Joe Antoine Jn-Baptiste, un crack silencieux dans la presse haïtienne

Il est journaliste depuis  16 ans. Une profession qu’il exerce avec passion et amour. Les portraits réalisés sur les jeunes de Podium Quartiers, un concours estival très prisé sur la chaîne 22, c’est Joe Antoine Jn Baptiste qui leur apporte sa touche. Modeste, humble, charitable et sans façon, il est ce fin observateur, ce crack silencieux  qui aime se faire discret. 

Joe Antoine Jn Baptiste est l’un des rares journalistes de sa génération à avoir un discours très critique sur le fonctionnement de la presse en Haïti. Il refuse de porter cette étiquette. « En tant que journaliste, je n’ai pas les moyens de ma politique », soutient-il toujours. « La presse ne répond plus à sa mission de former, d’informer, de distraire et d’aider les auditeurs et/ou lecteurs à réfléchir, analyser et comprendre l’actualité », raconte-t-il souvent à ses étudiants. De temps en temps, sur les réseaux sociaux, il lui arrive de secouer fort la branche. Attitude qui lui  vaut de porter ce surnom : « Joe Le Fou ». Mais, il s’en fout pas mal. À l’instar d’un marginalisé, il continue, comme un crack silencieux, à  prêter ses services à certaines institutions médiatiques de la place en capitalisant sur le social, la culture et, par moment, l’éducation.

A la Radio Télévision Caraïbes où timidement il travaille depuis quatre ans, il est surnommé : « Le Joe de toutes les circonstances ». Quel que soit le poste confié dans un média, il a la compétence, le talent, la capacité et l’astuce pour  remplir son rôle en bonne et due forme. Il a été directeur des infos à Tropic FM, co-animateur d’une émission santé sur Mélodie FM avec Louiny Frontal, rédacteur au journal Le Matin, pigiste  au Nouvelliste, reporter à Télévision 2000, chef de la rubrique société au journal Le National, présentateur d’une émission sur Radio et Télé Pacific. Un parcours très riche. Mais, il se sent plus « reporter-rédacteur » que jamais. D’ailleurs, à ses débuts dans le journalisme, il était en seconde à l’époque, c’est Claude Bernard Sérant du Nouvelliste qui lui a transmis le virus de l’écriture.

« Vieux frère, l’écriture est la base du journalisme. Si tu veux être une bon journaliste, deviens un artisan de la phrase. Il n’y a pas beaucoup de gens qui écrivent dans le monde. Si tu maîtrises l’écriture, tu maîtrises une bonne partie du monde. Tu peux aller partout où tu veux avec ta plume», lui racontait Claude Bernard Sérant. Depuis, tous les après-midis, pendant six mois, le journaliste señor s’est mis à encadrer le jeune homme qu’était Joe Antoine jusqu’à ce qu’il arrive à voler, très haut, par ses propres ailes, sous le ciel médiatique haïtien.

Joe Antoine Jn Baptiste, cet excellent rédacteur timide, un peu introverti, n’a jamais raté l’occasion de  parfaire son art, sa culture et sa compétence grâce à ses formations académiques et universitaires continues, ses rencontres avec Jacques Desrosiers, Rommel Pierre, Lionel Edouard, Jackson Joseph, Joseph Chanoine Charles, Jause Varin et le feu Clarens Fortuné. Il continue à offrir son expertise comme consultant en communication, chargé de mission et/ou rédacteur dans plusieurs institutions publiques et privées du pays. À présent, il travaille sur un livre dans lequel il analyse la situation sociale et politique du pays à travers le prisme médiatique.

Entre temps, il s’amuse, aux cotés de Réal Louis, concepteur et producteur du concours de chant Podium Quartiers, sur les ondes de la RTVC, à accompagner les jeunes talents des différents quartiers et communes du pays, en produisant des reportages-portraits. Cette année, après le lancement du show télévisé, le samedi 22 août 2020, il s’apprête, avec la même passion, la même folie et le même amour, à investir le terrain pour inviter les téléspectateurs et les internautes de la RTVC à faire amplement connaissance avec les jeunes de la quatrième édition de Podium Quartiers.  Il est le narrateur, la voix qui pimente les images de ces adolescents en quête de reconnaissance. Joe Antoine Jean Baptiste est ce crack silencieux qui s’obstine à rester dans son petit coin et à l’abri des regards indiscrets.

Josué Benjamin