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Dix ans après : le dédommagement des victimes du choléra va au même rythme que la reconstruction du pays

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Dix ans se sont déjà écoulés. Les séquelles du terrible tremblement de terre restent vivantes. On dirait, des patrimoines historiques. Du point de vue démographique, Haïti laisse entrevoir les méfaits de la gestion de la CIRH. Maisonnettes de fortune, constructions rudimentaires, bidonvilles en nombre croissant, ruines un peu partout de bâtiments et de maisons non encore démolies.

L’année 2010 n’a pas seulement apporté le cataclysme dévastateur abrégeant la vie d’environ 300 mille habitants. Un autre évènement, peut-être plus meurtrier, a marqué l’histoire de ce pays. Il s’agit de l’épidémie du choléra qui, elle aussi, a alourdi le bilan annuel en termes de morts.

 Là aussi, on a affaire à  un scandale, vu que cette maladie ayant balayé le pays était de source onusienne (provoquée par  les soldats népalais de l’ONU cantonnés dans le plateau central). Négligence ou volonté, les soldats onusiens ont contaminé le pays en déversant le contenu de latrines dans le fleuve Artibonite, alors que la MINUSTAH souffrait déjà d’une très mauvaise presse en Haïti. Certaines organisations de la société civile et des rescapés regroupés en associations ont protesté et ont mis la pression jusqu’à ce que le Secrétaire général de l’ONU d’alors ait reconnu la culpabilité de son Organisation dans l’introduction de l’épidémie sur le sol national.

Les dés sont jetés. L’origine de la maladie est connue mais, aucune avancée depuis n’a été réalisée. La maladie a tué, des civils sont morts, le vodou notamment a été persécuté, l’État, rempart de la société, a gelé le dossier. On est sur le point de revivre l’affaire Trujillio. La tête d’un homme ne vaut rien. On laisse les morts ensevelir leurs morts. Officiellement, plus de 800 000 personnes ont été infectées par le vibrion cholérique et plus de 10 000 innocents en ont perdu la vie. Sans aucune indemnisation.

En Haïti, on politise tout. Le rapport des dirigeants à l’ONU concerne essentiellement la politique. La consolidation ou la conquête du pouvoir. La protection ou le bien-être de la population leur importe peu. D’ailleurs, ils ne font même pas mention des massacres, tueries et  violences multiples qui ravagent le peuple. Adelante ! La vie continue. Le pouvoir aux intelligents, la mort aux imbéciles.

Ce n’est pas à l’ONU d’anticiper les pas. Si les victimes ne s’intéressent pas à obtenir justice pour le mal subi, ce n’est pas l’instance mise en accusation qui  doit inciter les victimes à demander réparation. Dix ans après, on est toujours à la case départ et, l’ONU tranquillement  continue de dicter sa loi au peuple haïtien  auquel il a causé tant de tort.

. En ce mois d’octobre, le dixième depuis le choléra, des dizaines d’organisations continuent de réclamer justice. Plusieurs activités sont réalisées cette semaine pour sensibiliser la population autour de la question,  la réveiller  de sa léthargie. À l’heure où l’exécutif est prêt à tout  pour la tenue des élections, l’ONU n’aura pas à craindre la pression populaire qui, probablement, à l’instar de petrocaribe et d’autres revendications populaires, se résumera tristement à une tempête dans un verre d’eau.

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