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Haïti passe de la 70e à la 99e place dans le classement mondial de Reporters Sans Frontières en ce qui concerne la liberté de la presse !

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En Haïti, les travailleurs de la presse sont exposés à différents problèmes d’ordre économique, social et sécuritaire. En 2023, à l’occasion du 30e anniversaire de la Journée internationale de la liberté de la presse, l’organisation Reporters Sans Frontières place Haïti à la 99e place du classement mondial avec un score de 57,38 sur 180 pays. À cette occasion, l’UNESCO Haïti a organisé un webinaire pour discuter de questions relatives à la liberté de la presse.

Les médias nationaux ont de plus en plus de difficultés à fonctionner dans les normes. Encore une fois, sur le plan mondial, Haïti régresse comme sur d’autres tableaux. En une année, le secteur médiatique haïtien est passé de la 70e à la 99e place du classement mondial de Reporters Sans Frontières (RSF).

Le thème retenu cette année par l’UNESCO est: « Façonner un avenir de droit: Liberté d’expression comme moteur de tous les autres droits de l’homme ». Ainsi, le 3 mai dernier, plusieurs journalistes haïtiens avec le soutien de l’UNESCO Haïti, se sont réunis par zoom pour débattre du sujet de la liberté de la presse et de la sécurité des journalistes en Haïti.

Au regard du classement mondial de RSF, de 2014 à 2023, Haïti est passé de la 47e à la 99e place. Une régression significative pour le pays, en seulement neuf ans. En effet, depuis plusieurs années, le paysage médiatique  a du mal à se mettre debout et à avancer selon l’éthique professionnelle. Les restrictions posées par la situation sécuritaire et socio-politique du pays constituent des éléments majeurs dans le fonctionnement des institutions de la presse, à différents niveaux.

Depuis l’insécurité galopante, les travailleurs de presse qui ont été victimes dans l’exercice de leur métier ne se comptent plus. Plusieurs journalistes haïtiens ont perdu la vie sans que la justice ne puisse élucider ces meurtres et faire condamner les auteurs de ces derniers. Et les actions criminelles à leur égard, comme les intimidations, les kidnappings, les assassinats, se sont multipliées.

Selon l’UNESCO Haïti, la journée de la liberté de la presse est une journée de soutien aux médias qui sont des cibles pour la restriction ou l’abolition de la liberté de la presse. « Le 3 mai sert à rappeler aux gouvernements la nécessité de respecter leur engagement en faveur de la liberté de la presse et constitue également une journée de réflexion pour les professionnels des médias sur les questions relatives à la liberté de la presse et à l’éthique professionnelle. C’est aussi une journée de commémoration pour les journalistes qui ont perdu la vie dans la poursuite d’une histoire », affirme l’UNESCO.

À travers le webinaire du 3 mai, Frantz Duval, cadre du Nouvelliste  et de Radio Magic 9 s’est exprimé sur les phénomènes qui entravent la liberté et l’indépendance de la presse en Haïti. Au cours de son intervention, il a partagé son expérience en tant que travailleur de la presse en Haïti. Le rédacteur en chef du Nouvelliste a souligné l’apport de Radio Magic 9 dont il est l’un des responsables, dans la diffusion de la langue créole et l’apport du journaliste Roberson Alphonse dans le traitement de certains dossier complexes comme le cas du Petro Caribe ou encore dans le partage d’informations concernant les épidémies comme le choléra et d’autres événements  significatifs.

Selon le rédacteur en chef du Nouvelliste, les médias haïtiens vivent une période difficile, comparable à ce que vivent les entreprises en général en Haïti, ces dernières années. Aux dires de M. Duval, le milieu médiatique est obligé de réduire ses positions, de diminuer ses capacités, ce qui risque d’amener de l’argent sale dans le secteur de la presse, car pour fonctionner un minimum la presse a besoin d’argent. Par conséquent, M. Duval souligne que la multitude des médias qui naissent en Haïti est une très bonne chose pour la diversité et l’indépendance de la presse, toutefois cela provoque une diminution concrète du gâteau que représentent les publicités commerciales.

« Il y a une grande production, mais aussi une grande limitation des moyens. En cette journée de la liberté de la presse, Haïti est classée 99e à l’échelle mondiale. C’est le pire classement d’Haïti depuis 2008. Ce qui prouve que la liberté de la presse est un combat, et non pas un cadeau. Elle n’est jamais acquise », conclut M. Duval.

Leyla Bath-Schéba Pierre Louis

pleyla78@gmail.com

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