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« Jiridiksyonè » : un projet-héritage pour le Droit haïtien proposé par DKD

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L’association Dwa pou m Konn Dwa m (DKD), a récemment lancé les débuts d’un projet de dictionnaire juridique en créole qui devrait rendre certains termes juridiques plus proches du peuple haïtien tout en contribuant à une meilleure assimilation de leurs droits.

Entre la corruption qui ronge le pays de partout, les crises qui secouent le système judiciaire et l’aspect « justice » négligé dans l’éducation en Haïti, beaucoup tendent à se perdre dans le labyrinthe que les droits et les devoirspeuvent constituer. En effet, tandis que la Loi s’applique à tous, il n’est pas chose aisée pour tous de s’y mettre à jour. Le chaos dans le système judiciaire haïtien n’aide pas à améliorer la situation. C’est dans un tel contexte que l’association Dwa pou m KonnDwa m (DKD), s’élevant comme formateur, se porte volontaire pour apporter leurs droits aux haïtiens.

Après plusieurs séances de formation organisées, des vidéos publiées dans le même objectif sur leur chaîne YouTube, l’association propose un nouveau projet à la population haïtienne : « Jiridiksyonè ». Comme l’indique son nom, il s’agit d’un projet de dictionnaire juridique destiné à expliquer et définir des notions basiques en Droit. Seulement, Jiridiksyonè ne sera pas en français, les concepts publiés sur la page Instagram de DKD montrent déjà que la langue maternelle de la population a été choisie. Ce choix serait motivé par la volonté de l’équipe, de mettre le dictionnaire à disposition de tous, peu importe son niveau de formation.

Selon Fernande Alcius, membre du département de communication, le dictionnaire vise à toucher un vaste groupe de personnes pour qui le barrage langagier pourrait constituer un fouet et une limite à leur compréhension de ce qui se passe au sein de leur propre pays, ce qu’ils devraient connaître en tant que citoyens destinés à mandater des gens pour les diriger. Elle continue pour expliquer qu’un tel outil est important dans un pays dont la Constitution reconnaît deux langues officielles mais où les termes du Droit, cet outil incontournable liant les citoyens et leur pays, sont en français. « Ceci est tellement grave que parfois, même dans le cadre de leur défense, des gens ne comprennent pas des éléments qui les concernent et sont parfois victimes à tort », déplore-t-elle.

Actuellement, le dictionnaire juridique est présenté comme une rubrique sur la page de l’association où des termes comme : manda, kontra, Dwa, Ad Hoc, sont déjà publiés avec leurs explications. Le travail est effectué dans un langage qui se veut clair et simple.

Défi: le support de l’AkademiKreyòlAyisyen (AKA) sollicité

L’idée première de cette initiative lors des premières publications aurait été de réunir autant de termes possibles et en faire un véritable dictionnaire. Seulement, si l’idée séduit facilement, ce n’est pas un travail simple et des défis s’imposent. « Ce n’est pas un travail que nous pouvons faire seul. Nous ne pouvons pas en faire un livre sans le support, ou un travail préliminaire de l’Académie créole », explique Fernande Alcius.

Ce point de vue est justifié par le fait que certains mots sont difficiles, voire impossibles à traduire en créole puisqu’il n’y a pas de mots prévus pour les expliquer. « Si notre mission consiste à rendre le Droit plus accessible, à plus de gens, dans leur langue natale, nous n’avons ni le pouvoir, ni la capacité de créer des mots », affirme le membre du département de communication. Elle espère que l’AKA tournera son regard sur la justice et ainsi faciliter le travail de DKD, cette association fondée et dirigée par des jeunes dont plusieurs sont des étudiants finissant en Droit à l’Université Quisqueya.

Ketsia Sara Despeignes

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