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Des écoles de la capitale ciblées par des bandes armées, l’avenir est incertain !

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Les bandits étendent leurs territoires et ont pris les institutions scolaires comme cibles. Depuis quelques semaines, plusieurs écoles situées dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince fonctionnent dans l’incertitude. Certaines ont même été obligées de fermer leurs portes, à cause des attaques des groupes armés. Les écoles de la capitale semblent s’avouer vaincues.

La situation sécuritaire à Port-au-Prince frôle de plus en plus le drame. Les écoles ont toujours compté parmi les premières victimes de l’insécurité. Toutefois, depuis quelques semaines, elles deviennent des cibles directes des groupes armés. En effet, cette semaine, plusieurs écoles de la capitale  ont été  menacées par des bandes armées, notamment dans le centre-ville. Le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF) et le Ministère de l’Education Nationale et de la Formation Professionnelle (MENFP) ne sont pas restés indifférents vis-à-vis de la situation.

Des parents ont été enlevés accompagnés de leurs enfants et dans d’autres cas ce sont des élèves et le personnel éducatif qui sont enlevés dans les environs des établissements. Par conséquent, plusieurs écoles ont dû fermer leurs portes cette semaine. Entre autres, le Collège Roger Anglade, l’Institution Sainte Rose de Lima, l’École des Sœurs du Sacré Cœur, l’Institution de Saint Jean l’Évangéliste, le Collège Canado-Haïtien,  l’École Le Normalien et le Collège Immaculée de Marie demandent aux parents de garder leurs enfants jusqu’à nouvel ordre, à partir du lundi 6 mars dernier.

À noter qu’au moins 4 écoles dont le Collège Canado-Haïtien, l’École Le Normalien, le Collège Immaculée de Marie, le Collège Roger Anglade ont reçu des ultimatums de la part des bandits qui exigent le paiement mensuel de rançons, sinon leurs élèves seraient la cible de kidnappings. Les gangs armés ne perdent jamais l’occasion de marquer leurs territoires. Suite à ces menaces, plusieurs parents et élèves sont pris de panique.

Le Ministère MENFP n’a pas tardé à réagir sur la situation sécuritaire qui handicape gravement les institutions scolaires. Ainsi, le 9 mars dernier, le titulaire du MENFP, Nesmy Manigat a rencontré la Ministre de la Justice et de la Sécurité Publique, Emmelie Prophète, en vue de trouver une solution pour le renforcement de la sécurité dans le périmètre des écoles. Plusieurs figures importantes de la société se sont jointes à la table, dont des directeurs d’écoles publiques, privées et religieuses, des syndicats d’enseignants et des autorités policières. À l’issue de cette rencontre, il a été décidé en vue de sécuriser au maximum les environs des écoles, le déploiement massif d’unités spécialisées dans les périmètres scolaires.

D’autre part, l’UNICEF a profité des trois jours d’ateliers organisés conjointement avec le MENFP, à Port-Salut sur le respect du droit à l’Éducation pour lancer un appel à la solidarité populaire pour le bien-être scolaire en Haïti. Durant cette activité qui a eu lieu du 2 au 4 mars, le représentant de l’UNICEF en Haïti, Bruno Maes s’est exprimé sur la situation chaotique que traverse le pays.

« Parlant du droit à l’éducation et de la poursuite des activités scolaires, je ne peux pas vous demander le plus humblement d’exprimer votre solidarité envers vos frères et sœurs qui vivent dans l’Artibonite et à Port-au-Prince. Laissez leur comprendre qu’ils ne sont seuls en ces moments difficiles », a demandé ce dernier. L’instance qui œuvre auprès des enfants démunis et qui lutte pour la parité scolaire en Haïti déplore la situation chaotique qui atteint de plus en plus les écoles.

L’année scolaire 2022-2023 figure probablement parmi celles les plus difficiles qu’a connues le pays. Alors que le début de l’année académique était extrêmement difficile, les jours perdus se multiplient et la démotivation est le comportement le plus fréquent observé chez les apprenants. L’incertitude plane de plus en plus sur ce qui a trait à la fin de l’année scolaire. De nombreux parents hésitent quotidiennement à envoyer les prunelles de leurs yeux à l’école et les responsables d’écoles doutent que les examens d’État puissent se réaliser normalement dans ces conditions. Vu la situation sanglante de la capitale, les séances en ligne semblent être le moyen le plus sûr de boucler l’année scolaire même si les structures sont faibles.

Il est important de rappeler que diverses écoles à la Croix-des-Bouquets, Pernier, Torcel, Route de Frères, Fermathe, Laboule, Thomassin, Canaan ont dû fermer leurs portes à cause de la violence armée. Pourtant, même dans les pays en guerre, l’école fonctionne. En Haïti, presque toutes les institutions sont à genou, l’école s’efforce malgré tout de rester debout, mais pour combien de temps?

Leyla Bath-Schéba Pierre Louis

pleyla78@gmail.com

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