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La subvention du carburant: L’équation quasi impossible à résoudre par le gouvernement en place

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La rareté du carburant dans le pays persiste. Plusieurs villes du pays ont été, en effet, touchées par ce problème. Selon la direction de l’inspection fiscale au sein du ministère de l’Économie et des Finances (MEF), le manque à gagner de l’État central vis-à-vis de l’essence à la pompe est à la base de cette rareté. Et, en dépit de cela, augmenter les prix de l’essence sur le marché local qui s’avérerait être le seul moyen pour pallier ce problème reste une décision qui parait quasi impossible pour le pouvoir de Jovenel Moïse.

Le pouvoir central perd des millions de dollars américains à cause de la subvention du prix du pétrole. Selon la direction de l’inspection fiscale du MEF, ce manque à gagner est évalué à soixante-quinze millions trois cent cinquante-quatre mille (75 354 000) dollars par mois, soit un déficit de près de 7 milliards de gourdes.

« Au cours du mois de mai 2019, le gasoil et la gazoline en Haïti se vendaient respectivement à 1,98 $ et 2,48 $ le gallon, alors qu’ils se vendaient à 3,64 $ et 4 $, 72 en République dominicaine. Au Costa-Rica, le gallon de gasoil s’achetait à 3,68 $ tandis que la gazoline était vendue à 4,47 $ le gallon. À Cuba le prix du gallon de gasoil était de 3,5 $ alors celui de la gazoline était 4,29 $ sur la même période. Trinidad-et-Tobago, pays producteur de pétrole, fixait au prix de 1,91 $ le gasoil et 3,22 $ la gazoline », peut-on lire dans le rapport de la direction de l’inspection fiscale du MEF.

Selon le directeur général du bureau de monétisation des programmes d’aide au développement (BMPAD), M. Ignace St Fleur, le gouvernement haïtien a connu un déficit de 160.54 gourdes sur le gallon de jet, 158.5 gourdes sur le diesel et 192.17gourdes sur la gazoline. Ce qui explique que, selon encore le DG du BMPAD, le manque à gagner pour ces trois produits rode autour de plus de 500 gourdes. Ce qui fait que l’État haïtien perd plus de 7 milliards de gourdes par mois.

Cesser la subvention des produits pétroliers peut déboucher sur la chute de ce régime

L’État a une dette de plus de 5 milliards de gourdes aux compagnies pétrolières. Une dette qui affecte la trésorerie de ces entreprises. En effet, depuis plus d’une semaine le pays fait face à une crise de rareté de carburant. Pour pallier cette situation, la direction de l’inspection fiscale du MEF recommande au gouvernement d’augmenter le prix des produits pétroliers.

En plus de la direction de l’inspection fiscale qui demande à l’Etat de cesser la subvention des produits pétroliers sur le marché, il y a certains économistes du pays qui expriment des avis favorables en rapport une telle décision. Récemment, les économistes Kesner Pharel et Nesmy Manigat ont suggéré au pouvoir en place de sursoir à la subvention accordée à l’essence à la pompe. Une décision qui parait très difficile pour l’administration en place.

Il faut rappeler qu’en juillet 2018, le gouvernement avait pris la décision d’ajuster les prix du carburant sur le marché local. Cette décision a causé la démission du Premier ministre d’alors, Jack Guy Lafontant, sans compter le nombre d’entreprises qui ont été victimes de la fureur de la population, laquelle fureur provoquée par cette décision.

À présent, selon une frange de la population haïtienne, une éventuelle augmentation des prix de l’essence sur le marché peut causer la chute du régime « Tet Kale ». En dépit de ces pertes, ce pouvoir est obligé de continuer dans la logique sous-tendant à subventionner le carburant en Haïti.

Cluford Dubois
Le National

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