Il n’y a ni jour ni date pour les opérations policières contre les bandits, déclare le DG de la PNH Rameau Normil

Alors que la région métropolitaine de Port-au-Prince est en grande partie sous l’emprise des bandits armés, le nouveau Directeur Général de la Police Nationale d’Haïti, Rameau Normil, a déclaré qu’il n’y aura ni jour ni date pour les opérations contre les bandits. Un matin, dit-il, la population se réveillera et sera informée de la nouvelle des bandits stoppés par la Police pendant les interventions.

Pour des raisons stratégiques, le chef de la Police Nationale d’Haïti (PNH) a fait savoir qu’il ne va pas dire comment il va procéder pour mener les opérations. «Je vous assure que dans les jours à venir le porte-parole de l’institution va vous présenter le bilan de nos opérations », a fait savoir celui qui a dirigé l’institution policière d’août 2019 à novembre 2020. M. Normil dans son intervention a voulu être clair tout en rassurant la population. « Soyez confiants. Je vous garantis que sous mon commandement, avec l’appui de la MMAS, vous allez pouvoir circuler librement sur tout le territoire national. Le temps des territoires perdus doit être révolu. Tous les recoins du pays seront récupérés, je vous en donne la garantie », a martelé Rameau Normil lors d’un point de presse conjoint avec l’inspecteur général Godfrey Otunge, chef de la Mission multinationale d’Appui à la Sécurité (MMAS) en Haïti, le 8 juillet 2024.

La récréation est terminée

« La raison de ce point de presse est de présenter à la nation haïtienne les différentes planifications pour arriver à notre objectif final qui est le démantèlement des gangs», a indiqué M. Normil. « Ma présence et celle du général kényan témoignent de notre détermination, de notre leadership comme force de l’ordre, pour faire savoir aux bandits assassins, qui pensent qu’ils peuvent continuer à terroriser la population, que la récréation est terminée », a ajouté le DG de la PNH. « Nous avons déjà réalisé des rencontres avec la force du Kenya dans l’objectif d’apporter des réponses appropriées dans le standard de la trilogie opérationnelle, pour aborder de façon efficace et efficiente la problématique de l’insécurité », informe M. Normil.

Des communes sans aucune présence policière

À en croire le DG, il y a environ sept communes du pays qui n’ont plus de présence policière depuis deux ans. « Je veux que le pays, la diaspora, la communauté internationale sachent que j’ai pris des dispositions pour permettre à tous les policiers de retourner à leurs postes tout comme on ne ménage pas nos efforts pour que les déplacés internes retournent chez eux », explique Rameau Normil.

Les mots du chef de la MMAS

De son côté, l’inspecteur général Godfrey Otunge qui fait office du chef de la Mission Multinationale d’Appui à la Sécurité (MMAS) en Haïti a rappelé que la principale mission de cette force multinationale est de rétablir la sécurité en Haïti. « Nous avons un travail, une mission. Nous nous sommes engagés à le faire et à le faire bien. Nous en avons la capacité. Nous sommes là pour nous assurer de rétablir la paix en Haïti. Pour y parvenir, on va travailler main dans la main avec les autorités haïtiennes et les partenaires locaux et internationaux qui s’engagent pour une nouvelle Haïti », a-t-il déclaré en affirmant que les opérations de la mission de sécurité seront réalisées en vertu des lois internationales, des lois humanitaires et des lois haïtiennes. « La MMAS et la PNH se sont engagées à résoudre le problème sécuritaire comme la priorité numéro 1 », a-t-il ajouté.

« Il n’y a aucune façon pour nous d’échouer dans cette mission, dans l’exécution de notre mandat. Ce dernier, selon la résolution 2699 du Conseil de sécurité de l’ONU, stipule clairement que nous devons appuyer la Police Nationale d’Haïti pour rétablir la sécurité, créer des conditions favorables à la réalisation d’élections libres et démocratiques », a précisé  M. Otunge.

Faut-il signaler, près d’une semaine plus tard, les dispositions annoncées par le DG de la PNH concernant le retour des policiers à leurs postes tardent encore à devenir concrètes.

La Rédaction