Haïti-Politique : Des partis politiques expriment leur désaccord au gouvernement d’Ariel Henry
3 min readAriel Henry, le Premier ministre de facto pour l’opposition, et son gouvernement ont été officiellement investis dans leurs fonctions, le 20 juillet 2021 à la Primature, sise au Bicentenaire. Ce nouveau gouvernement, se trouve déjà sous le feu des critiques pour avoir été formé en dehors de tout consensus politique. Selon plusieurs partis et regroupements de partis politiques, ce nouveau cabinet mené par Ariel Henry est une imposition de la communauté internationale.
Le premier ministre nommé, Ariel Henry, avant d’obtenir la bénédiction du Core Group, avait la faveur d’un bon nombre de partis et regroupements de partis politiques. Ces derniers, pour la plupart, étaient favorables au sénateur du Sud’est, Joseph Lambert qui deviendrait remplaçant immédiat du feu Jovenel Moise assisté d’Ariel Henry à la primature.
Pourtant, tout semble avoir basculé d’un coup de tête. Et pour que les données changent complètement, il a suffi de moins de 48 heures. Le président du Sénat amputé de 2 tiers, est écarté pour laisser la voie libre au PM nommé, Ariel Henry qui est maintenant le seul à assurer les commandes. Aux yeux de la communauté internationale qui a pris ses distances avec le docteur Claude Joseph alors qu’il était encore en poste, l’actuel Premier Ministre est l’homme de la situation.
Les hommes politiques de l’opposition ont vite sorti leurs griffes contre le docteur Henry et la communauté internationale dont le Core Group. Si quelques jours avant, les partis signataires du Protocole d’Entente Nationale (PEN) avaient retiré leur soutien au Premier Ministre, cela n’empêche pas à l’ancien Sénateur, Steeven Irvenson Benoît, de fustiger le locataire de la primature.
Le leader du parti Entente Nationale n’y va pas avec le dos de la cuillère. Pour lui, la communauté internationale a tout planifié. « C’est un choix imposé par le Core Group. M. Ariel Henry est un premier ministre de facto. Il a été nommé par le président Jovenel Moïse dont le mandat était arrivé à terme le 7 février 2021 « , dénonce-t-il qualifiant le Core Group de Syndicat.
L’ancien candidat à la présidence affirme toutefois être resté attaché à l’accord du 5 Juin 2021 pour sortir le pays de l’impasse. Lequel accord préconise la mise en place d’un conseil national de transition composé de 7 membres et d’un premier ministre. Steeven Benoît estime que la société civile organisée, ainsi que les partis signataires du protocole d’accord, doivent donner une réponse au Core group en proposant un président et un premier ministre pour l’exercice du pouvoir.
La position de l’ancien parlementaire ne diffère pas de celle du porte-parole du Secteur Démocratique Populaire (SDP), Michel André, qui minimise l’installation du nouveau gouvernement qu’il attribue à une solution imposée par la communauté internationale. « Nous sommes en présence d’une vide constitutionnelle. C’est une situation imprévisible qui nécessite une concertation inclusive. Le choix d’Ariel Henry est une provocation qui va plonger le pays dans une crise encore plus aigüe », souligne l’avocat militant.
Il appelle, par ailleurs, à la poursuite du dialogue entre les différentes franges de l’opposition y compris les membres de la société civile pour trouver une issue à la crise. Fort de cet affront fait au pays, le SDP invite la population à fouler de nouveau le macadam. » Pas de gouvernement de transition sans la prise en compte des principales revendications populaires dont le procès Petrocaribe, la conférence nationale, entre autres », dit-il.
Même son de cloche pour le secrétaire général du parti Fusion des sociaux-démocrates, Rosemond Pradel, qui estime que le premier ministre Ariel Henry a loupé l’occasion de former un gouvernement de consensus. De l’avis de monsieur Pradel, la mise en place de ce nouveau cabinet ministériel ne fera qu’enfoncer le pays dans la crise.
Face à ce flot de critiques qui le ballotte, le premier ministre prend déjà des engagements colossaux dont trouver un consensus avec les partis politiques, rétablir l’autorité de l’état, créer un climat serein et sécuritaire dans le pays et organiser les futures compétitions électorales.
Mario Sylvain