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Et si les USA imposaient en catimini sa position aux acteurs politiques haïtiens

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En visite officielle en Haïti, la représente permanente des USA auprès de l’ONU, Kelly Dawn Knight Craft, a rencontré un embryon de la classe politique haïtienne y compris le chef de l’État, Jovenel Moïse, autour de la crise. L’ambassadrice, comme le font croire à travers les réseaux sociaux, n’a pas imposé un plan préfabriqué aux acteurs. Cependant, elle dit partir avec l’espoir que les acteurs politiques finiront par prendre conscience et dégager un accord politique inclusif aux fins de trouver un dénouement pacifique à la situation.

Contrairement à ce que disent les participants à la rencontre du 20 novembre que les États-Unis ne leur ont fait aucune proposition ni imposition, l’ambassadrice est repartie après leur avoir dicté la position de toujours de l’administration Trump. Cette fois, elle n’insiste pas sur le thème dialogue mais  soutient que les USA demeurent attacher aux principes démocratiques. Et, en conséquence, elle dit retourner aux bercails avec l’espoir que les haïtiens dégageront un canal de communication afin de trouver un accord politique susceptible de trouver un dégel heureux au marasme politique.

Alors que l’opposition appelle sans cesse le CoreGroup à lâcher le locataire du palais national, l’administration de Donald Trump, à travers son ambassade en Haïti, n’a jamais raté l’occasion d’appeler les acteurs au dialogue afin de résoudre la crise qui s’envenime de jours en jours. À travers la rencontre du 20 novembre, la représentante des USA a repris le même refrain mais dans un autre langage: un accord politique inclusif est nécessaire.

Ayant conclu l’accord de Marriott le 10 novembre dernier, l’opposition semble n’éprouver aucun problème à cet effet. Selon le représentant du PHTK à la réunion, Lyné Balthazar, tous les acteurs sont convaincus de la nécessité d’un nouvel accord politique qui inclura le chef de l’État, car, dit-il, l’accord de Marriott n’a pas été inclusif. Il informe aussi que c’est aussi la lecture de l’ambassadrice. Cependant, à en croire le sénateur Évallière Beauplan, aucune négociation n’est possible avec le locataire du palais national qui croit dur comme fer que la transition est pour bientôt.

D’une façon ou d’une autre, la communauté internationale, loin de soutenir l’approche de l’opposition, se cache derrière un discours diplomatique fourmillant de non-dits. Si M. Craft énonce clairement qu’elle n’est pas venue supporter le locataire du palais national, elle ne dit pas pourtant qu’elle le lâche. Entretemps, les hommes de l’opposition attendent la réaction des USA une fois reçus le rapport de la diplomate. Pour l’heure, les manifestations perdent en efficacité et l’accord de Marriott risque de ne servir à rien au rythme qu’évolue la situation. Si l’étranger arrive à les réunir autour de la même table, n’est-il pas capable de leur faire fondre l’accord de Marriott et tourner le dos à leur orgueil de ne pas cohabiter?

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