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En Haïti, les bandits sont devenus des terroristes

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Le point culminant de la dérive du banditisme en Haïti est atteint de façon spectaculaire. Jamais dans le pays, la recrudescence de ce phénomène antisocial n’est arrivée à ce stade. Et par conséquent, la population haïtienne qui souffre de tous les maux est quotidiennement terrorisée par les bandits qui n’ont ni foi, ni loi. Passant par des attentats odieux sur une population qui ne fait que joindre les deux bouts pour arriver  à l’acte ignoble du kidnapping en série : les bandits font tout pour imposer leur puissance terroriste dans un pays où l’Etat est absent.

Le 30 novembre l’activité quotidienne du journal Le Quotidien News a été paralysée. La cause fut autant effrayante que révoltante : deux de ces collaborateurs en l’occurrence, Alain Sauval et Johnny Spenser François ont été victimes de l’infernale industrie du kidnapping en Haïti. Le docteur Makindi Guerrier à lui aussi frôlé le sort de ce phénomène. Pour s’en échapper,lui et sa femme ont pris la fuite. Grave erreur ! Devant les kidnappeurs, on ne court pas, sinon on risque d’être à l’épreuve des balles. C’est ainsi que le docteur a été atteint par plusieurs projectiles et risque présentement d’être paralysé.

Le kidnapping, aussi ignoble qu’il soit, n’est pas la seule forme de terrorisme que les bandits imposent comme mode opératoire. Ils font des attentats sur la population civile. Ces dernières semaines, dans l’entrée sud de la capitale, beaucoup de victimes (des morts et des blessés) ont été enregistrées. Des gens qui vaquaient à leur occupation ont été ciblés par les tirs des gangs qui contrôlent la zone.

Toutes ces actions malsaines faites par les bandits prouvent, dans l’insignifiance des organes de répression dans le pays, qu’ils sont des terroristes à juste titre.

La rançon exagérée

La plupart des personnes kidnappées à qui on exige des rançons font partie soit de la masse, soit de la classe moyenne en Haïti. Celle-ci, quand elles ne sont pas dans l’extrême pauvreté, ne font que résister face à la difficulté économique qui vient souvent sous formes d’inflation. Mais les kidnappeurs ne tiennent pas cette réalité en compte. À la famille d’une marchande de saucisse kidnappée, la somme d’un million de dollarspeut être exigée.

Pourtant, malgré que les ravisseurs exigent des rançons exagérées, les victimes sont souvent battues, violées, maltraitées et mêmes tuées. Ces actes horribles mettent la population sous  l’effet d’une psychose de peur on ne peut plus accablante. Comment une jeune fille peut-elle avoir l’esprit tranquille dans un pays quand elle a lhabitude d’entendre des témoignages des femmes violées par des malfrats inconnus qui les ont kidnappées ?

Le contrôle du territoire

À Croix-des-bouquets, à Lasaline, à Martissant, à Delmas, aux zones de la sphère métropolitaine, ainsi qu’à  certaines des villes de province, les bandits, qui font souvent partie des gangs armés, contrôlent la situation. Ils imposent leur loi terroriste  par la force et par la stratégie. Pour eux, contrôler des zones stratégiques constitue un moyen fort évident pour non seulement terroriser population, mais aussi de les mettre sous leur emprise.  Cela répond donc à la nécessité pour eux de trouver des lieux stratégiques pour qu’ils puissent assurer leurs kidnappings en série et aussi defaire de l’argent sale en imposant des taxes non légales aux populations impliquées.

Pour  conquérir des territoires, les bandits ont recours à tous les moyens. Parfois ils font la guerre entre eux et attaquent la police, institution de maintien d’ordre dans le pays. Dans cet exercice, il semble qu’Haïti devient un véritable terrain où se joue la machiavélique bataille des gangs armés. La guerre des gangs à Martissant et Fontamara peut bien illustrer ce constat.

Les menaces proférées

Dans une vidéo circulant sur les réseaux sociaux le dénommé « Izo », chef du gang « 5 segond » du Village de Dieu où des policiers ont été malmenés, a proféré des menaces à la population qui fréquente la route nationale # 2 qui traverse Martissant. Pour lui il n’est plus question que les véhicules du transport public et autres fréquentent cette route. Ces menaces étaient proférées après que des personnes qui tentaient de passer la zone étaient touchées par des tirs des gangs.

Cette forme de pression psychologique est souvent utilisée par les bandits des gangs en Haïti. Ils le font dans le but d’imposer la peur et la crainte chez les gens. La bande à « Lanmò san jou » connait bien cette technique de terreur. Il suffit pour lui de dire que les activités doivent cesser à Croix-des-Bouquets pour que les habitants de cette zone restent chez eux.

Les menaces que les bandits profèrent à la population de nos jours sont beaucoup plus prises au sérieux que celles des autorités politiques. En effet la parole de l’Etat ne vaut plus rien pour la population. Mais quand ce sont les bandits qui disent de ne pas faire une chose, il ne faut pas le faire pour éviter le risque d’être tué ou kidnappé.

Le désespoir dans la terreur

En plus de subir la précarité, le terrorisme avec les bandits vient s’ajouter à la misère de la population haïtienne. Le pire, c’est que l’Etat haïtien est incapable sinon ne veut pas stopper cette hémorragie qui met cette population à genou. Dans le désespoir la plus totale les Haïtiens sont terrorisés par les bandits qui n’ont aucune limite.

Jonas Reginaldy Y. DESROCHES

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