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Jean Hector Anacacis plaide pour une médiation entre Jovenel Moïse et l’opposition

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L’ancien sénateur Jean Hector Anacacis a proposé une médiation entre le pouvoir et l’opposition comme issue à la crise actuelle. Invité à la matinale de Magik9, l’ex-parlementaire et ex-candidat à la présidence propose que les institutions dominantes du pays servent de médiation entre les deux parties. “La situation est grave. Jovenel Moïse a le pouvoir de droit mais il est dans un certain attentisme parce que parallèlement, l’opposition détient le pouvoir de fait. Elle a la capacité de mobilisation et paralyse le pays. Le président Jovenel Moïse est incapable de prendre des mesures alors que c’est indispensable en temps de crise. Dans ce tableau, il y a deux belligérants. Si les rapports de force ne peuvent pas prendre le dessus l’un sur l’autre, il faut un intermédiaire pour assurer la médiation. Ce dernier doit évaluer la force des deux parties, les mettre autour d’une table afin de trouver une solution médiane ou négociée”, soutient-il. 

A ceux qui exigent le départ de Jovenel Moïse, Jean Hector Anacacis leur dit que ce départ doit être négocié. Il plaide en ce sens pour une solution gagnant-gagnant. “Aujourd’hui, chaque partie campe sur la corde raide et les lignes ne bougent pas. L’opposition annonce une dernière bataille à chaque semaine. Pourtant rien n’est fait. De jour en jour, les divergences entre les acteurs de l’opposition font surface. Il y a plusieurs groupes et plusieurs propositions de sortie de crise. Un président ne peut pas partir sans négociations. Il faut déterminer sa terre d’accueil, il faut lui donner des garanties sur la protection de ses biens, etc. Quelque soit l’issue, il faut des négociations. Je ne suis pas en train de demander des garanties d’impunité pour le président, je dis qu’il faut quand même des négociations”, a-t-il fait savoir. 

Cette négociation, selon Anacacis, doit être menée par les institutions dominantes. “ Les élites économiques, politiques, intellectuelles, et sociales, les vrais maîtres du pays, doivent s’unir et rechercher une solution en servant de médiation entre les deux belligérants. Ces institutions doivent faire preuve d’impartialité. Elles doivent trouver une solution médiane, gagnant-gagnant”, a-t-il expliqué.

En cas de non négociation et de départ précipité de Jovenel Moïse, l’ex-sénateur prévoit une situation apocalyptique en Haïti. “Si le président part ce soir, le pays connaîtra une situation catastrophique. Moi je dis que ce serait la catastrophe du siècle. Il y a beaucoup d’armes en circulation. Plus qu’en 2004. Il y a plus de précarité, plus de colère. Donc la situation est grave. Rien ne sera facile si Jovenel Moïse part. Ses alliés ne vont pas restés les bras croisés. Il y aura des dechoukaj, des meurtres, etc.”, prédit-il. 

Anacacis Jean Hector a attiré l’attention de l’opinion publique sur deux termes utilisés dans toutes les prises de position de l’administration américaine sur la crise. “Les américains parlent de droit de l’homme et de crise humanitaire. Les américains ou les français débarquent dans les pays au nom des droits de l’homme et de la crise humanitaire. Ces deux éléments justifient le droit d’ingérence. Quelque chose peut survenir au nom des droits de l’homme ou de la situation humanitaire. Si cela arrive, ce ne sera pas dans l’intérêt du pouvoir ou de l’opposition. Ce sera en faveur des grands intérêts”, avertit-il.

Jean Daniel Sénat

Le Nouvelliste

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