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Des villes en effervescence, le Gouvernement se renferme dans des promesses

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À l’approche de l’anniversaire de la signature de l’Accord du 11 Septembre pour une transition efficace et apaisée, la situation socio-économique et sécuritaire s’aggrave de plus en plus dans le pays, et les désaccords politiques s’expriment de plus en plus sur le pavé. Au cours de cette nouvelle semaine de manifestations dans différentes villes du pays, ce n’est plus seulement contre l’insécurité et la vie chère que les voix s’élèvent, mais elles réclament désormais la démission du Gouvernement actuel qui n’a pas manqué de faire de nouvelles promesses.

L’insécurité qui s’installe désormais dans tous les coins du pays ne laisse aucune chance à la population de respirer. La prolifération des gangs armés crée, depuis maintenant plusieurs années, une situation d’inquiétude chez les citoyens, pendant que l’inflation continue de s’aggraver dans le pays. La rareté des produits pétroliers  et la vie chère qui l’accompagne semblent être de trop pour des milliers de citoyens qui ont gagné les rues ces dernières semaines dans plusieurs villes du pays. « Quand quelqu’un a 10 enfants ou 5 et qu’il décide de les envoyer à l’école, l’aller-retour lui coûtera nécessairement plus de mille gourdes. Où va-t-il trouver cet argent ? », s’est indigné un citoyen lors d’une manifestation ayant eu lieu ce vendredi 9 septembre à Port-au-Prince.

Le mardi 6 septembre, trois manifestations ont eu lieu dans la ville de Hinche, protestant toutes contre la vie chère et l’insécurité, la rareté des produits pétroliers, et réclamant le départ du Gouvernement. Pour le membre de la structure politique TOS, « Tab Opozisyon Sant », Chavannes Jean-Baptiste, la population en a assez, et souhaite de meilleures conditions de vie. « Le pays est fatigué de vivre cette situation, le Gouvernement doit reconnaître son échec, entendre raison, Ariel Henry doit partir », a déclaré l’homme politique au cours de la manifestation.

Entre les barricades élevées dans les rues et les pneus enflammés, diverses activités ont été paralysées au cours de la semaine. Lors des manifestations ayant eu lieu le mercredi 7 septembre, nombre d’institutions ont fermé leurs portes alors que les institutions bancaires étaient visées par les protestations. Au bilan de cette deuxième journée de manifestation, plus d’une douzaine de blessés ont été recensés à travers le pays.

Pour les manifestants, le Gouvernement n’œuvre pas pour améliorer les choses, et après plus d’un an, il doit partir. « Nous réclamons le départ d’Ariel Henry et de tous ceux qui l’accompagnent. Le pays ne peut plus demeurer dans cette situation et c’est pour cette raison qu’en ce 7 septembre, nous qui sommes dans les rues, nous croyons en notre capacité de montrer à la population que l’incapacité du gouvernement actuel dans la gestion de pouvoir est pour beaucoup dans la situation atroce que connaît le pays aujourd’hui », a déclaré un citoyen se revendiquant de l’organisation « Comité 100% Diaspora Haïti (CDH) ».

Pour  sa part, le gouvernement ne fait que se renfermer dans des promesses souvent vaines pour plusieurs. Le 5 septembre 2022, la Primature a indiqué qu’il y a eu une rencontre entre le Premier Ministre avec les Commissaires du gouvernement et leurs substituts des 18 juridictions du pays. « Le bureau de communication de la Primature informe la population en général et la presse en particulier que le Premier Ministre, Dr Ariel Henry, a tenu ce jour une séance de travail avec les Commissaires du gouvernement et leurs substituts des dix-huit juridictions du pays afin de débattre de plusieurs questions d’intérêt national et des mesures à prendre dans les limites de la loi pour freiner certaines dérives constatées dans le système judiciaire », peut-on lire dans un communiqué de la Primature précisant également que le Chef du gouvernement  a mis l’accent «  sur l’impératif et l’urgence de combattre le commerce illégal du carburant, ainsi que ceux qui font du marché noir avec ce produit stratégique, enfreignant ainsi les dispositions du décret du 20 décembre 1946 portant sur le marché noir et la spéculation illicite » et la question sécuritaire.

Le 6 septembre, la Primature a fait savoir que M. Henry  ainsi que des ministres de son gouvernement ont rencontré des «  représentants de différentes associations syndicales des chauffeurs de motos-taxis et des organisations communautaires de base » pour  discuter sur  « la crise du carburant, du marché noir et du commerce illicite qu’en font certains secteurs et, notamment, de la nécessité de l’ajustement du prix de ce produit à la pompe ». D’après le bureau de communication de la Primature, le gouvernement a fait  des promesses. « Conscient de la gravité de la situation, dit-il, le Chef du gouvernement a promis, dans un très bref délai, l’adoption de toute une série de mesures visant à rendre disponible le carburant dans les stations-service, à mettre en œuvre un programme d’apaisement social au bénéfice des populations les plus vulnérables et les plus démunies, à lutter contre l’extrême pauvreté et à favoriser une rentrée des classes dans les meilleures conditions possibles ».

Signalons que cette nouvelle vague de manifestations est une dernière dans cette série contre le Gouvernement issu de l’Accord du 11 septembre 2021. Plus de 14 mois après l’assassinat de l’ex-Président Jovenel Moïse, le pays s’enfonce de plus en plus dans une situation de crise et d’incertitudes. Alors que certains réclament un remaniement ministériel, des milliers de manifestants réclament un Gouvernement capable de redresser la barque du pays.

Clovesky André-Gérald PIERRE

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