Deux personnalités importantes du pouvoir en place cités dans le massacre à Bel-Air
3 min readDans un rapport publié par le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH) ce 17 décembre sur le massacre perpétré à Bel-Air en début de novembre, intitulé « Massacre au Bel-Air : Banalisation du droit à la vie par les autorités étatiques », deux représentants du pouvoir en place ont été cités. Il s’agit de Pierre Josué Agénor Cadet et de Léon Ronsard Saint-Cyr.
Le titulaire du Ministère de l’intérieur et des collectivités Territoriales (MICT), dans le processus de « leve barikad » pour permettre à la vie de reprendre dans le pays, cité dans ce massacre pour avoir essayé de trouver une entente avec les jeunes de Bel-Air. Concernant le cas de Léon Ronsard Saint-Cyr, il a pris contact avec Jimmy CHERIZIER afin de lever les barricades érigées dans la zone pour de l’argent et des motos en retour selon le rapport du RNDDH.
Après plusieurs échecs à Bel-Air dans l’opération de « leve barikad » lancée par le gouvernement, Josué Agénor Cadet se sert d’intermédiaire entre l’exécutif et les habitants de cette zone à deux reprises à travers deux réunions. L’une a eu lieu à Pétion-ville et l’autre au Palais national. C’est au cours de la rencontre au palais national en date du 1er novembre 2019 que le ministre de l’interieur a promis 5 millions de gourdes aux différentes bases de Bel-Air. Une offre déclinée par les invités.
Echoué au cours de cette tentative, une autre option est envisagée. Cette fois ci, avec Ronsard Saint-Cyr, Secrétaire d’État à la Sécurité publique, à la manette. Ronsard Saint-Cyr a pris contact avec le chef de gang Jimmy Chérizier alias Barbecue, selon les témoignages des victimes et les leaders de Bel-Air, dans le but d’enlever les barricades érigées dans certaines zones de l’aire métropolitaine et d’y empêcher tout rassemblement antigouvernemental pour de l’argent et des motos en retour.
Pas moins de 24 morts, 5 bléssés par balles ont été recensés dans des attaques qui ont lieu les 4, 5, 6, 7 et 8 novembre. Vingt huit maisons ainsi que 7 voitures et quatre (4) motos ont été incendiées. Deux (2) autres maisons au moins ont été criblées de balles, rapporte le RNDDH.
Interrogé sur la question, Ronsard Saint-Cyr a catégoriquement rejeté ces allégations. Ces accusations, selon lui, n’ont aucun fondement. Le RNDDH a tenté en vain de joindre Pierre J. A. Cadet.
le RNDDH invite le pouvoir exécutif à réviser ses stratégies d’intervention et recommande aux autorités policières et judiciaires d’enquêter sur ce massacre et d’identifier les agents de l’unité spécialisée BOID ainsi que toutes les autres personnes qui y ont pris part, d’identifier toutes les personnalités de la classe politique haïtienne et du secteur privé des affaires qui sont de connivence avec « Barbecue », en vue de les poursuivre conformément à la loi, d’intervenir pour ramener le calme à Bel-Air et permettre la reprise des activités socioéconomiques.