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Haïti, séisme : le scénario de 2010 à redouter

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À mesure que les jours s’écoulent après le séisme du 14 août 2021, les secours commencent à à devenir visibles, venant tantôt de l’international, tantôt de citoyens haïtiens qui essayent d’apporter leur soutien. Toutefois, ce flot de bonne volonté fait remonter des souvenirs de 2010 à la surface. Des souvenirs qui ne viennent pas sans crainte.

La mobilisation générale qu’a entraînée le cas du Grand Sud n’est pas sans rappeler cette grande vague de dons qui a eu lieu en 2010. En effet, en  témoignage de solidarité, plusieurs pays ont promis cette année des dons au pays. L’Union Européenne (UE) a annoncé avoir envoyé une délégation qui coordonnera l’aide humanitaire de 3 millions d’euros qu’elle a annoncée pour Haïti. Ces fonds, selon la Commission européenne, seront versés à des partenaires humanitaires qui sont déjà sur le terrain afin de faciliter une aide  rapide aux Haïtiens qui sont les plus vulnérables.

De son côté, l’Organisation des Nations-Unies a annoncé une aide de 8 millions de dollars qui devrait contribuer à aider les rescapés. Cet argent, selon Antonio Guterres, sera utilisé pour fournir de l’eau potable, des soins de santé, des abris d’urgence, des installations sanitaires. Selon l’Organisation, ces services concernent toutes les personnes touchées.

Taiwan et la Grande-Bretagne ne sont pas restés indifférents face à la catastrophe . Aussi, un million de livres sterling a été promis par le gouvernement britannique, ce jeudi 19 août 2021. Taiwan, pour sa part, promet  cinq cent mille dollars comme support au pays pour qu’il puisse réagir activement à cette situation d’urgence.

Une réplique parfaite de 2010 ?

Ce flot de dons soulève bien des  interrogations et des doutes lorsqu’on sait que le pays était censé recevoir des milliards de dollars au lendemain du séisme de 2010. On se demande si la population  devra vivre le même scénario, onze ans plus tard, n’ayant aucune idée de comment tout cet argent  a été dépensé. En effet, deux ans après le séisme du 12 janvier 2010, des débris de maisons effondrées jonchaient encore certaines rues de la capitale et des milliers de personnes étaient encore sous des abris dits provisoires sans espoir de relogement.

Pourtant, ce ne sont sûrement pas les fonds qui manquaient puisque l’événement avait mobilisé environ 30 pays et une bonne dizaine d’organisations internationales influentes, sans parler du grand nombre de citoyens ayant participé à des collectes de fonds.

Si, encore aujourd’hui beaucoup se demandent  comment a été dépensé cet argent, le gouvernement Préval-Bellerive n’est pas souvent le premier qui vient à l’esprit lorsque le sujet est évoqué. En effet, n’ayant pas foi en nos représentants, la plupart des pays donateurs et des institutions internationales ont préféré verser l’argent à des Organisations Non-Gouvernementales (ONG), plutôt que de le confier au Gouvernement, Haïti étant réputé pour sa mauvaise capacité de gestion.

La Commission Intérimaire pour la Reconstruction d’Haïti (CIRH), créée au lendemain de l’événement afin de mieux répondre aux défis imposés par la situation, a été pointée du doigt. Composée d’haïtiens et d’étrangers, cette commission a été co-présidée par Jean-Max Bellerive, le Premier Ministre de l’époque et de Bill Clinton, l’ancien président des États-Unis. Rongée par des crises internes, la CIRH ne présentera qu’un faible bilan.

Il ne reste plus qu’à espérer que la même histoire ne se répétera pas, même si les deux commencements  présentent plus d’une similitude…

Ketsia Sara Despeignes

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