes. Surtout dans les pays comme le nôtre, où l’accès à la santé est un luxe et n’est pas vraiment une priorité de l’État. Le premier est à l’origine du décès de plus de 2000 femmes en 2021. Pourtant, c’est l’une des maladies qui se soigne le mieux quand elle est diagnostiquée à temps. Le second a tué environ 1800 femmes la même année, selon les dernières estimations du fardeau mondial du cancer (Globocan 2020) publiées par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Le cancer du col de l’utérus est un cancer sexuellement transmissible causé dans la grande majorité des cas, par une infection par le virus du papillome humain.
Malgré que ces pathologies soient complètement négligées par les autorités sanitaires, La Faculté de Médecine et de Pharmacie, École de Biologie médicale et d’Optométrie de l’Université d’État d’Haïti (FMP/EBMO/UEH ne veut pas baisser les bras. Chaque année, pour voler au secours des femmes de la zone métropolitaine, la communauté de la Faculté, de concert avec le SHONC(Société Haïtienne d’Oncologie), lance une «vaste » campagne gratuite de dépistage des cancers du sein et du col de l’utérus, chaque dernière semaine de la fin du mois de Mai. Celle-ci est organisée à l’occasion de la FÊTE DES MÈRES. Cette année, elle sera organisée en date du 27 au 29 mai, au local de la FMP/EBMO. En règle générale, ce dépistage concerne « toutes les femmes de plus de 25 ans; mais, tenant compte de la réalité de notre pays, où les jeunes filles se jettent dans des rapports sexuels précoces, il est conseillé à toutes les femmes qui ont déjà des rapports sexuels de se faire dépister.
Cette année, l’activité sera belle et bien coiffée par la Promotion Dr Elsie Métellus CHALUMEAU ayant à sa tête le jeune médecin en formation, Jephté Emmanuel MATHIEU.
Interviewé sur la question, l’étudiant en médecine n’a pas caché ses mots: » cette activité s’inscrit dans l’objectif de rendre service à notre communauté, qui est une mission sacro-sainte de l’Université et de l’Universitaire responsable. Nous avons constaté qu’au fil des éditions, cette activité révèle que, malgré les efforts d’information et de communication engagés par les étudiants de la FMP, pour sensibiliser beaucoup plus de femmes dans la zone métropolitaine, on constate que la majorité des femmes n’ont pas accès à l’information, mais surtout aux séances de dépistages. C’est pourquoi, nous recommandons aux associations féminines d’inscrire la sensibilisation, la formation et les dépistages des cancers féminins dans leurs activités. »
Pourquoi le dépistage des cancers du sein et du col de l’utérus sont-ils importants ?
« Les test recherchent les changements dans les cellules de votre col de l’utérus, et des changements anormaux au niveau du sein.
Le dépistage du Cancer du Col utérin n’est pas un test de dépistage du cancer, mais il peut détecter des cellules anormales qui pourraient entraîner de graves problèmes comme le cancer du col de l’utérus. Les symptômes peuvent ne se manifester qu’à un stade avancé de la maladie.
Les cellules anormales ne sont généralement pas cancéreuses, surtout si vous subissez régulièrement des tests de dépistage. Toutefois, si des cellules anormales sont détectées lors d’un dépistage, elles peuvent être observées de près et/ou traitées pour empêcher le développement d’un cancer. Il a été prouvé qu’un dépistage régulier réduit le risque de cancer avancé de 90 % en moyenne chez les femmes âgées de 35 à 64 ans. » Clame l’étudiant en 4eme année de Médecine, Jacques-Rodnel LOUIS, co-coordonnateur de l’événement.
À quoi s’attendre le jour de la séance de dépistage ?
« La procédure est généralement très rapide et indolore. Le personnel, après un counseling minutieux, vous demandera de vous allonger sur un canapé. Il insérera doucement un instrument appelé spéculum dans votre vagin afin de voir votre col de l’utérus. Une petite brosse est utilisée pour prélever un échantillon. Celle-ci prélève des cellules à l’intérieur de l’ouverture du col de l’utérus. Le test ne prend que quelques minutes », explique Ludjie S. MERILAN, Co-Coordonatrice de l’évènement.
Si vous avez des problèmes de santé, suite à votre dépistage du col de l’utérus, dont vous aimeriez parler, vous pouvez également profiter de votre rendez-vous pour poser ces questions. » a mentionné le superviseur de l’activité, Wellington DERAMEAU, jeune pharmacien et jeune médecin en formation à la FMP.
Pour conclure, le président Jephté Emmanuel MATHIEU souhaite que cette campagne soit inscrite dans la volonté de réduire à un taux assez faible la morbidité et la mortalité dues à ces deux cancers, malgré le silence des responsables sanitaires. L’objectif vise la priorité de la prévention, au dépistage pour éviter de nouveaux cas.
Danove Jose Karly DIEUFORT, Médecin interne à l’HUEH