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La CERBIC-Haïti inaugure la Bibliothèque Johnson et Jefferson (BJJ) à Gressier

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inauguré, le lundi 30 août 2021, la première bibliothèque publique de Gressier. Cette inauguration qui a rassemblé plusieurs jeunes de la commune autour des livres et de leurs bienfaits, serait le début d’un projet que les responsables caressent depuis longtemps.

Ce n’est pas sans raison que l’équipe de CERBIC-Haïti a boudé le week-end pour placer l’inauguration au premier jour de la semaine, sachant que moins de gens risquaient d’y prendre part. Cette décision a été prise dans le Le Centre de Recherche et du Bien-être collectif-Haïti (CERBIC-Haïti) a but de rendre un hommage mérité aux deux jeunes qui ont laissé leurs noms à la première bibliothèque communautaire alors qu’ils ont été tués dans un grave accident de voiture, au niveau de Merger. « Johnson Baptiste était rédacteur au Nouvelliste, et Jefferson Michel Casseur était animateur à la TNH. En leur temps, c’étaient les jeunes les plus influents de la commune. Ce sont eux les pionniers de l’engagement à Gressier », explique le président de l’organisme, justifiant le nom de la bibliothèque.

Ce nom n’a pas été choisi uniquement pour cela. En effet, si Johnson et Jefferson ont trouvé la mort en sortant d’une réunion pour planifier l’anniversaire de la commune de Gressier, Johnson Baptiste faisait aussi partie des pionniers du Centre Culturel de Gressier, devenu aujourd’hui CERBIC-Haïti. Il faisait partie des premiers concepteurs visionnaires de cette bibliothèque finalement inaugurée des années après sa mort. Monelson Baléus, président de CERBIC-Haïti, se souvient qu’ils étaient très jeunes en 2012 et 2013 lorsqu’ils cherchaient, sans en trouver, de l’aide pour commercer le projet.

« Nous avions finalement laissé tomber, mettant définitivement de côté les  documents de rédaction du projet », déclare Monelson Baléus. La mort des deux jeunes hommes, survenue le 30 août 2015, a renouvelé la volonté de relancer le projet des jeunes de créer la bibliothèque. Le président de l’initiative se souvient que la poursuite vaine de sponsors a continué, jusqu’à ce qu’ils aient assez de maturité pour réunir leurs propres fonds. Il se souvient aussi que le professeur Rebecca Jean-Marie, enseignant les sciences sociales au Collège Christianville, a été l’un des premiers à contribuer à la réalisation de ce projet.

Une inauguration marquée par l’absence des autorités locales

Après une ouverture sur les notes de l’hymne national du pays, accompagné de l’hymne officiel de la CERBIC-Haïti, suivie d’une conférence autour de l’importance d’une bibliothèque dans une communauté et le rôle complémentaire qu’elle joue par rapport aux études des élèves et étudiants, a eu lieu le discours du directeur de la bibliothèque : Jean Junior Tirin, qui a accordé une large place à la partie culturelle.

Plusieurs des personnalités publiques de la commune ont boudé l’évènement, malgré les invitations lancées par l’organisme. « Nous avions invité toutes les personnalités pour le lancement : la mairie, le commissariat, les notables de la commune. Pourtant, aucun d’eux n’a fait œuvre de présence », déplore Jean Junior Tirin.

Gros efforts et nécessité d’un support

Aujourd’hui, une vingtaine de personnes, des jeunes pour la plupart, fréquentent la BJJ qui compte plus de 1000 livres et qui propose des formations, des conférences, des projections de films-documentaire. D’autres projets sont encore dans l’impossibilité de prendre vie, faute de moyens.

Entre autres perspectives, la BJJ prévoie d’augmenter son stock de livres en ajoutant certains écrits en créole dans chaque rubrique : philosophie, histoire, éducation, psychologie. « Nous aimerions aussi mettre un centre de recherche mobile dans la bibliothèque afin que des réflexions et connaissances puissent se produire à l’intérieur », déclare le directeur de la bibliothèque.

À cela, s’ajoute la volonté d’ajouter des livres électroniques dans l’espace. Par ailleurs, d’autres équipements se font désirer : ordinateurs, imprimantes, speakers, projecteurs, connexion Wi-Fi. « Nous sommes toujours à la recherche d’opportunités pour renforcer la bibliothèque, mais nous n’avons pas encore de financement, ni de subventions », affirme Monelson Baléus. Ainsi, don de livres ou don d’argent, toute forme d’aide serait utile pour l’avancement de ce projet communautaire si positif.

Ketsia Sara DESPEIGNE

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