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En un an, plus de 20 000 Haïtiens ont été victimes d’expulsions forcées des États-Unis vers Haïti, selon l’OIM

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« Entre le 1er janvier 2021 et le 21 février de cette année, 25 765 individus ont été victimes d’expulsions forcées vers Haïti », rapporte  le  Groupe d’Appui aux Rapatriés et Réfugiés (GARR) tout en se référant aux données de l’Organisation Internationale de la Migration (OIM). D’après ce dernier, les « États-Unis, à eux-seuls, ont expulsé 20 309 Haïtiens, soit 79% du chiffre total».

Le lundi 20 juin était la Journée Mondiale des Réfugiés. Étant déclarée journée internationale par les Nations-Unies, celle-ci a pour objectif de rendre hommage aux réfugiés à travers le monde entier. Cependant, certaines organisations de défense des droits des migrants profitent de cette journée pour alerter sur certains problèmes auxquels font face les migrants. Et cette année, du côté d’Haïti, c’est ce qu’a fait le Groupe d’Appui aux Rapatriés et Réfugiés (GARR) en alertant, et ce, tant qu’au niveau national et international, sur l’état de dégradation des droits des migrants haïtiens en situation de réfugiés.

Durant ces dernières années, c’est un fait dans le cas d’Haïti : le pays vit une période de crise socio-politique et économique obligeant les jeunes, en majorité, à fuir leur terre natale par tous les moyens possibles pour s’installer, soit en Amérique du Sud, soit en Amérique du Nord plus précisément aux États-Unis. Cela étant, le chemin pour s’y rendre, et ce, à la recherche d’un lendemain meilleur, n’est rarement fait de lignes droites à un point que cela attire l’attention de la plateforme GARR.

« Le Groupe d’Appui aux Rapatriés et Réfugiés exprime sa vive inquiétude face la situation des migrants-e-  haïtien-ne-s en quête de refuge, notamment de celles et ceux se trouvant au niveau de la frontière américano-mexicaine. […] Depuis septembre 2021, Haïti a connu une crise migratoire de grande envergure marquée par l’arrivée sur son territoire de plusieurs dizaines de milliers de migrants haïtiens expulsés, pour la plupart, des États-Unis. Selon l’Organisation Internationale de la Migration (OIM), entre le 1er  janvier 2021 et le 21 février de cette année, 25 765 individus ont été victimes d’expulsions forcées vers Haïti. Les États-Unis, à eux-seuls, ont expulsé 20 309 Haïtiens, soit 79% du chiffre total», déplore le GARR.

Le Groupe d’Appui aux Rapatriés et Réfugiés a souligné par ailleurs que malgré la poursuite des expulsions vers Haïti, il n’en demeure pas moins qu’un nombre considérable de réfugiés haïtiens se trouvent encore présents dans certaines villes frontalières du Mexique, notamment à Tapachula et à Tijuana. «  Ces Haïtiens, pour la plupart, ont laissé le pays à cause de la détérioration du climat sécuritaire et des conditions de vie déjà fortement fragilisées par les catastrophes naturelles. Arrivés à la frontière américano-mexicaine, beaucoup d’entre eux ont été brutalisés, discriminés, humiliés par la police frontalière, puis incarcérés avant d’être expulsés vers Haïti en violation de leurs droits, sans même avoir la possibilité de formuler une demande d’asile », dénonce le GARR.

 « Sous couvert du titre « 42»  dont la validité devait déjà échoir, les États-Unis refusent à ces derniers leurs droits à la protection afin de les forcer à retourner en Haïti. Et, en dépit des menaces qui pèsent sur leur vie, il ne leur est pas accordé la possibilité de formuler une demande d’asile. […] Le GARR juge inefficace cette politique migratoire mise en place par les États-Unis car, nombre de gens qui craignent pour leur vie ou leur avenir n’ont pas l’intention de rester en Haïti », critique le GARR tout en soulignant qu’« ils tenteront continuellement leur chance d’accéder au territoire américain ».

Le GARR a aussi fait savoir qu’une enquête de l’OIM menée auprès de 383 personnes expulsées a révélé que « 69%  d’entre elles ne se sentent pas en sécurité dans le pays et 84% souhaitent repartir à cause de la dégradation économique, politique et sécuritaire dans le pays ».

Eu égard à la situation sécuritaire qui prévaut en Haïti, la plateforme GARR a indiqué qu’elle est marquée par une violence exacerbée des gangs armés au niveau des quartiers populaires alimentant entre autres le climat d’instabilité politique, de chômage et d’insécurité alimentaire.

« Au regard de toutes ces graves violations de droits humains que subissent les migrants haïtiens en situation de réfugiés, la plateforme GARR appelle à une solidarité plus conséquente et des traitements plus humain envers les migrants. Le GARR plaide en faveur de la suspension de l’application du « Titre 42 » afin de garantir le respect du droit d’asile pour les réfugiés », enjoint le GARR.   Ce dernier tient à surtout exhorter les autorités haïtiennes «  à engager des efforts afin de freiner l’insécurité grandissante » en Haïti  « et la pagaille économique pour que les couches vulnérables ne continuent pas à risquer leur vie dans des voyages irréguliers et périlleux en quête de paix et de mieux-être ».

Jackson Junior Rinvil

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