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Éliminer la violence faite aux femmes : le problème est-ce l’homme ?

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« L’Homme est le plus cruel de tous les animaux, il est le seul capable d’infliger une douleur à ses congénères sans autre motif que le plaisir ».  Mark Twain

Aucun être humain ne devrait subir, ni expérimenter la violence. Elle est une arme de destruction massive, aussi puissante que les bombes atomiques. S’en relever tient parfois du miracle. Pourtant, notre société en use et abuse ; nos parents, nos aînés, ou d’autres qui se croient au-dessus des lois sans penser aux conséquences et particulièrement les hommes. Malgré les progrès scientifiques, et l’évolution de la pensée humaine au fil du temps, la violence est devenue  phénomène qui ponctue nos quotidiens. Dans la majorité des cas, celle-ci est dirigée vers les femmes et semble s’être normalisée. S’insurger contre, souvent, n’aboutit à rien de concret. Cependant, sommes-nous condamnés à vivre ainsi ?  Que faire pour éliminer la violence envers les femmes ?

La violence se définit par l’ensemble des actes et des attitudes hostiles et agressives entre individus, y compris l’usage de la contrainte et de la force pour obtenir quelque chose contre le gré d’autrui ou pour porter atteinte à son intégrité physique ou mentale (Mathieu Ricard, Plaidoyer pour l’altruisme, NiL, Paris, 2013, page 389). Sujet de controverse, la femme, selon le mythe de Pandore serait à l’origine de tous les maux. Nombreuses sont les luttes menées par des prédécesseurs pour qu’actuellement nous soyons réhabilitées dans nos droits. Certaines d’entre nous ont pu bénéficier du droit à la vie, à l’éducation, la santé, etc. Toutefois, la majorité est encore enclavée, périssant au sein de ce système.

Même dans les pays développés, l’engagement des organismes n’arrive pas à freiner l’accroissement de la violence faite aux femmes, qui se termine par des féminicides pour la plupart. En effet, c’est la deuxième cause majeure de mortalité chez les femmes après les maladies cardiovasculaires. En France, aux USA, la lutte a repris de façon drastique après les faits de violence enregistrés en 2021. Les chiffres de l’ONU Femmes en sont un témoignage vivant.

En Haïti où existent de nombreux problèmes structuraux, on ne saurait recenser le nombre de femmes confrontées à toutes sortes de violences. Pis encore, les femmes semblent se résigner à leur sort, acceptant la dénomination de « sexe faible » incapable de survivre sans une figure paternelle. De là étant, une relation de dépendance s’est établie entre l’homme et la femme. De plus, en fonction de notre sexe, bon nombre de contraintes et d’attributions (tâches ménagères, reproduction) nous sont échues. 

Même au sein de nos familles, la différence se fait ressentir. Il est imposé aux filles de se lever avant l’aube, d’effectuer maintes tâches alors que les garçons restent se prélasser au lit sans être réprimandés. Comment lutter si même nos aînées acceptent le joug du patriarcat et nous conditionnent à accepter la domination des hommes sous prétexte que c’est normal ? Combien de fois avons-nous entendu des phrases proverbiales, les unes plus aberrantes que les autres telles : « Si tu ne sais pas cuisiner, ton mari te renverra chez tes parents et se trouvera une autre femme » ?

Nous avons vu nos mères giflées, rabaissées parce qu’économiquement, elles étaient à la merci de leur bourreau. Nous avons vu toutes les humiliations qu’elles ont acceptées pour leurs enfants, leur foyer car la monoparentalité leur paraît un pire sort ; des mères qui ont poussé leurs filles à accepter toutes sortes d’abus ; échouant ainsi à nous protéger et nous entraînant dans le cycle infernal de la violence. De plus, les courants véhiculés dans les musiques haïtiennes ont aussi contribué à la discrimination, la dévalorisation s’associant aux crimes perpétrés contre les femmes haïtiennes. Les hommes nous catégorisent selon leur stéréotype : capital fessier, couleur de peau, et les conséquences sont nombreuses.  Par ailleurs, ces crimes restent le plus souvent impunis si on ne jouit pas d’une influence politico-socio-économique. Dans les provinces et zones reculées, la situation est atroce : certaines filles délaissent l’école à douze ans, d’autres deviennent grand-mère à vingt-cinq. 

Cette lutte nécessite des plans d’actions pour pallier aux différents enjeux. En premier lieu, « Charité bien ordonnée commence par soi-même ». Les femmes doivent s’impliquer de façon dynamique dans la lutte contre la violence et les discriminations basées sur le genre. La prévention commence par l’éducation, exceptionnellement celle des femmes car une femme non éduquée aboutit à une société non viable. En effet, la formation des enfants revient le plus souvent à leur mère. Si donc la mère n’est pas assez formée, elle ne peut élever correctement sa progéniture : «  On ne peut donner que ce qu’on a ». Ensuite, il faut amener cette génération à changer de mentalité : inculquer aux jeunes hommes le respect de la femme et aux femmes des valeurs telles que : estime de soi, intellect, leadership. Il conviendrait de rompre cette boucle infernale en impliquant les hommes puisque nous avons à lutter ensemble contre les stéréotypes de ce système qui nous divise. Ces solutions ne sauraient être radicales, ni à effet immédiat ; mais plutôt sur le long terme. 

« La violence, sous quelle que forme qu’elle se manifeste, est un échec. Au lieu de nous entretuer et de nous démener à désigner un coupable à tout prix, il est primordial de concentrer nos efforts sur les moyens de vaincre la violence, non seulement à travers l’adoption de lois, le respect de ces dernières, mais aussi l’application des actions précitées. Le choix est désormais le vôtre.

Jemima L. Baptichon

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