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Que reste-t-il de la société haïtienne ?

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Les sciences historiques et sociologiques élaboré des concepts pour définir des périodes dans le développement des sociétés et dans l’histoire de l’humanité de façon générale. Pour décrire l’évolution depuis la préhistoire jusqu’à  la période contemporaine à proprement parler,  plusieurs vocables sont utilisés comme décennie, siècle, génération, époque, ère, entre autres. Pour l’heure, on est au niveau mondial à l’ère de la technologie et de l’information, alors qu’en Haïti, en plein 21 ème siècle, on vit comme si l’on était à l’ère des communautés tribales, à l’époque de la préhistoire.

Tout ce qui caractérise une société contemporaine nous dépasse de mille coudées. On se comporte comme les animaux malades de la peste. Tous, nous sommes exposés à un fléau unique mais, au lieu de questionner notre conscience et rechercher une solution qui serait salutaire à tous, on s’acharne tous sur celui, qui essaie de dégager sa conscience sans pour autant  être coupable du mal social. Le plus choquant dans l’histoire, c’est l’attitude du renard de la majorité qui malgré son mal flatte les bourreaux en leur disant « vous n’avez commis aucune faute ». Ce qu’ils conçoivent comme le mal est  qualifié par les opportunistes renards comme des honneurs rendus à la nation. Fin de la figure de style.

Nous vivons comme du n’importe quoi dans ce pays. Tous les groupes sociaux sont dans la rue. L’État de droit n’est pas garanti. Chacun dans sa sphère se comporte en super chef. Surtout s’il est en possession d’une arme à feu ou s’il est de connivence avec quelqu’un qui en possède une, ou avec une autorité quelconque. Le président de la République a ses milices, l’opposition les siennes, le commissaire de police, le chauffeur de taxi, le gardien de cours, les leurs. Dans quel monde vivons-nous ? La jungle, où c’est la loi du plus fort qui prédomine?

En Haïti, on ne sait plus ce qui est légal ou non. Les hommes de loi divergent sur tout. Le CEP non assermenté, la carte Dermalog, le mandat présidentiel, la caducité du Parlement, etc. L’université ne peut donner le ton, les hôpitaux peinent à fonctionner, les hommes d’État reçoivent des sommes colossales, le budget national ne sert qu’à l’enrichissement des privilégiés, les élèves fuient l’école, tous nous cherchons la facilité à bon compte, au moindre effort. C’est la fin qui justifie les moyens. Pauvre pays ! Beau pays, doux pays !

Si l’on dit que l’éducation élève la nation, dans cette communauté, étudier devient une peine sans nom. Depuis quelques années, l’État enlève tout prestige à la scolarisation. Il abroge le baccalauréat première  partie qui faisait la beauté du système pour un bac unique. Plus de passoire pour extirper les noyaux, la  voie est libre. « Tout moun filozof », disait l’autre.

Le nouveau secondaire fait sa route sans moyens. Le ministère, sur une année particulière fait preuve d’amateurisme. L’année académique est sur le point de se refermer alors qu’une autre sans calendrier, ni programme a déjà démarré dans certaines écoles. Les bacheliers abandonnent les salles d’examens et font du « chawa pete » dans les rues ». Motif: les examens ne sont pas à leur portée. Ainsi va la République !

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