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Ericka Julie Jean-Louis, l’artiste polyvalente !

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L’art est tout une manière de vivre. C’est tout ce qui lie l’univers et l’essence même de vie. À travers les sons que dégagent les composants de la nature, Ericka Jean-Louis peut puiser les détails et faire éclore une mélodie qui touche l’âme. Avec son corps et sa voix, elle est l’expression de l’amour et invite à partager le bonheur que seule la musique peut offrir.

Ericka Julie Jean-Louis, d’où son nom de scène Ericka, est une jeune chanteuse qui évolue en solo après avoir été lead vocal dans une bande à succès. Née un 7 septembre à Port-au-Prince, elle a fait ses études au lycée Marie-Jeanne. Elle est orpheline de père et de mère. Elle avait été élevée uniquement par sa mère à partir de l’âge de huit ans, après la mort de son père. Cependant, en 2021, elle fait face une nouvelle fois à la mort et cette fois, c’est sa mère qui s’éteint, la laissant seule à compenser sa perte aux côtés de sa fillette qui va bientôt fêter ses six ans.

Artiste pluridisciplinaire, elle est danseuse depuis près de douze ans. Elle enseigne la danse dans plusieurs écoles de la capitale. Habituellement, elle organise des ateliers dans plusieurs villes de province. Elle a aussi suivi des formations en Haïti et à l’étranger. Elle a représenté Haïti dans divers pays comme Taïwan et Trinidad et Tobago. Comme comédienne, elle a joué dans plusieurs festivals tels que « En lisant » et « Festival Quatre Chemins ». Elle a participé dans d’autres représentations à la FOKAL et a travaillé avec des metteurs en scène comme Miracson St Val, Florent Jean-Louis Dupuis. En dernier lieu, elle a été chanteuse d’un groupe formé uniquement de filles nommé « Siromiel »  fondé en 2018.

Peu après, elle s’est organisée pour se lancer seule. Avec un deuxième titre, elle poursuit le chemin de sa carrière solo. Elle explique : « Au premier contact, tout va bien. Je n’ai jamais eu de mauvaise expérience avec les autres. J’observe et je vois l’évolution des autres. Je n’ai pas beaucoup d’artistes modèles en Haïti mais je ne saurais dire avec exactitude comment les autres me voient dans ce milieu ».

Après avoir fini ses études, Ericka avait choisi de se former pour pouvoir vivre de son art. Elle a fait partie de la chorale senior de la Sainte-Trinité avant 2010. Elle chante depuis son plus jeune âge mais ne saurait  dire depuis quand. En 2015, Makenson Brutus l’a repêchée et l’a soutenue.

« Les gens ne sont pas habitués aux artistes pluridisciplinaires. Ils ont une attente précise et ne donnent pas souvent la chance aux autres. Mais Makenson Brutus a cru en moi et il m’a peut-être même ordonné de chanter. C’est grâce à lui que j’ai vraiment entamé une carrière dans la musique», explique-t-elle.

Pendant la crise, alors que tout le monde continue à se bouger sans être le moins du monde critiqués pour cela, les artistes, eux, se voient pointer du doigt. Ce sont eux les victimes les plus touchées puisqu’ils ne peuvent produire sans s’attirer une nuée de commentaires décourageants. Ils ne peuvent organiser de spectacles ni présenter une nouvelle  musique sans se voir reprocher d’être insensibles à la misère de la population en voulant donner du plaisir à un peuple qui souffre. « Les banques fonctionnent, les tribunaux et tout le monde. Alors que le travail des artistes est évalué à considéré comme un simple loisir qu’ils veulent mettre de côté pendant cette période assez stressante », soutient Ericka.

En ce moment,  elle prépare une audition pour son entrée dans une école de théâtre assez connue du nom d’Acte. « Je croise les doigts en espérant que ça va marcher », souhaite l’artiste qui s’en réjouit déjà.

La comédienne Ericka évolue suivant son art, c’est sa manière de vivre selon elle. Elle a choisi de se former à mesure qu’elle évolue. Elle en fait un métier et une profession. Tout l’inspire. Ses histoires, celles des autres, l’envie de rester dans les annales de la culture haïtienne, la postérité. Elle veut que son nom reste gravé dans la culture haïtienne. « Pas pour Haïti, mais à travers le monde. Pour moi, ma fille, ‘’new’’ petits-fils, pour que mes arrières petits enfants puissent savoir ce que leurs parents ont vécu. Je veux que mon nom veuille dire quelque chose. Qu’il soit ancrée dans l’histoire »,  déclare l’artiste.

L’artiste regrette que la musique ne puisse lui rapporter de quoi vivre. Parmi la pluralité d’activités artistiques qu’elle pratique, la musique est celle qui lui rapporte peu. Pour elle, c’est très difficile de vivre de la musique. Et surtout compte tenu de l’ampleur de la crise en Haïti et de la situation, être musicien en cette période en Haïti ne peut rapporter gros.

Chaque personne a une étoile qui peut briller d’un instant à l’autre. Il suffit de se former et de travailler dur pour avoir son moment de gloire. Il suffit de se battre et de travailler fort pour rendre son rêve réel, conseille la jeune mère.

Ericka vient de présenter sa deuxième chanson intitulée « Pran menm » qui est videoclipée et disponible sur toutes les plateformes d’écoute et de vente de musique. Pour se faire plus de fans et marquer son lancement en solo qui poursuit sa route, elle présentera un show sous forme de soirée acoustique le 12 juin 2022 à Vivano.

Geneviève Fleury

genevievef359@gmail.com

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