Haïti/Insécurité : l’ONU prévoit l’intensification de la violence des gangs avec la publication du calendrier électoral
3 min readLa possibilité d’une augmentation de la violence entre gangs en Haïti n’est pas à écarter, selon le secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies, Antonio Guterres, à travers un récent rapport du Conseil de sécurité de l’organisation sur la situation d’Haïti. Le regroupement des gangs connu sous le nom de G9 a contribué à faire baisser le nombre d’homicides, rapporte l’ONU qui dit constater également une augmentation des cas d’enlèvement.
Selon le dernier rapport des Nations Unies sur le climat de sécurité en Haïti, le phénomène de l’insécurité dans le pays se révèle particulièrement alarmant à l’approche des élections. «Tout comme dans la capitale, la violence des gangs pourrait s’intensifier avec la publication du calendrier électoral», prédit l’organisation dans le rapport.
De plus, Antonio Guterres indique que «La violence des gangs nuit de plus en plus à l’autorité de l’État sur certaines parties du territoire national. Les luttes intestines au sein de gangs alliés, à Port-au-Prince, et le ciblage délibéré et inacceptable des populations locales lors des affrontements ont entraîné une augmentation brutale du nombre de victimes civiles dans des quartiers densément peuplés».
Par ailleurs, l’ONU a fait état d’une diminution du nombre d’homicides et d’une hausse des cas de kidnapping grâce à la fameuse fédération des gangs dénommée G9. « Le renforcement du contrôle du G9 dans certaines parties de l’agglomération semble avoir eu une incidence sur les grandes tendances de la criminalité au cours de la période à l’examen. Les homicides volontaires signalés à la police ont diminué de 12 % entre le 1er juin et le 31 août, et ont fait 328 victimes (dont 24 femmes et 9 enfants) contre 373 (dont 9 femmes et 12 enfants) au cours des trois mois précédents », peut-on lire dans le document.
Quant aux cas d’enlèvements, ils sont en nette augmentation ces derniers mois, d’après les chiffres avancés par le secrétaire général dans le rapport. « Au total, 32 personnes (dont 9 femmes et 3 enfants) ont été enlevées, contre 25 au cours des trois mois précédents (dont 7 femmes et 7 enfants), ce qui représente une augmentation de 28 % ». Cette augmentation du nombre d’enlèvements, fait remarquer l’ONU, semble toutefois avoir été contenue par les opérations de police menées dans la dernière partie de la période considérée, qui ont conduit à l’arrestation de 53 personnes soupçonnées d’avoir participé à des enlèvements et de 51 autres membres de gangs.
Face à cette situation, l’ONU appelle les autorités en place à soutenir les démarches de la CNDDR en lui accordant le budget nécessaire à son fonctionnement. « Il est donc important et urgent que le gouvernement renouvelle son soutien à la Commission Nationale de Désarmement, de Démantèlement et de Réinsertion, notamment en approuvant sa stratégie nationale intégrée et en lui allouant un budget viable ».
L’organisation plaide également en faveur du soutien du gouvernement et des donateurs à la PNH qui, dit-elle, s’efforce de lutter contre l’insécurité avec des moyens limités, tout en fonctionnant sur un mode permanent de gestion de crise, et à s’assurer de la mise en œuvre effective du Plan de développement stratégique pour la période 2017-2021, de l’avancement des réformes du secteur de la sécurité, ainsi que de l’amélioration des conditions de sécurité avant les prochaines élections ».
Marc Andris Saint-Louis