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CJH opte pour une Haïti émergente en 2054

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À l’occasion de la journée internationale de la jeunesse fêtée chaque année le 12 août, la Coalition de la Jeunesse Haïtienne (CJH), une structure des jeunes universitaires avisés réunissant des représentants de la quasi-totalité des dix (10) départements du pays, ne  veut pas laisser cette date inaperçue. Elle croit qu’on peut mettre un terme à des pratiques routinières qui empêchent le pays d’avancer au cours des trente-quatre prochaines années avec la participation active de toutes les forces vives et surtout avec l’implication massive de la jeunesse dans les activités sociopolitiques du pays.

Composée en grande partie de jeunes issus des différentes entités de l’Université d’État d’Haïti, la Coalition de la Jeunesse Haïtienne, après avoir réalisé un premier colloque fructueux à El Rancho où plus de trois cents (300) jeunes ont répondu à l’appel autour du thème :  « En quoi l’implication citoyenne de la jeunesse haïtienne peut-elle remédier à la crise structurelle et conjoncturelle du pays ? », refait surface pour marquer cette date destinée aux jeunes, avec une Convention de la jeunesse haïtienne tenue les 11 et 12 août 2020 ayant pour thème :  « Quelles décisions à prendre aujourd’hui pour une Haïti émergente en 2054 ? ».

Ces deux journées ont été très animées par des brillants intervenants de tous les secteurs. Jean-Jean Roosevelt représentant le secteur culturel a fait savoir que la musique peut contribuer au changement de la société par la promotion de notre culture. Il a aussi insisté pour que, dans la nouvelle Haïti, l’État reconnaisse les artistes comme des professionnels comme partout ailleurs dans le monde. Clarens Renois, Emonde S. Beauzile, Schultz S. Cazir, représentant des partis politiques, étaient présents.  Ils ont fait porter leur intervention sur la modernisation des partis politiques en Haïti.

Le numéro un du parti Fusion, l’ancienne Sénatrice du département du Centre, Edmonde S. Beauzile,  affirme qu’elle est la seule femme jusqu’à date à être devenue Vice-présidente au Sénat. Elle a exhorté les femmes à s’engager dans des mouvements politiques.

L’ancien parlementaire, Steven Benoit, à son tour, a parlé  des dérives au sein du Parlement haïtien, des parlementaires qui s’enrichissent malhonnêtement, il critique certains articles dans la Constitution, notamment l’article 110 qui facilite le déroulement des débats hors de la présence du public, ce qui permet aux élus de négocier tranquillement entre eux les affaires selon leurs intérêts personnels. Il dénonce aussi le pouvoir en place pour certaines manœuvres frauduleuses avec ces nouvelles cartes d’identité pour les prochaines élections.

L’ambassadeur de carrière, Daniel Supplice, est intervenu sur la question : Quelle diplomatie pour une Haïti émergente dans les trente-quatre prochaines années ? Il estime que, pour qu’une Haïti émergente soit possible, il nous faut une nouvelle ingénierie de changement. Il poursuit pour critiquer fermement l’actuel ministre des Affaires étrangères qui envoie vingt jeunes nous représenter à l’extérieur alors qu’on a rapatrié des ambassadeurs expérimentés qui pourraient  les orienter dans leur boulot, tout en approuvant cependant l’envoi de jeunes pour le service diplomatique.

D’autres intervenants étaient présents et ils ont partagé, dans leur domaine respectif, quelques conseils  pour contribuer à cette nouvelle Haïti prônée par la CJH.

Lors de son intervention, la tête pensante de ce mouvement, le coordonnateur général Mikerlange Registre, a indiqué que : «  La convention est réalisée dans le but de collecter des différentes idées venant de tous les secteurs  pour freiner le départ de nos jeunes vers les pays étrangers ; pour que la justice soit rendue ; pour que les jeunes diplômés puissent intégrer l’administration publique ; pour qu’on puisse remembrer l’agriculture et relancer la production nationale ; pour que la diaspora puisse s’impliquer dans la vie politique du pays ; pour que le pays ne soit plus divisé en deux  camps ; pour stopper la dépréciation de la gourde ; parce que nous ne pouvons plus vivre dans ce pays ».

À partir de maintenant, la CJH entre dans la bataille politique.  Elle s’engage  fortement pour une nouvelle Haïti si l’on: considère l’omniprésence de cette structure au sein de la population haïtienne dans des moments de turbulence, la dénonciation de certains faits contrevenant à l’ordre et à la paix sociale , son regard critique sur la situation précaire dans laquelle se trouvent les Haïtiens quotidiennement, ses propositions de sortie de crise en temps difficile, son plaidoyer auprès des autorités pour l’intégration de la jeunesse haïtienne et enfin ses différentes interventions, notamment au sujet des femmes prisonnières en situation difficile à Cabaret.

Baby Stanley PIERRE

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