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Hult Prize à l’Université Quisqueya : une finale réussie

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Le challenge pour le Prix Hult vient de prendre fin sur le Campus de l’Université Quisqueya ce  6 mars 2023. Des quatre équipes qui ont présenté leur projet d’entreprise, trois ont été choisies pour représenter l’Université. Avec des visées sociales et écologiques, les idées d’entreprise ont tout pour plaire.

Après le lancement du challenge sur le Campus de l’Université Quisqueya le 10 février dernier, l’attente a payé. Devant un public de plusieurs dizaines de personnes et un jury de trois membres, quatre groupes d’étudiants ont présenté leur projet d’entreprise afin de se qualifier pour les tours suivants du challenge international et interuniversitaire considéré par certains comme le « Prix Nobel des Étudiants ».

Pour cette année 2023, sur le thème « Redessiner la mode », les étudiants du monde entier vont essayer de « faire rentrer l’industrie de l’habillement, que ce soit celle de la mode ou celle du fast fashion, dans les objectifs de développement durable que les Nations Unies se sont fixées pour l’horizon 2030 », selon Jenny Jean Louis, Directrice de Campus pour le Prix Hult à l’Université Quisqueya.

« Du champ de coton jusqu’au magasin, cette industrie a besoin d’un souffle nouveau, et nous à l’Université Quisqueya, nous allons apporter notre pierre à l’édifice mondial selon notre conscience, selon notre capacité », a déclaré Jenny Jean Louis lundi lors de cette finale.

« Économiquement viables, socialement acceptables, et écologiquement soutenables »

Selon la Directrice de Campus Jenny Jean Louis, les idées d’entreprises pour ce challenge, en plus de représenter des intérêts économiques fiables, doivent également s’attaquer à deux grands points faibles de l’industrie de l’habillement, à savoir les effets néfastes sur l’environnement et l’exploitation humaine. « L’industrie de la mode est l’une des plus polluantes, et vient juste après l’industrie pétrolière », rappelle-t-elle. « Nous ne devons pas ignorer les millions d’enfants dans le monde qui doivent travailler dans cette industrie parce qu’ils sont considérés comme des opportunités commerciales », a-t-elle ajouté. Selon elle, ce sont à des problèmes comme ceux-ci que la Fondation Hult et ses partenaires veulent des réponses cette année.

Des entreprises innovantes

L’entreprise « Mio Création » de Jovany Florvil, Oreste Marcelus, Thamar Fequiere, et de Sébastien Pantaléon est la grande championne de l’Université Quisqueya cette année. « Le remodelage/recyclage et la vente de vêtements remis à neuf, tout en créant des emplois pour la population locale », c’est ce qu’offre « Mio Création » qui entend mettre à la disposition de ses clients un service de réalité virtuelle afin de participer au design. En proposant des articles recyclés en fibres de raphia, Mio Création entend booster l’économie nationale, créer des emplois, et protéger l’environnement.

« Nous nous sommes souvent demandés pourquoi tant de vêtements près de nos rivières, quel est devenir de nos vêtements usagés? En tant que passionnés de la mode, nous avons toujours eu envie d’apporter notre contribution à cette industrie. Et voilà, la compétition a mis à nu notre rêve et le début de toute une nouvelle génération de mode que nous représentons », a déclaré Jovany Florvil au journal Le Quotidien News.

L’entreprise « CocoFash », classée en deuxième position, veut se lancer dans « la production de tissus à base de fibres de coco pour accessoires, vêtements et ameublement pour toutes les entreprises évoluant dans le domaine textile » et réduire ainsi la dépendance par rapport aux tissus à base de fibres synthétiques, tout en diminuant les déchets et en créant des emplois. Pour Don-woodeley Victor, chef d’équipe, il s’agit là d’apporter une contribution au pays et au monde « en produisant des tissus écoresponsables vu l’ampleur des dégâts néfastes causés par les autres fibres sur l’environnement ». « Ce projet apportera une valeur ajoutée dans la chaîne de production par l’encouragement à la plantation d’arbres à noix de coco mais aussi donnera beaucoup d’emplois à de nombreuses personnes dans toute la chaîne de production », a-t-il affirmé à la rédaction du journal.

« OWRAH », décrochant la troisième place, est une entreprise qui surprend en proposant d’alimenter le marché haïtien avec du cuir de banane, et en se lançant dans la maroquinerie. Pour eux, l’affaire est classée, il faut mélanger art et écologie. Marlande F. Alexandre, cheffe du groupe, veut « participer au développement du pays car plus il y a d’exportation, plus l’économie est florissante ; et aussi étant des passionnés de mode on a voulu porter notre pierre à l’édifice ».

L’entreprise K-Moken, elle, veut s’attaquer à la sous-traitance, à la dégradation de l’écosystème et espère rehausser la culture haïtienne à travers le textile dans une visée culturelle et écologique. Pour cette entreprise, il s’agit principalement de fabriquer des tissus à base de sisal, et de recycler des vêtements, en consacrant 70% de sa production aux femmes et aux filles. « Le Sisal signifie pour nous une nouvelle opportunité d’exploiter nos ressources naturelles au profit de notre économie, à travers le milieu de la mode », a confié Soledad Edouarzin à la rédaction du journal.

Pour trois de ces quatre équipes, l’aventure n’est pas terminée, entre des séances de formation sur la création d’entreprises avec des experts et d’autres étapes au niveau international, la course est lancée vers le Prix Hult, avec un million de dollars des États-Unis à la clé.

Clovesky André-Gérald PIERRE

cloveskypierre1@gmail.com

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