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Dialogue politique: l’opposition dit non à Jovenel Moïse et à la religion pour la paix, mais…

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L’opposition politique ne veut pas entendre parler de dialogue avec Jovenel Moïse ni de médiation de la religion pour la paix dans la quête d’une minimum solution à la crise. Le secteur démocratique et populaire se basant sur le silence de ce groupe dans la crise et le rapport un peu rapproché de certains membres avec Jovenel Moïse, conclut qu’il n’a pas l’autorité morale et l’indépendance nécessaire pour faire la médiation. Parallèlement, il se dit prêt à dialoguer avec la communauté internationale qu’il considère comme le point d’appui du chef de l’exécutif.

À mesure que le pouvoir s’enracine dans ses mésaventures et ses erreurs irréparables, l’opposition continue de se creuser sa tombe et se démarque davantage de la possibilité de grappiller un minimum de confiance précieuse pour enfin atteindre son objectif de débarrasser le pays du président Moïse. Les acteurs politiques ont conclu qu’il y a urgence dans la demeure. Et fort de cela, des partis de l’opposition ont écrit à « Religions pour la paix » pour se porter volontaire afin d’assurer la médiation en vue d’un dialogue pouvant favoriser une sortie de crise. Acceptant favorablement l’invitation, cette structure de religieux s’attire l’animosité des partis et regroupements les plus radicaux de l’opposition qui mettent en doute sa crédibilité et sa légitimité.

C’est en fait le cas du secteur démocratique et populaire qui s’oppose radicalement à cette démarche. Selon le porte-parole de cette structure, André Michel, la religion pour la paix n’a ni autorité morale ni indépendance politique nécessaire pour mener ce processus. Cette structure ne peut pas jouer le médium puisqu’elle ne s’est jamais prononcée sur la crise et un de ses membres auraient des représentants au CEP, fait savoir Me. Michel, criant haut et fort: » la religion pour la paix ne peut pas être juge et partie ».

Selon le porte-parole, ces arguments justifient la disqualification de religion pour la paix. Il ajoute que le secteur démocratique en aucun cas ne pactisera pas avec le diable, car il est un groupe de conviction qui ne dialoguera jamais avec Jovenel Moïse qui a infligé un coup d’état à la nation au mépris flagrant de la constitution.

L’ex-sénateur des Nippes, dans la même veine que son allié politique, soutient que la communauté internationale est le principal accroc à la tenue des élections en Haïti puisqu’elle est, en effet, l’obstacle empêchant la chute de M. Moïse au pouvoir, alors qu’il est même illégitime et illégal. Parallèlement, il dit n’avoir aucun problème à dialoguer aux blancs tout en restant accolé à leurs revendications. Une contradiction de plus qui fragilise la possible bonne foi des opposants politiques.

Parallèlement, le secteur démocratique reste ferme sur la barre qu’il ne participera pas dans les élections avec Jovenel Moïse au pouvoir. Il encourage la continuation des mobilisations tout en restant persuadé que le référendum constitutionnel n’est pas possible dans le pays.

La Fusion désapprouve la médiation des religieux

Il n’y a pas que le secteur démocratique à s’opposer aux démarches de religions pour la paix. Plusieurs d’autres structures de l’opposition ont exprimé leur refus, y compris la fusion des sociaux démocrates qui évoque l’absence de capacité et d’autorité de la structure en question de mener à bien le processus. Selon le secrétaire général, Rosemond Pradel, l’instance devant gérer cette question doit avoir la force pour contraindre le pouvoir au respect de l’article 134-2 de la constitution. L’homme politique n’écarte pas la possibilité pour qu’il y ait derrière cette démarche un plan pour déstabiliser le mouvement de mobilisation qui fait boule de neige.

La Fusion plus loin se questionne sur l’avenir du pays si les patriotes haïtiens n’évaluent pas la profondeur des problèmes qui environnent la nation et s’ils ne s’engagent pas à fond et résolument pour changer la société. Selon la présidente de cette structure, Edmonde S. Beauzile, le tableau haïtien est grimaçant et annonce une mort lente et certaine du pays. L’ancienne sénatrice a aussi appelé au respect de la constitution et un rassemblement général contre la dictature dans le pays. « La constitution n’appartient pas aux politiques. Celle de 1987 restera dans toute sa forme et toute sa teneur », précise l’ex parlementaire. Elle conclut pour réclamer justice pour toutes les victimes des massacres et des funérailles dignes pour les serviteurs de l’État assassinés dans l’exercice de leurs fonctions.

Claire S. Destiné

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