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La mendicité juvénile, un métier en Haïti

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Si dans les années antérieures, l’exercice de la mendicité était une cause d’humiliation, de nos jours, ça prend forme d’un métier normal. Partout dans les rues, et même dans le transport en commun comme les bus, cette activité prend grande place.

Jerson François, connu sous le nom de « Ajan pwoblèm », est un jeune de vingt-trois ans qui professe ce métier dans les bus sortant de Portail Léogane pour destination de Gérald bataille. Couvert de sueur, mine fatiguée, il explique ouvertement le pourquoi de sa mendicité et son fonctionnement quotidien. «  Je viens de Miragoane, j’ai laissé une famille dépourvue des besoins primaires, qui n’a que d’espoir sur ma venue à Port-au-Prince », a lâché le jeune garçon lors d’’une entrevue accordée au journal Le Quotidien NEWS 3.0.

«Pratiquement sans rien, j’ai dû me débrouiller afin de me donner à manger. Chaque jour, j’utilise des méthodes différentes pouvant conscientiser mes compatriotes dans le but de leur soutirer quelques sous. D’où mon pseudo : « ajan pwoblèm’’ », poursuit Jerson François.

« Lavi a difisil epi l konplike » est la principale raison et est devenue un slogan pour Jacob dit « Ti Jak », pratiquant ce métier au carrefour de l’aéroport. Bienveillant et prêt à l’attaque, Ti Jak ne zappe aucun passager sur son chemin. Âgé de 24, père de deux enfants, il se dit dans l’obligation de trouver un moyen afin d’assurer leurs occupations. « Je n’ai rien trouvé comme boulot, mais j’ai beau cherché. Comme je dois assurer mon rôle de père, je n’ai d’autres choix que de faire la mendicité », raconte-t-il.

  » Ti Jak’’ se donne du courage, car, il sait qu’un jour, ses deux filles occuperont de grandes places au sein de la société.

Mise à part ces méthodes, il y a beaucoup d’autres façons pour mendier. Certains le font par circonstances, d’autres, pour se faire plaisir.

Éparpiller dans les rues, ils sont nombreux devant les grands restaurants, les hôtels, sur les places publiques et un peu partout devant les bureaux de l’État pour mendier. 

Pas de panique lorsque l’on sait le plus grand mendiant c’est l’Etat lui-même. Donc,  chacun se débrouille pour gagner sa vie.

sherlandemichelle00@gmail.com

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