Du kidnapping aux casses : la descente aux enfers du pays continue
4 min readLe climat sécuritaire du pays continue de se dégrader. Les bandits armés imposent leurs lois. Les scènes de pillages orchestrés au courant de la semaine en disent long. En l’espace de quatre jours, pas moins de trois entreprises commerciales, et pas des moindres, ont été prises pour cible par des bandits. La tension a monté d’un grand au bas de Delmas. On dirait des scènes de « déchoukay ».
La vandalisassions de la Universal Motors en mars dernier était un signe avant-coureur. Mais, les motivations politiques, les diversions, entre autres, n’ont pas laisser l’habilité aux hommes d’états et à tous les autres secteurs de voir arriver la tempête. Cette semaine, soit trois mois après, les bandits ont récidivé balayant des magasins au niveau du bas Delmas et de Cité Soleil dont Bermahn Motors, « Mache Ti Tony », entre autres. Quant à la Sogebank de Martissant, ils l’ont saccagé dans la toute discrétion.
Si la police parvient à éviter le pire à Bermahn Motors, elle a brillé par son absence au niveau de Cité Soleil. Surpris par ces actes, les patrons victimes ont du mal à trouver les mots. Anthony Bennett, patron de « Mache Titony », se rappelle seulement l’ampleur de la perte évaluant à plusieurs millions de dollars tout en regrettant le laxisme des autorités policières qui ont ignoré ses appels de secours. La police, pourtant garant de la protection des vies et des biens, ne s’est pas rendue sur les lieux même un jour après alors que le pillage continuait, déplore M. Beneth soulignant qu’environ 300 employés sont automatiquement renvoyés au chômage.
Laura Food et « Kay Zo distribution » ont également connu le même sort. Comme M. Beneth, L’ingénieur Philippe Alerte, un autre entrepreneur victime, a tout balancé : « de telles pratiques n’encouragent pas les investissements dans un pays où l’économie est déjà moribonde ». Pour lui, la situation est intenable et réclame des mesures efficaces pour restaurer la paix et la sécurité sur le territoire national.
Les bandits ont continué leur forfait le 21 juin dans la soirée en vandalisant la Sogebank de Martissant 15. Les gangsters ont d’ailleurs emporté le coffre-fort de cette annexe du groupe de la Société générale haïtienne de Bank. Une nouvelle confirmée par les responsables de cette entreprise qui toutefois, n’étaient pas en mesure de préciser l’ampleur des dégâts jusque-là.
Le silence du secteur des affaires condamné
Devant ces attaques en série qui fragilisent le climat des affaires en Haïti.
L’homme d’affaire Réginald Boulos estime, dans un Tweet, que le silence du secteur des affaires est coupable. « Amis, associés, compétiteurs du secteur des affaires, votre silence face aux évènements douloureux des derniers jours est coupable. Votre apathie est suicidaire », a dénoncé le Dr Reginald Boulos.
L’ADIH incrimine l’Etat pour son incapacité
Dans la même optique, l’association des industries d’Haïti, ADIH, n’y va pas par quatre chemins pour dénoncer ces attaques suivies de pillages dont sont victimes les entreprises qui a occasionné du même coup de nombreuses pertes sur le plan matériel.
Dans cette note rendue publique, l’association dirigée par Georges Sassine en a également profité pour condamner l’impuissance et l’incapacité du gouvernement, à rétablir l’ordre et la paix dans le pays.
« Il est inconcevable que le pays soit livré aux mains de gangs armés qui sèment la terreur », écrit l’association patronale, estimant que l’ordre et la paix doivent régner dans le pays.
Le G9 revendique les affronts
Pour ce qui auraient éprouvé le moindre doute, le puissant chef de gang du G9 a revendiqué l’attaque contre les entreprises privées de la zone métropolitaine de Port-au-Prince. Dans une vidéo où il apparaît avec une cinquantaine d’hommes munis de manchettes et d’armes à feu de grand calibre, Jimmy Cherisier (Barbecue), annonce, ce qu’il appelle, une révolution tout en promettant de renouer avec d’autres attaques contre des banques commerciales, des supermarchés et des concessionnaires de véhicules notamment.
Un pays où le chaos se précise au quotidien
Une situation de tension, a régné aussi le 23 juin, à Pétion-ville où des tirs ont été entendus. La circulation automobile et piétonne ainsi que les activités commerciales ont été perturbées pendant un certain temps. Un peu plus haut, les habitants de Désiré croient habitant le quartier de Martissant. Des civils armés, au niveau de ce carrefour, se créent un nouveau fief. Ils patrouillent la zone du jours comme la nuit tout en faisant des victimes
Mario Sylvain