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Des Haïtiens racontent avoir vécu l’enfer en traversant l’Amérique Centrale pour se rendre en Amérique du Nord

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Des migrants haïtiens sont revenus sur leur voyage périlleux pour atteindre la frontière américano-mexicaine. Au nombre de ces compatriotes figure Jean Wilson, qui explique avoir vécu l’enfer en traversant les forêts de l’Amérique centrale alors que son rêve allait se transformer en un véritable cauchemar au Pont de Del Rio.

Jean Wilson a été vite attiré par l’idée de se rendre aux États-Unis, un territoire considéré comme paradis par plus d’un. Le jeune homme, âgé de 28 ans, comptait sur la clémence de l’administration Biden par rapport aux migrants pour traverser la frontière américano-mexicaine . Mais la situation allait changer de tournure.

« J’ai laissé le Chili le 18 juillet 2021, environ. Durant deux mois j’ai traversé la Bolivie, le Pérou, l’Équateur, avant d’atteindre la Colombie où j’ai passé 17 jours. A partir de là, le périple s’est transformé en un véritable enfer, car nous avons dû marcher dans des forêts pendant sept jours », a raconté le jeune homme. Le compatriote explique avoir vécu des atrocités tout comme ses compagnons dans ce rêve qui s’est transformé en cauchemar.

« Nous avons rencontré plusieurs groupes de malfrats durant le voyage, certains nous ont demandé  de l’argent, d’autres nous ont dépouillé de tout ce que nous avions en notre possession, sans hésiter », a fait savoir Jean Wilson avant de souligner que certaines femmes ont même été violées carrément.

En effet, d’importants sommes d’argent sont mobilisées pour réaliser ces voyages en dépit des risques que cela comporte.

Certains vont jusqu’à vendre tout ce qu’ils possèdent pour réaliser le rêve américain.  « J’ai dépensé environ 4 mille dollars américains parce que j’étais seul. Il n’y a pas un prix fixe. Si vous êtes en famille, vous devez payer plus cher. Il  faut payer le passage, la police qui se fait complice  parfois des malfrats. Il faut manger et payer l’hôtel…. c’est donc un voyage vraiment coûteux », précise cet homme, originaire de la deuxième ville du pays.

Ainsi, dans ce projet ô combien risqué, certains y ont laissé leur  peau. D’autres ont été fauchés par des animaux, quand ce n’est pas le découragement qui les emporte. Les aventuriers ont traversé toute l’Amérique du Sud pour essayer d’atteindre le pays de l’Oncle Sam  qu’il considère comme un véritable « Eldorado ».

« De Panama, nous nous sommes rendus au Costa Rica, ensuite au Honduras, au Nicaragua, au Guatemala avant de mettre les pieds au Mexique. Dans ce pays de l’Amérique du Nord, j’ai passé un mois, parce qu’il m’a fallu des papiers pour circuler dans ce pays, ne voulant pas me faire attraper par les forces de l’ordre », raconte Jean Wilson qui, par la suite, a pris la route pour le Texas.

« Après sept jours, je me suis retrouvé avec d’autres sous le pont de Del Rio (reliant le Mexique et les États-Unis). Là, nous avons passé 4 jours. Puis l’armée américaine s’est mêlée de la partie. Les images ont fait le tour du monde », a poursuivi le jeune homme avec beaucoup de déception dans la voix.

Butant sur cette surprise désagréable au pont de Del Rio, le rêve de Jean Wilson, comme pour beaucoup d’autres compatriotes haïtiens, n’a pas pu se réaliser.

Notons que des milliers  d’Haïtiens ont été bloqués au niveau de la frontière du Mexique et des États-Unis. Ils sont environ 13 000 migrants, en majorité des ressortissants haïtiens, parqués par le service américain de l’immigration sous le pont international qui relie Del Río au Texas, à Ciudad Acuña, au Mexique. Ces migrants haïtiens évoluaient au départ au Chili et au Brésil.

L’administration Biden a fait savoir que les frontières des États-Unis sont fermées, ajoutant qu’elle allait augmenter les vols de déportation vers Haïti. 

Plusieurs cohortes de migrants haïtiens ont été refoulées et déportées sur notre sol par les autorités américaines dans des conditions révoltantes et leurs droits humains les plus élémentaires ont été violés.

Mario Sylvain

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