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La réforme du personnel diplomatique haïtien au bénéfice des jeunes cadres du Ministère des Affaires Étrangères

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Le Ministre Claude Joseph tient ses promesses de faire suivre aux mesures de rappel et de transfert des anciens diplomates et, du coup, de faciliter l’envoi en mission à l’extérieur des jeunes cadres formés et dévoués du ministère des affaires étrangères.

Il y a de cela une semaine environ, le rappel et le transfert de quelques diplomates qui ont été en poste pendant de longues années ont défrayé la chronique. Cefut pourtant un tollé fondé sur des malentendus.Le Premier Ministre Joseph Jouthe ainsi que le ministre des affaires étrangères, le Dr Claude Joseph, ont dû intervenir dans la presse pour expliquer que le rappel d’un diplomate est une procédure administrative de rotation normale et ordinaire qui ne vaut pas forcément une sanction voire une révocation. Il s’agit donc d’un premier pas vers l’application du principe de la rotation qui est l’un des aspects essentiels du fonctionnement de la machine diplomatique dans tous les pays qui se respectent.

Par ailleurs, dans le cadre de la mise en œuvre de la feuille de route qui lui a été assignée par l’administration Moïse-Jouthe, notamment en ce qui concerne la réforme de l’appareil diplomatique haïtien, le Dr Claude Joseph avait prédit que ladite rotation allait aussi se réaliser en sens inverse, c’est-à-dire également de l’intérieur vers l’extérieur, où des jeunes cadres du ministère, attachés aux différents services centraux, auront l’opportunité d’être envoyés à l’extérieur dans des ambassades, des missions, des représentations permanentes ou des postes consulaires.  

Selon les dires du chancelier haïtien, il semble que la procédure d’application de cette mesure connaisse un bon succès : « tout est réalisé en toute transparence sur une base exclusivement méritocratique qui aboutira bientôt au transfert dispersé de vingt-quatre (24) jeunes dans différents services extérieurs du ministère ». Une commission constituée des Directeurs des Ressources humaines, des Archives et de la documentation et des Relations économiques et de la coopération et des hauts cadres du ministère a été chargée de définir les critères de sélection des candidats et candidates.  Ladite commission a établi que les candidats proposés par les Directeurs doivent : « Être détenteurs au moins d’une Licence ou d’un Diplôme universitaire, de préférence en Histoire, Droit, Économie, Relations Internationales ; avoir une bonne culture générale ; avoir une bonne capacité de communication écrite et orale ; avoir servi aux Services Centraux pendant un minimum de cinq (5) ans ; faire montre d’esprit de responsabilité et d’initiative ; avoir toujours fait preuve de sens du service public, de discrétion et de secret professionnel dans le cadre de leur travail ; avoir été bien notés lors de la dernière évaluation réalisée au Ministère des Affaires Étrangères à la demande expresse et sous la supervision de l’Office de Management et des Ressources Humaines (OMRH) et enfin avoir une bonne connaissance d’une langue étrangère dont l’espagnol ou l’anglais ».

Chaque directeur technique a donc proposé trois cadres de leurs directions respectives, dont une femme. Trente-six (36) jeunes ont été présélectionnés et vingt-quatre (24) d’entre eux, soit deux (2) des (3) trois cadres proposés par chacune des Directions de la Chancellerie, ont été retenus après avoir subi sur la base des critères préétablis l’évaluation des dossiers et un entretien oral de sélection.  Cette partie d’évaluation des fonctionnaires présélectionnés a été assurée ce 14 juillet par la commission de sélection composée d’un Conseiller spécial du Ministre et des Directeurs des Ressources humaines, des Affaires politiques, des Relations économiques et de la coopération.

Dans ces temps difficiles où l’on est trop souvent porté à décrier l’action gouvernementale, faut-il bien voir dans ces démarches de la chancellerie, guidées par les directives de l’administration actuelle, un évènement inédit porteur d’un regain d’espoir pour la diplomatie haïtienne en particulier et pour l’administration publique en général. Celle-ci a le devoir en effet de dupliquer de tels exemples de bienveillance et de justice envers les jeunes formés de ce pays.

Petit à petit, par la reproduction constante des initiatives de ce genre à ériger en règle, nous pouvons rêver que la composition de notre diplomatie pourra enfin un jour se libérer du poids pénible de la gérontocratie et de la suprématie des nominations politiques ou partisanes.   

Wisnique Panier

Doctorant en Communication Publique

Directeur du Centre d’études interdisciplinaires sur les médias haïtiens (CEIMH)

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