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Doit-on s’attendre à un miracle Guterres ?

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Le Secrétaire Général des Nations Unies, Antonio Guterres, est en Haïti ce 1er juillet. Le Chef de l’ONU vient tâter le terrain personnellement. Il se donne pour objectif de venir vers les acteurs haïtiens pour les entendre sans l’entremise de sa représentante en Haïti. Pour se faire lui-même une idée de la situation. Lui qui, à travers plusieurs rapports, avait sollicité un appui considérable à Haïti, notamment en matière de sécurité.

M. Guterres doit rencontrer plusieurs des acteurs clés qui peinent à trouver un terrain d’entente pour dénouer la crise. Sa visite, à priori, pourra connaître le même sort que toutes les missions internationales l’ayant précédée. Reste à savoir s’il fera preuve d’excellence en médiation ou s’il aura un discours assez convainquant pour persuader tous les protagonistes à faire le dépassement de soi tant attendu pour le bonheur de la grande majorité.

Cette visite clôturera un mois et demi d’activités politiques très intenses notamment sur le plan international. Dans l’intervalle, il y a eu le Forum du Haut Conseil de Transition (HCT), les assises de Kingston, le sommet de la CARICOM, entre autres. Cependant, aucune avancée considérable n’a été constatée. Les acteurs, comme  c’est le cas depuis un bon bout de temps, n’ont fait preuve d’aucune souplesse ni de concession.

En effet, l’exercice de discussion autour de la crise haïtienne s’apparente à une vaste opération de tricherie de la part de tous les protagonistes. Tous les acteurs se disent identifier le nœud gordien. Mais, en réalité, ils font systématiquement échouer  tout processus de discussion en passe d’aboutir à une entente. Des intérêts toujours non avoués finissent, le plus souvent, par déranger les choses.

Les exemples sont nombreux. Qui ne se rappelle pas des discussions réalisées à la nonciature sous l’administration du Président Jovenel Moïse ? Des différentes rencontres entre, notamment, le Gouvernement actuel avec les tenants de l’accord de Montana ? Qui ne se souvient pas de la faiblesse de l’opposition au pouvoir de Jovenel Moïse ? Ces adversaires politiques qui disent défendre les mêmes causes et qui étaient incapable de faire corps ? Des arguties du Secteur Démocratique et Populaire quand il s’agit de manifestations antigouvernementales annoncées par la branche « Pitit Desalin », et, vice-versa ? D’autres initiatives encore ont connu le même sort.

En fait, il y a toujours des intérêts, généralement mesquins, à protéger. Des intérêts qui sont, dans la tête des groupes qui les défendent, non négociables. Non conciliables. Dans des circonstances pareilles, à quoi doit-on s’attendre de positif à la visite de M. Guterres en Haïti ? Que peut-il faire dans cette crise multiple déterminée où les acteurs qui ont pris le devant n’ont, vraisemblablement ni volonté pour rebattre les cartes, ni conscience que la situation ne peut plus perdurer ? Quel doit être son message ? Encourager les acteurs au dialogue ou les inviter à s’embarquer malgré tout dans le processus électoral en préparation ?

De toute évidence, sans vouloir se faire passer pour un oiseau de mauvaise augure, le Chef de l’ONU sera entendu par tous, mais son message risque de ne pas avoir d’effet s’il n’est pas en mesure de trancher radicalement pour l’une ou l’autre partie. Dans ce cas, son passage restera dans les annales de l’histoire pendant que la crise suivra son cours comme à l’accoutumée. Car, en réalité, le discours politique soutenant que la solution à la crise est essentiellement haïtienne n’est qu’une farce dans la tête des acteurs en présence. 

Daniel SÉVÈRE

danielsevere1984@gmail.com 

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