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Haïti politique: entre changement constitutionnel et risque d’aggravation de la crise

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A moins de 9 mois de la date du  7 février 2022 qui doit, selon les dires du chef de l’Etat, consacrer de  la fin de son mandat, rien n’est claire dans la situation sociopolitique du pays qui reste toujours volatile. La hache de guerre entre l’opposition et l’équipe au pouvoir n’a pas été enterrée, bien au contraire, elle s’est agrandie en donnant lieu à de nouveaux antagonismes.  Au premier abord, on doit  mentionner l’entêtement de l’exécutif à vouloir changer la constitution de 1987. Pour le président de la République ainsi que les membres de son gouvernement , la Charte  est  responsable du dysfonctionnement général qui caractérise le  pays.

L’ancien président Boniface Alexandre l’un des membres de la commission qui travaille sur l’élaboration de la nouvelle constitution abonde dans le même sens en indiquant qu’il est impossible à n’importe  quel président de remplir à bien sa mission avec cette loi mère. D’aucuns peuvent toujours se demander si la constitution est la véritable cause de nos malheurs en tant que peuple.

Durant les dernières semaines le conseil électoral provisoire qui est chargé d’une mission qui n’est pas la sienne a essuyé pas mal de  revers en essayant d’informer et d’impliquer la population des villes de province de la démarche du référendum constitutionnel. Les images devenus virales sur les réseaux sociaux en disent long. 

Selon les potentats de ce pouvoir  qui défendent le projet du bec et des ongles, il s’agit de redonner le pouvoir au peuple haïtien. Pourtant, les experts qui ont déjà travaillé sur la loi mère expriment leur désaccord au projet qui n’a pas été engagé selon les procédures établies. La population semble pour l’instant ne pas s’occuper de cette idée de referendum constitutionnel vu les réactions de bon nombre de citoyens.

Le CEP, chef orchestre du projet fait objet d’une autre contestation elle aussi, car  les membres de cette institution n’ont pas prêté serment par devant les juges de la cour de cassation selon les vœux de la loi. Le fait pour  les 9 conseillers  électoraux d’être issu de secteurs peu représentatifs de la société fait naître d’avantage de grognes. Il est curieux de savoir comment l’exécutif va s’y prendre en considérant qu’il n’a pas beaucoup d’alliés dans cette entreprise, même s’il peut encore compter sur une frange de la communauté internationale qui joue un double jeu.

Le président de la République qui jusqu’à présent fait la sourd d’oreille aux appels incessants d’acteurs nationaux et internationaux lui demandant de rebrousser chemin par rapport à ce projet mesure-t-il les conséquences désastreuses que pourraient  engendrer une telle démarche sur le pays?

Le locataire du palais national serait moins téméraire et plus intelligent à essayer de trouver un véritable accord politique avec les différents acteurs de la vie nationale pour éviter au pays de sombrer à nouveau  dans le chaos après son départ.

Mario Sylvain

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