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Des manifestations qui n’inquiètent pas le pouvoir

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L’opposition a déjà organisé deux manifestations dans son calendrier du 4 janvier. Lesquelles mobilisations n’ont pas tenu leur promesse de montrer au président qu’il est de son intérêt de partir avant le 7 février 2021. Parallèlement plusieurs autres mouvements ont été réalisés dans ce même objectif, mais surtout pour dénoncer le phénomène grandissant du kidnapping.

L’emphase est désormais mise sur la date fatidique du 7 février 2021. La population incapable de prévoir avec certitude ce qui va se passer à l’approche et au lendemain du 7 février, devient de plus en plus sceptique. Il n’y a pas que cela. Des réalités ponctuelles la rendent tout aussi anxieuse, comme le kidnapping qui peine à connaître une baisse. Une double approche est à surveiller : d’une part la tendance populaire que quelque chose doit changer (es manifestations anti-kidnapping) et de l’autre, la peur des gens de se mobiliser, soit par crainte de la répression (les gangs ou les policiers), soit par manque de confiance dans les acteurs.

Si l’on s’en tient au calendrier de mobilisation défini par l’opposition politique, on devrait avoir une intensification des mouvements anti-Jovenel même après le 7 février 2021. Les militants, en vue d’exiger le respect de la Constitution en son article 134-2 particulièrement, avaient prévu de rendre la vie dure au locataire du Palais national. Cependant, bien que de plus en plus de secteurs se prononcent sur la tendance inconstitutionnelle de Jovenel Moïse de rester au pouvoir au delà de cette date, la mobilisation peine à prendre réellement sa vitesse de croisière.

Déjà deux manifestations se sont tenues sans attirer la grande foule observée en 2018 et 2019. Celle du 20 janvier en direction de l’ambassade américaine a fait plusieurs victimes, dont un journaliste. Les policiers en service ce jour-là ont dû utiliser du gaz lacrymogène et ont tiré avec des balles en caoutchouc pour maintenir l’ordre. Une attitude énergiquement dénoncée par les protestataires ont soutenu  que la police est instrumentalisée par le pouvoir dans le but de combattre les adversaires politiques.

Pas moins de trois sit-in dans l’intervalle

Des organisations proches de l’opposition ont réalisé un sit-in devant la résidence privée du Premier ministre pour dénoncer le kidnapping qui devient incontrôlable dans le pays. Les manifestants ont particulièrement scandé  leur hostilité au Chef de l’État qui serait le cerveau de cette recrudescence de l’insécurité. Les militants sur place en ont profité pour appeler à son départ le 7 février 2021. En vue de maintenir l’ordre,  les agents de la PNH avaient utilisé du gaz lacrymogène pour disperser la foule. Les organisateurs avaient aussi profité de l’occasion pour déposer par terre leur correspondance adressée au PM Jouthe, à l’entrée principale de sa résidence, à la suite du refus des responsables de recevoir la lettre au nom du Chef de gouvernement.

Le même jour des sit-ins improvisés ont eu lieu à Canapé Vert et à la rue Cameau en vue d’exiger un répit dans les actes de kidnapping et la libération de deux personnes enlevées contre rançon.

Jovenel Moïse ne s’inquiète guère et ne bouge pas

Les messages circulant sur les réseaux sociaux donnent la peur au ventre. Les internautes appellent au «  dechoukay ». L’opposition quant à elle, annonce la couleur. Parallèlement, le Chef de l’État semble plus assuré que jamais. Il menace de sévir contre ceux qui alimentent le désordre dans le pays et contre les manifestants. Il soutient par ailleurs qu’il ne va pas tolérer davantage le vagabondage, tout en tendant les bras à ses opposants. Jovenel Moïse qui sera inconstitutionnel dès le 7 février prochain, selon les protestations de l’opposition, est très loin de s’inquiéter. Il a mis le cap sur la tenue des élections pour l’adoption d’une nouvelle Constitution et pour renouveler le personnel politique, M. Moise soutient que le peuple est mature et que, par conséquent, il ne va prendre part à aucune forme de violence publique financée par une frange du secteur privé des affaires.

La rédaction

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