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Journée Mondiale du Tourisme 2020 : des étudiants en Patrimoine et Tourisme de l’IERAH-ISERSS débattent et proposent à Wynne Farm

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Journée Mondiale du Tourisme 2020 : Des étudiants en Patrimoine et Tourisme de l’IERAH-ISERSS débattent et proposent à Wynne Farm

Dans un cadre rural, les étudiant.e.s en Patrimoine et  Tourisme, particulièrement ceux et celles de la 2ème année de l’Institut Supérieur d’Etudes et de Recherches en Sciences Sociales (IERAH-ISERSS) de l’Université d’Etat d’Haïti (UEH), ont débattu le thème de la Journée Mondiale du Tourisme (Tourisme et Développement rural) à Wynne Farm.

Chaque année, depuis les années 1980, l’Organisation Mondiale du Tourisme (OMT) propose un  thème pour commémorer la Journée Mondiale du Tourisme (JMT). Et, pour ce  27 septembre 2020, cette organisation onusienne invite les acteurs comme les restaurateurs, professionnels étatiques du tourisme, agences de voyage, forfaitistes, touristes, hôteliers, établissements d’enseignement des métiers du tourisme, de l’hôtellerie et de la restauration …,  à réfléchir sur le thème : Tourisme et Développement rural. Sur ce, les étudiant.e.s au département Patrimoine et Tourisme, particulièrement ceux et celles de la 2ème année de l’Institut Supérieur d’Etudes et de Recherches en Sciences Sociales (IERAH-ISERSS) de l’Université d’Etat d’Haïti (UEH) sous la direction du professeur Orlando Henry, ont choisi, le site touristique Wynne Farm comme un site spécialisé en tourisme alternatif dans la commune de Kenscoff pour en discuter.

Cette journée de réflexion pour ces futur.e.s cadres dans les domaines du patrimoine et du tourisme s’est scindée en deux parties. La première consistait à visiter la ferme Wynne Farm en prenant connaissance, grâce à un guide, de ses différentes attractions. Ce long périple était en réalité un alibi pour évaluer la communication touristique que projette cette entreprise à vocation écotouristique. La deuxième et dernière  partie invitait les concerné.e.s à donner leur avis sur le thème retenu par l’OMT au regard de la sociologie haïtienne.

D’entrée de jeu, les étudiant.e.s prônent le développement d’un tourisme haïtien inclusif suivant la division administrative définie par la Constitution en vigueur et les particularités territoriales de chaque entité. Selon l’étudiant, Louis Jeune Jean Lagneau, ce développement doit s’inscrire dans une stratégie globale d’aménagement touristique. Alors que l’étudiante Tamillou Faustin croit que ledit développement passe d’abord par faire du tourisme une priorité de l’Etat. Elle illustre ses propos par le cas du Bassin Bleu qui, en dépit  de sa reconnaissance et de sa renommée, peine à avoir des infrastructures écologiques adaptées et joue un rôle minime dans la rente de la population locale. Autant dire que quelle forme de tourisme que priorise le  pays ?

L’étudiante Amisca Naseleine n’y va pas quatre chemins pour prioriser  le tourisme local ou national ou bien encore lakay. Pour elle, la COVID-19 montre la nécessité de développer un tourisme local fort, un tourisme de proximité. Car les touristes sont chez eux et peuvent se déplacer en dépit de certaines restrictions sanitaires ou politiques ce qui diffère du tourisme international. Dans cette veine, Michaëlle Sully, Stavinsky Desgranges et Bethsaïda Emilien appellent les autorités à inventorier les ressources patrimoniales, culturelles, historiques, archéologiques et naturelles du pays et de les mettre à la disposition de la population et des touristes étrangers. Et, ils croient fermement à une campagne d’éducation aux patrimoines auprès de cette population afin de les protéger et sauvegarder voire les valoriser. Pour finir, Josué Joseph recommande aux autorités de décentrer les institutions en leur donnant notamment des pouvoirs de décision. Pour lui, par exemple, chaque commune doit avoir un office ou bureau du tourisme pour non seulement contrôler les arrivées et sorties des pax et faire de la promotion dudit territoire en question  mais aussi pour que  les gens puissent se renseigner. Ces nouvelles propositions viennent enrichir le débat des acteurs sur le profil du tourisme haïtien dans un contexte de crise politique, économique, sécuritaire et sanitaire difficile et complexe.

Si l’objectif principal fixé par l’OMT dans le cadre de la Journée mondiale du tourisme est la prise de conscience de l’importance du tourisme du point de vue social, culturel, économique et même politique, à quand les (futurs) décideurs  d’Haïti seront conscients que le tourisme peut améliorer les conditions de vie des communautés locales ? N’est-ce pas Dumarsais Estimé qui disait en 1948 que des probabilités troublantes imposent au gouvernement le devoir rompre avec la routine, de divorcer avec le repos, de ne pas compter seulement sur l’agriculture. Et c’est la grande mobilisation de toutes les ressources du pays en « beautés naturelles » en vue de l’effort à entreprendre pour tirer tout le parti possible « du trésor que sont pour l’imagination nos paysages si rares ». C’est le grand espoir du tourisme, l’industrie qui fera lever des aubes nouvelles sur Haïti ?

À quand les (futures) autorités seront conscientes  que le tourisme peut améliorer des conditions de vie des communautés locales et réduire la pauvreté, renforcer les liens identitaires des Haïtiennes et Haïtiens, diversifier ou être les sources de revenu des habitants voire…. ? N’est-ce pas Dumarsais Estimé qui disait depuis les années 1948 que des probabilités troublantes imposent au gouvernement le devoir rompre avec la routine, de divorcer avec le repos, de ne pas compter seulement sur l’agriculture. Et c’est la grande mobilisation de toutes les ressources du pays en « beautés naturelles » en vue de l’effort à entreprendre pour tirer tout le parti possible « du trésor que sont pour l’imagination nos paysages si rares ». C’est le grand espoir du tourisme, l’industrie qui fera lever des aubes nouvelles sur Haïti ?

Godson Lubrun

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