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L’état d’urgence décrété dans 14 communes se trouvant dans l’Ouest et l’Artibonite

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Des bandits armés contrôlent la capitale d’Haïti à environ 80 % et empêchent du même coup le bon fonctionnement de la société. Conscient de cet état de fait, le Premier ministre Garry Conille, lors d’une adresse à la nation le 17 juillet 2024, déclare que l’Exécutif décrète l’état d’urgence dans les différentes communes contrôlées par les bandes armées dans le département de l’Ouest et de l’Artibonite. Soit un total de 14 communes.

Port-au-Prince et une bonne partie du département de l’Artibonite sont sous la loi des gangs armés. Ces derniers ne cessent  de chasser chez eux des paisibles citoyens. Cette situation est inadmissible. Le  rétablissement de  l’autorité de l’État par des actes concrets  se fait toujours attendre. « Nous n’accepterons pas que les gangs armés continuent de terroriser la population ni dans le département de l’Ouest, ni dans le département de l’Artibonite, ni dans les autres villes non plus du pays», a déclaré le Premier ministre Garry Conille. « Moi et le Conseil Présidentiel de Transition nous annonçons un ensemble de mesures décisives visant à combattre l’insécurité et rétablir la paix dans le pays », a annoncé le chef du Conseil Supérieur de la Police Nationale (CSPN). Ces mesures, dit-il, sont le résultat de plusieurs semaines de planification et discussion avec la PNH supportée par le Kénya, les Forces Armées d’Haïti ( FAD’H) et les services de renseignements du pays.

Plus loin dans son allocution, le responsable de la Primature a annoncé que l’état d’urgence est décrété dans 14 communes dans le département de l’Ouest et l’Artibonite contrôlées par les gangs armés. « Les autorités du pays décrètent l’état d’urgence dans toutes les communes contrôlées par les gangs. Cet état d’urgence va donner au gouvernement les outils et les instruments nécessaires lui permettant d’agir, d’éradiquer les bandits et de rétablir l’autorité de l’Etat », a-t-il précisé.

« Pour l’instant, je demande aux populations des communes concernées de rester vigilantes et calmes», a-t-il demandé en soulignant que les consignes de sécurité viendront au fur et mesure du gouvernement et du gouvernement seulement, et à travers ses réseaux de communication officiels.

Durant cette période difficile,  il est important de rester ferme, discipliner et de se serrer les coudes, a affirmé M. Conille. « Votre collaboration est très importante afin de nous permettre de traverser cette crise avec succès et rétablir la sécurité en Haïti et permettre la prospérité du pays», dit-il en s’adressant à la population.

Le Premier ministre Conille a aussi demandé aux journalistes des médias sociaux d’éviter de faire des reportages au moment où les opérations policières sont en train de se dérouler pour ne pas diffuser des informations aux bandes armées sur la position des forces de l’ordre et sur le déroulement des opérations. « Que ce reportage soit en direct ou non », a-t-il martelé sereinement.  « Je demande à la PNH en support avec la Police kényane et les Forces Armées d’Haïti de commencer progressivement à effectuer le déploiement et de mener des opérations dans les zones que nous avons ciblées sur la base des plans établis ».

Il a  rappelé que l’objectif final est de reprendre le contrôle des toutes les zones contrôlées par les gangs, maison par maison, quartier par quartier, ville par ville. « Je demande au ministre de la Justice et de la Sécurité Publique de faire tout ce qui est possible pour renforcer au plus vite que possible le système judiciaire. Un système judiciaire fort sans parti pris, reconnaît M. Conille, est la base de toute société ». « Nous allons travailler pour renforcer l’indépendance de la justice, combattre la corruption, assurer que tous les citoyens soient égaux devant la loi », a-t-il ajouté.

Mariage entre population et les forces de l’ordre

« Nous allons lancer dans les jours à venir une campagne nationale de sensibilisation sur la sécurité. Chaque citoyen doit se sentir impliqué et responsable de la sécurité dans sa zone. Nous allons encourager la coopération entre la population et les forces de l’ordre parce que c’est ensemble, dans l’unité, que nous allons surmonter le phénomène de l’insécurité », a indiqué l’ancien fonctionnaire des Nations Unies. « Le processus que nous avons commencé ne sera pas facile. Et je vous le dis maintenant que ce processus ne sera pas rapide. Je veux que cela soit clair dans votre esprit », a-t-il prévenu.

À en croire le chef du CSPN, la route va être longue. « Il y aura beaucoup de pièges, des « fake news » sur les réseaux sociaux pour nous décourager. Je crois qu’avec détermination, nous réussirons », a insisté le chef du gouvernement. « Aux bandits armés, déposez vos armes, reconnaissez l’autorité de l’Etat », a une nouvelle fois demandé le Premier ministre. « Kreyol pale, kreyol konprann », a-t-il conclu.

Tabarre, Pétion-Ville, Kenscoff, Gressier, Carrefour, Port-au-Prince, Delmas, Cité Soleil, Croix-des-Bouquets, Cabaret, Thomazeau, Petite Rivière de l’Artibonite, Verrettes et Route Nationale #1, Liancourt, Gros Morne jusqu’à TiBois d’Homme, sont les 14 communes sur lesquelles l’état d’urgence a été décrété.

Jackson Junior Rinvil 

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