Jean Belony Murat, dit Bélo, plus qu’une voix dans la musique haïtienne
3 min read« Nou vle lakou a trankil », août 2005, ce refrain a recueilli bien des ovations de la part des fans de musique haïtienne. Les mélomanes de tout âge se sont mis à fredonner ce tube qui amorçait la genèse d’une nouvelle ère musicale. 15 ans après, le jeune chanteur de l’époque est devenu une icône, une figure emblématique qui se veut le modèle de plus d’une génération. En fait, qui ne connait pas le chanteur Bélo ?
Natif de la Croix-des-Bouquets, le compositeur haïtien Jean Belony Murat a vu le jour le 29 octobre 1979, sous le régime duvaliériste. Son père était agriculteur et prêtre vodou, et sa mère, commerçante. Élevé dans une atmosphère artistique, il embrassera tôt la musique. « J’avais l’habitude d’écouter les musiques lakous, de l’église, sans oublier les chants de konbit », déclare Jean Belony, connu sous le nom de Bélo. Il ajoute, dans une interview accordée au journal Le Quotidien News: « Le seul moyen dont je disposais pour dénoncer l’injustice et l’inégalité criantes dans ma société, c’était la musique. » En effet, il en fera son arme de prédilection.
Toutefois, sa mère ne voulait pas qu’il entame une carrière musicale. Car selon ses dires, la musique et l’école ne font pas bon ménage. « Si mon fils se lance dans la musique, il ne fera pas d’études et, probablement, ne réussira pas sa vie » pensait sa mère. Le chanteur de « Lakou trankil » a dû passer un deal avec elle. Depuis la séparation de parents quand il avait huit ans, il vivait avec sa mère à Pétion-Ville. « Avec l’aide de mon frère, j’ai dû négocier avec elle. Elle a fini par dire d’accord, à condition que je fasse d’abord mes études », raconte Bélo qui passera quatre ans à étudier les Sciences Comptables avant de lancer sa carrière professionnelle.
Sa gestion de la scène, sa fougue, la passion qu’il dégage dans sa voix feront du chanteur guitariste un talent hors pair. La star ne mettra pas beaucoup de temps pour séduire les fins connaisseurs de musique, comme Fabrice Rouzier et Clément Keke Bélizaire de Mizik Mizik. Le 20 août 2005, il sort son premier album, « Lakou Trankil ». Suite au succès que rencontre l’album, il participe au concours Prix « Découvertes » de RFI (Radio France International) et en sort vainqueur en novembre 2006. C’est ainsi qu’il est parvenu à séduire le public francophone, particulièrement africain.
Au long de ses quinze ans de carrière, la voix de « Jasmine » compte six albums à son actif et des tas de singles ou collaborations, tant avec des artistes internationaux que nationaux. Il avoue s’être inspiré de nombreuses stars, dont Alan Cavé, Eddy François, Emeline Michel, Buju Banton et le fameux Bob Marley. Actuellement, la vedette participe à une compétition. Il attend, jusqu’au 19 août 2020, les votes de ses fans à « Unsigned only music compétition » dans la catégorie World Music, une compétition à laquelle il participe avec son morceau intitulé « Eda », en collaboration avec le brillant dj Mickael brun, inscrit sur son sixième album « Motivasyon ».
Qu’espère-t-il de cette aventure ? « Une chose est sûre, quelle que soit la direction du vent, je serai toujours sur la route du succès », conclut l’artiste dans ce numéro de « À la rencontre des stars ». Ainsi, Le Quotidien NEWS qui, ce samedi 15 août fête son premier anniversaire, souhaite à Bélo un bon succès dans cette compétition.
Statler LUCZAMA